Steel Panther + Sleekstain
Le Bikini - Toulouse
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J’ai longtemps vu en Steel Panther un « Airbourne » du glam. La même reconnaissance rapide, cette même ascension vers la gloire en quelques années, le même dévouement du public pour le groupe. Chacun étant à sa manière, une version plus dynamique et plus fraiche de ses pères (AC/DC pour Airbourne, Motley Crue pour Steel Panther), en bref : un gros coup de pied dans une fourmilière vieillissante. Et lors de leurs derniers passages en France, les californiens nous ont prouvés qu’ils étaient avant tout une machine de guerre scénique, offrant plus qu’un concert : un véritable show. Beaucoup de gens présent ce soir les avaient vu au Hellfest, mais ceux-ci ont compris rapidement que c’est avant tout en salle que Steel Panther déploie toute son intensité et instaure un véritable climat de n’importe quoi avec ses fans. En attendant de vous livrer une interview vidéo avec Stix et Lexxi où tout part en couille, retour sur leur passage toulousain !
C’est donc sous une fin d’après-midi ensoleillée que s’est donné rendez-vous les fans de glam et de hard-rock de la Ville Rose, mais également de bien plus loin. Lyon, Bordeaux, Marseille, les fans viennent de tous horizons, et pour cause, si l’on excepte le Hellfest, il s’agit ce soir de la première date du groupe hors Paris. Un événement d’importance donc, et vu la trèèèès longue file de personne qui attend d’entrer dès 19h30, on se rend compte de la portée du message de Steel Panther. Tel un véritable carnaval, certains sont venus déguisés : perruque, maquillage, tout est dans l’excès ! Alors que quelques privilégiés ont pu rentrer plus tôt moyennant 70€ pour un pass VIP (ça fait cher pour quelques capotes, goodies et une photo avec le groupe, mais que ferait-on pas pour nos idoles !), pour les autres les portent s’ouvrent à 20h. Let’s rock !
SLEEKSTAIN
Commençons donc avec la première partie et les frenchies de Sleekstain. Peu visible sur la communication visuelle du concert, nombreux étaient les spectateurs à se demander s’il y avait une première partie. Après avoir passé un mois et demi à accompagner Crashdïet sur leur dernière tournée de 2013, c’est en première partie de Steel Panther qu’on a retrouvé Sleekstain en ce début d’année. Cette fois-ci, c’est pour les californiens qu’ils ont ouvert en Allemagne, au Luxembourg ainsi que pour deux dates françaises : ce soir au Bikini et le lendemain au Bataclan de Paris (pour le 3ème passage des Panthers dans cette salle).
Etant toujours en pleine promo de leur tout premier album Hard sorti en avril dernier, la setlist était entièrement composée de titres issus de cet opus. Ils ont de suite investi la scène toulousaine en démarrant avec « My Friend Jack », ce qui constitue un bon début de set pour immédiatement plonger le public dans leur univers composé de rythmes binaires, et de riffs purement dans le style rock’n’roll. On ressent rapidement un certain enthousiasme émanant des musiciens face à un public qui a été attentif mais semblant apprécier.
Les titres ayant eu le plus de succès auprès de la foule ont été « Baby » et « Hard Rain » ; « Shoot » a clôturé leur set, choix ambitieux pour une fin de set étant donné la difficulté du morceau, ses nombreuses nuances vocales et ses montées dans les aigus probablement encore plus délicates à réaliser en fin de concert. Ainsi, on notera à plusieurs reprises le manque de justesse du vocaliste. Leur temps de passage limité étant limité à une 35aine de minutes, l’interaction avec le public fût limitée, les musiciens privilégiant l’aspect musical de leur set. Cependant Ryff Raff a bien su mener sa barque en mettant en œuvre le professionnalisme acquis au fil des dates, ce qui s’est avéré payant : la foule fut réceptive.
Et même si le set de Sleekstain tient la route, la question demeure : MAIS PUTAIN C’EST QUOI CES LIGHTS DE MERDE ? Les français, déjà limité sur la scène (la plateforme batterie de Steel Panther occupe le fond de scène), le peu de lumière leur étant accordé est purement insultant : deux misérables spots bleutés pour l’ambiance, et parfois, si on est vraiment sage, un peu de lumière en façade, et pour vraiment pousser le délire, si on foutait un peu de strobo !! Si l’effet « néon qui déconne » avait pu être du plus bel effet, c’était juste salement raté. Jouer dans le noir, dans une salle comme le Bikini : autant cracher à la gueule du groupe, au moins le message est clair ! Groupe à revoir, mais probablement dans une plus petite salle.
Setlist :
My Friend Jack
Dead ‘Til U live
Baby
Gold, Girls and Guns
Call Me God
Out of Me
Hard Rain
Shoot
STEEL PANTHER
Alors que le public vaque à ses occupations (clope, merch’, bar), The Number Of The Beast résonne un peu plus fort que de raison. Tout ce petit monde se rassemble dans la fosse, guettant l’immense rideau noir cachant le fond de scène. Et quand le nombre de la bête a assez sonné, celui-ci s’abat pour laisser découvrir la scène dans son intégralité. Perchés sur le promontoire de batterie, encadrés par une armée de baffle Marshall, Steel Panther en jete plein les yeux : futal à paillettes, basse rose à poids mauves, guitare tigrée et tous bandanas dehors pour Eyes of a Panther.
Début de set qui ne manque donc pas de panache. Côté gauche, Lexxi, joue comme à l’habitude sur son coté pétasse superficielle, n’accordant d’importance qu’à sa masse capillaire. Côté droit, Satchel assure le show tel un guitar-héro, aussi surprenant scéniquement que juste musicalement. A l’arrière, la masse musculaire Stix n’hésite pas à cogner sur les fûts, bien que ce dernier se fasse plus discret. Et au milieu de tout ce joyeux bordel, Michael Starr, tel un chef d’orchestre se charge de la communication, interpellant le public dès qu’il en a l’occasion.
Tommorow Night, plus rythmée sera l’occasion pour le public de bouger, sautillant tant que possible, et chantant le refrain à gorge déployé. Petite pensée aux parisiens, puisque tommorow night, ça sera leur tour. Passé les deux premiers titres, le groupe s’accorde une pause, c’est là que le show commence … S’interpellant l’un l’autre, Michael et Satchel se taquinent, se foutant parfois de la gueule du pauvre Lexxi. Dans le public, déjà quelques jeunes filles perchées sur de vaillantes épaules commencent déjà à montrer leurs seins, sur demande des musiciens, appuyés par un public qui n’attendait que ça. Au fond, par contre Stix semble s’emmerder !
Party Like Tomorrow Is the End of the World, extrait de All You Can Eat, 3ème album du groupe, à paraitre le 1er avril fera grand bruit. Le clip avait déjà donné l’eau à la bouche aux fans, et celui-ci se déroulant autour d’une piscine, on s’imagine déjà le concert se poursuivre autour de la piscine du Bikini lors d’un aftershow où tout aurait dégénéré. Quoi qu’il en soit, le titre passe sans problème l’épreuve du live, le public connaissant déjà très bien les paroles. Let Me Cum In, un des meilleurs titres de Steel Panther continuera à épuiser le public, chantant et se mouvant avec dynamisme et conviction.
S’ensuivront un solo de guitare, sympathique au demeurant, reste clairement en dessous de ce que le groupe avait proposé à Paris il y a deux ans, où Satchel avait montré ses talents à la six-cordes sur un medley des meilleurs titres rock et hard-rock. Lexxi démontrera également ses talents à la basse, ainsi qu’en coiffure, les deux solos étant entrecoupés de l’excellente Turn Out The Lights (ma préférée !). Le groupe joue sur leurs personnages, en fait des tonnes, mais la formule marche : le public est conquis.
Gloryhole et The Burden of Being Wonderful, deux autres titres du futur album monterons que le Steel Panther 2014 est sur la même lancée que ce qu’il a pu proposer par le passé. Si The Burden of Being Wonderful a fait l’objet d’un clip par le passé, il n’en est pas de même pour Gloryhole, qui reste une exclusivité pour le public toulousain. Michael invitera donc la foule à imiter un trou avec les mains (si le terme « gloryhole » vous est inconnu, direction Google bande de polissons). Si Gloryhole est une petite pépite qui fera très mal sur l’album à venir The Burden of Being Wonderful se veut plus en douceur.
Le « show » continue avec le trio Gold Digging Whore, It Won't Suck Itself et Death to All but Metal, titre qui avait fait connaitre le groupe. C’est sur ces trois titres que seront invités à monter sur scène les belles plantes du public. C’est ainsi que Satchel, Lexxi et Michael se retrouvent entourés d’une 20aine de jolies filles. Certaines plus timides resteront sages, tandis que les plus dévergondés n’hésiteront pas à y aller franco : l’une montrant ses seins, deux autres nous jouant une intro de porno lesbien, tandis qu’une dernière tente carrément de chopper le micro. Cette dernière, particulièrement excitée se fera même (très discrètement) virer de scène par un habile tout de passe-passe de Michael. Pas froid aux yeux, les filles, mais peu téméraires, aucune n’osant se lancer dans un stage dive qui aurait été du plus bel effet ! Le groupe se retire pour mieux changer de trou sur le rappel, avec un Community Property en douceur avant de se finir sur 17 Girls in a Row et Party All Day (Fuck All Night).
Du bon goût, un groupe qui instaure une ambiance de détente et de bonne humeur pour mieux faire entrer le public dans son délire sex, drugs & rock’n’roll, c’est ça la recette de Steel Panther, et vu les visages ravis et dégoulinant du public sortant de cette sublime partouze, il semble que la formule soit payante ! Steel Panther, malgré une grosse suspicion de playback, nous prouve qu’ils sont techniquement, musicalement et scéniquement un groupe a part ! Gloire à eux !
The Number of the Beast (Iron Maiden)
Eyes of a Panther
Tomorrow Night
Asian Hooker
Just Like Tiger Woods
Party Like Tomorrow Is the End of the World
Let Me Cum In
Guitar Solo
Turn Out the Lights
Hair Solo
Gloryhole
The Burden of Being Wonderful
Gold Digging Whore
It Won't Suck Itself
Death to All but Metal
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Community Property
17 Girls in a Row
Party All Day (Fuck All Night)
Merci à Matt, Roger et Olivier de Base Prod/Replica pour la logistique.