Crucified Barbara + Headcharger
Le Divan du Monde - Paris
Si tu me croises en fest, fais comme si c'était jamais arrivé. Glam Metal principalement, mais des fois d'autres trucs.
Tu aimes le hard rock, les jolies filles et la bière ? Alors tu devais être au Divan du Monde le 2 avril dernier, pour voir les superbes et talentueuses Crucified Barbara botter ton petit cul.
Quoi de mieux qu'une salle en plein milieu de Pigalle pour profiter du spectacle, hein...
La pluie et la grisaille parisienne n'auront pas eu raison du public des magnifiques suédoises : ils étaient bien là deux heures avant pour faire la queue et, bizarrement, ils étaient bien plus badass que le programme de la soirée : vestes à patchs, rangers et boucs infiniment longs étaient bien plus présents que les perfectos ajustés et les jeans serrés des hardos.
Les Crucified Barbara aiment la France, et la France les aime. C'est loin d'être la première fois que celles-ci foulent le sol de notre mère patrie, et elles se donnent à fond quand elles le font. Ce sont d'ailleurs des français, les Headcharger, qu'elles ont choisi pour nous chauffer. Retour sur cette soirée, bien que trop courte, néanmoins explosive.
Headcharger
Le Divan est loin d'être vide et tout le monde est impatient. Les frenchies n'ont pas intérêt à se planter. La formation caennaise arrive vite sur scène et montre une énorme énergie. Le chanteur, Seb, ne lésinera pas sur les efforts pour motiver le public : il court de part et d'autre de la scène en prenant des poses de bogosse (p'tit genou sur le retour, doigt pointé sur une gonzesse du public... si si!). Le son est d'une excellente qualité, même placé sur le côté de la scène.
Le public n'en demande pas plus, et se déchaîne comme s'il était venu tout spécialement pour les Headcharger. C'est d'ailleurs le cas de certains, qui scandent leurs paroles comme si leur vie en dépendait. Le chanteur est un vrai showman, et alterne plutôt bien voix claire et voix bien plus hardcore. Me faire apprécier du Stoner est une mission quasi impossible, et je me surprends pourtant à secouer la tête de temps en temps.
On reprochera cependant la timidité des autres musiciens, particulièrement les deux guitaristes, David et Anthony. En effet, ceux-ci ne se déplacent pas vraiment et sont assez stoïques. Antony Josse se cache sous ses cheveux, et David Rocha restera bien tranquille à sa place.
Les éclairages sont également limités : impossible d'apercevoir le visage du guitariste à droite de la scène, alors que les autres musiciens sont correctement mis en avant.
Mais cela n'entachera en rien le show d'une bonne qualité sonore. Les caennais nous délivrent onze morceaux pour 45 minutes de show, et nous plongent parfaitement dans l'ambiance de la soirée.
Setlist :
A Thousand Tides
All Night Long
Land Of Sunshine
Time Rider
The Diver
Drifter
Backtracking
Do You Think Of Me
You Wanna Dance You Gotta Pay The Band
Intoxicated
Dusty Dreams
Crucified Barbara
Les filles ne se font pas prier, et après les traditionnelles 30 minutes d'attentes, montent sur scène déjà triomphantes en nous balançant un In The Red qui nous force à secouer la tête d'entrée de jeu. Les éclairages rougeoyants collent parfaitement à ce morceau du dernier album. Elles enchaînent les trois premiers morceaux de manière fluides et rock'n'roll. Elles se déchaînent déjà et on se demande comment elles vont tenir tout le show. L'hymne Sex Action se fait entendre, et le public bouge par vagues : des pogos commencent à se lancer au beau milieu du pit. Ce qui, en soit, est très rigolo, excepté quand la salle est dépourvue de photo pit, et que l'on doit se battre pour ne pas exploser notre appareil contre un torse orné d'un t-shirt Crucified Barbara... Les spectateurs ne sont pas là pour voir des jambes et des boobs, mais bien là pour la musique, et ça se sent. Ida Evileye et son légendaire jeu de scène sont bien présents, celle-ci est d'une agressivité hors du comment et maltraite sa basse comme il se doit, toujours avec la classe dont elle fait preuve. Elle vient à plusieurs reprises taquiner le public au plus près, rendant les mecs du premier rang complètement tarés. (Eh, franchement les mecs, vous êtes pas bien mieux que les groupies de Bon Jovi quand vous vous y mettez...).
Mia Coldheart, toujours sexy dans ses collants résilles, ignore les demandes en mariage qui fusent de parts et d'autres du Divan, et nous explique combien elles aiment la France et jouer ici. Elle nous fait crier, taper dans nos mains, et franchement, elle pourrait nous demander de danser la Macarena je pense qu'on l'aurait fait. Les fans de la première heure ne seront pas déçus : pas moins de trois morceaux du tout premier album seront joués pour nous. MotorFucker, In Distortion We Trust et My Heart Is Black déchaîneront d'ailleurs particulièrement les foules. Klara Force, avec sa bouille de petite fille timide, nous parle en français. « Heu, je m'appelle Klara et heu... J'aime le France. Vous voulez du rock ???! ». Elle enchaîne tous les solos avec facilité, et monte de temps en temps sur les retour pour motiver les troupes. Bon, pas la peine de préciser qu'elle n'a pas vraiment besoin de ça, la gonzesse a vraiment la tronche de la fille à qui on ne peut rien refuser. I Sell My Kids For Rock'n'roll était un morceau très attendu, presque une hymne, et manque un peu de pep's – à mon sens – sur scène. Le solo a du mal à convaincre, et c'est bien dommage, car c'est sur cette note que les filles nous diront au revoir, seulement 45 minutes après le début du show.
Enfin, au revoir, à dans dix minutes, comme dans tous concert qui se mérite. Après un (très) court solo de batterie de Nicki Wicked, Mia remonte sur scène seule avec sa Flying V, et commence un riff que l'on ne tarde pas à reconnaître. Elle se lance dans une version très douce, très calme, mais surtout extrêmement prenante de My Heart Is Black. Guitare/Voix, elle nous emmène dans un univers doux et transforme le début du morceau en ballade. Je ne pense pas être la seule à avoir des frissons à ce moment là, c'est à peine si l'on ose chanter en même temps qu'elle. Jusqu'au moment de la phrase, mythique chez les fans, « I dedicate my love to … THIS flying V », pointant du doigt sa guitare, que les autres filles nous ramènent sur terre en débarquant et en ramenant à ce morceau son énergie détonante. On aurait presque oublié qu'il ne s'agissait pas de la vraie version. Mais bon, on a pas tellement le temps de réfléchir, on hurle les paroles et on lève les bras.
C'est en entendant Into The Fire et Electric Sky que l'on comprend qu'elles nous ont gardé le meilleur pour la fin, les petites malines, et on devine bien aisément que le dernier morceau sera The Crucifier, l'hymne des fans, puisque le groupe les surnomment les Crucifiers (ce qui, entre nous, en jette un poil plus que les 'Directionners'). Elles donnent tout sur ce dernier morceau, complètement en sueur. Mia entre en transe, cheveux devant les yeux, visage imperceptible, Ida vient jouer à deux centimètres de nos visages et nous transpire dessus. J'entends derrière moi un gracieux et élégant 'j'aimerais bien être son mini short'. Ah oui, c'est vrai, il y a des beaufs partout.
Les suédoises nous saluent à l'unisson, et s'en vont après une minuscule heure de show, c'est à dire seulement un quart d'heure de plus que la première partie. Les vigiles de la salle ne tarderont pas à nous mettre dehors (à 22h30 très exactement), pressés de transformer le lieu en boîte de nuit. C'est donc ainsi que nous rentrons, sous la pluie, avec un sentiment de pas assez. Rien n'est à redire sur la prestation, mais la longueur du show, elle, est plus que décevante. Peut-être qu'un jour, on les verra une heure de plus dans un zénith ? Je le leur souhaite, elles le méritent.
Setlist :
In The Red
Everything We Need
To Kill A Man
Sex Action
Shadows
Rock Me Like the Devil
Motorfucker
Lunatic #1
In Distortion We Trust
I Sell My Kids For Rock 'n' Roll
My Heart Is Black
Into the Fire
Electric Sky
The Crucifier
Un grand merci à P.C. pour ses photos.