Hardcore // Sludge // Doom // Stoner // Crossover // Black Breath.
Des machines de guerre fossilisées, des temples aztèques ravagés par des tirs à la mitrailleuse et une ambiance post-apocalyptique?
Pas de doute vous êtes tombés sur la pochette du nouvel album de Xibalba, groupe de hardcore à tendance death old school.
Ces gars là nous on habitués à des compos ultra efficaces, où se mélangent avec perfection des riffs death et des breaks hardcore. Cette ambiance insalubre et malsaine délivrée par Nate Rebolledo et sa bande, beaucoup en ont fait les frais depuis la sortie de leur premier album "Madre Mia Gracias Por Los Vida". Ils ne nous avaient rien offert de croustillant depuis la sortie de leur split avec Suburban Scum qui était une parfaite réussite.
Et puis, comme un tsunami prend forme, comme un volcan se réveille, les voici de retour en ce début d'année pour faire trembler les chaumières.
Enemigo, premier titre, commence donc par un hurlement complètement surhumain, directement suivi par un riff démolisseur. Sans annonce préalable, nous voici dans le ventre de la bête, au fin fond du Xibalba. Oui parce qu'en plus de maltraiter leurs instruments, ces gars là ont choisi comme nom de groupe, l'appellation aztèque du monde souterrain dirigé par les Dieux de la Mort et de la Maladie.
Et dans ce monde souterrain justement, il n'y a aucun échappatoire pour les âmes égarées, ce qui est également valable pour vous, auditeurs égarés. Durant ces 43 minutes, aucun répit ne vous sera accordé, la production étant quasi parfaite et mettant en valeur les talents de bourreaux des musiciens.
Après un fade out se finissant sur un discours révolutionnaire, voici venir le 2e titre de cet effort, Guerilla. La fureur avec laquelle Nate déballe ses paroles est palpable à chaque instant, soutenue par une double pédale maintenue en saccade jusqu'au break final, annoncé par un violent "WE ARE THE GUERILLA" rempli de haine.
Continuant donc sur cette lancée tout en lourdeur, les pro-mexicains enchainent avec le tube de cet album, Invierno. Bien qu'efficace, et doté d'un solo digne d'un album de Slayer, on pourrait croire que les gars s'essoufflent, comme après une bataille trop longuement disputée.
Et c'est justement là que l'album prend toute sa grandeur, avec le titre Pausa. Interlude des plus savoureuse, pas besoin de vous faire une traduction, on a ici une vraie incantation macabre, qui vous retourne le crâne tout en vous apaisant (si si, c'est possible).
Le calme avant la tempête, comme on le dit souvent. En Paz Descanse, le morceau suivant est là pour enfoncer encore un peu plus le clou. Blast beat d'entrée de jeu et toujours cette voix venue des profondeurs de la Terre. Un mélange de haine et de tequila. L'un des seuls titres excédant les cinq minutes, égrenant plusieurs ambiances différentes et toutes très complémentaires. Un solo encore une fois expédié au lance-pierre, avant un break bien écrasant, si on en croit la pochette, ce morceau décrirait le moment où les aztèques se relèvent fous de rage après une défaite amère pour marcher sur l'ennemi.
Et c'est justement avec Tierra Y Libertad que continue cette lente descente aux enfers ne semblant pas vouloir prendre fin. Pour rappel, ces 3 mots sont une référence directe à la révolution mexicaine, et ont été criés par le fondateur d'un des partis anarchistes les plus violents de ce mouvement. On comprend donc à travers tout cet album et particulièrement ce titre, toute la fureur qui habite les cinq musiciens.
Si Dios Quiere, n'a pour intérêt que d'annoncer la chanson suivante. Un début proche du doom, une accélération en milieu de parcours pour une fin ralentie à 100% donnant un très bon équilibre à cet avant dernier titre.
Et puis, histoire de finir avec perfection un album si bien débuté, voici venir le mastodon de fin, El Vacio, traduire "Le Vide". On frise les treize minutes, mais bon Dieu que c'est bon. Les aztèques ont gagnés la bataille, comptent leurs morts (ceux qui resteront dans le Xibalba) et finissent par errer parmi les décombres de leur civilisation.
Cet album s'achève donc de la meilleure façon qui soit, une chanson qui prend son temps, mais qui contient quand même un long moment bien intense, où l'on peut une toute dernière fois se sentir écrasé par la masse imposante.
Après une déferlante pareille, un bref constat s'impose. L'atmosphère de cet album veut que l'écoute se fasse intégralement et d'une traite, tant la cohérence entre les morceaux est bien pensée, on peut passer d'un break doomesque à un solo furieux tout ça en vingt secondes et le tout exercé avec brio! Du coup je tire mon chapeau à Xibalba, qui aura encore une fois offert un LP de qualité, administrant par la même occasion une baffe monumentale à tous ceux qui sauront prendre le temps de l'écouter.
Bravo et vive les Tacos !
Tracklist:
1. Enemigo
2. Guerilla
3. Invierno
4. Pausa
5. En Paz Descanse
6. Tierra y Libertad
7. Si Dios Quiere
8. El Vacio