Live reports Retour
jeudi 11 décembre 2014

Slipknot + Saxon

Graspop - Dessel - Belgium

U-Zine

U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !

Là, vous êtes sûrement en train de vous demander : pourquoi il met juste Slipknot et pas genre « Graspop Metal Meeting - jour 2 » ? Et bien c’est simple, tous ceux qui ont déjà été et qui ont de quoi comparer peuvent s’accorder sur un point : Le Graspop, c’est de la merde. Mais bon, ils ont putain de Slipknot en tête d’affiche ce 29 juin 2013 et sachant que le meilleur groupe du monde ne fera que 5 dates en 2013 donc 4 en Europe, pas moyen que je rate ça !

Je me pointe donc à Dessel sous les coups de 19H30 parce que pas question que je reste une journée complète là-bas, et surprise, alors que d’habitude la sécu est assez coulante sur la fouille, cette année ils sont bien décidés à péter les couilles : pas le droit aux bouteilles d’eau, même petites ! Qu’on aille pas me faire le coup que c’est pour la sécurité car ils en vendaient en masse une fois rentré sur le site , de même pour la bouffe, même un cornet de frites ou un burger acheté juste avant sur un stand ne passe pas, tout est vraiment fait pour faire raquer le festivalier ! Organisateurs du Graspop : allez tous vous faire enculer ! Bref, on passe et là, la blague pour ceux qui pensent que le Hellfest, c’est devenu Walt Disney : ici, on a le droit à des autos-tamponneuses et un manège d’avion qui monte et descend… On fait le mec qui a rien vu pour se diriger vers le stand merch pour constater qu’un T-shirt Slipknot spécial de cette journée et disponible, avec le drapeau Belge sur le devant …Ouais mais bon, on va prendre le tour T-shirt classique hein...

Histoire d’être bien placé pour les rois de la soirée (genre, 3ème rang un peu à droite), je me fais le show de Saxon, bon on va passer vite dessus : un son très bon, spectacle carré, les musiciens ont la patate mais le chanteur donne par moments l’impression de se faire chier. Quelques flammes, des classiques et des fans tout fous avec avalanche de slams sur les 2 derniers titres, c’était cool, les riffs faisaient taper du pieds et ont permis une attente pas trop chiante.

Bon ça, c’est plié. Passons aux choses sérieuses. Après une heure d’attente devant un rideau blanc qui couvre la scène, on aperçoit une flamme au travers enrobant le fameux « S » tribal et une chanson country commence à s’élever « Get Behind Me Satan and Push » la même intro que sur la tournée de 2000 donc ! La tension monte de façon exponentielle, on distingue au travers du mince rideau les membres arrivant au fur et à mesure jusqu’au premier titre : Disasterpiece, comme ça, paf, d’entrée l’un de leurs meilleurs morceaux dans les dents ! Mais ce n’est pas encore l’apothéose car le rideau ne tombe que maintenant ! NOBODY STOP ME ! Explosion, et là, LA, c’est la putain de guerre ! On sent le groupe en putain de forme, Corey est très en voix, son chant gueulé est « fuckin’ insane » comme ils disent par là-bas, le son est juste excellent, pas trop fort, tous les instruments se distinguent parfaitement, juste un petit bémol sur les parties de double grosse caisse de Joey qui parfois brouillent le tout (flagrant sur The Blister Exist) mais rien de bien méchant. Même rien qu’au niveau des combi, ça annonce du Lourd ! Code barre de l’éponyme à l’avant, bouc d’Iowa à l’arrière, les meilleures périodes de Slipknot réunies, il n'en faut pas plus. Pour ma part, je pète littéralement un plomb ! Je me remue de tout ce que la compression de la fosse me permet, j’headbangue, je hurle les paroles, je hurle parfois pour même rien !

« I'm not supposed to be here ! I'm not supposed to beeeee” Corey nous tape sa pirouette en l’air pour s’éclater sur le dos, Chris, Shawn et Sid headbanguent avec toute la partie supérieure du corps et Mick nous balance à la gueule le riff de « Liberate » ! Jump jump ! Et moi aussi, je me mets à jumper comme lors de ma folle jeunesse, et quand toute une fosse jumpe comme un seul homme, il n’y a même plus d’efforts à faire, il suffit de se laisser porter ! Désirant quand même bouger un peu plus que suivant les aléas de la compression, je décide de reculer de quelques mètres pour imposer ma masse et mes cheveux et ainsi disposer de ma liberté de mouvement totale et voir un peu mieux ce qui se passe dans la fosse et ma foi, je sais pas comment c’est sur le côté gauche du devant de la fosse, mais côté droit, Gergovie à coté c’est bagatelle de cour de récréation. C’est simple, tout du long du concert, dès que dans le morceau, ça allait péter, un wall of death se formait tout seul ! De plus, le public est ultra réceptif, il chante sur Wait And Bleed et gueule comme jamais sur Get This ! Il faut dire, je le répète, mais le Slipknot de ce soir est en grande forme même si moins en folie qu’en 2011 ! Shawn s’excite sur ses percus, headbangue, balance ses fûts de bière ou son micro à la gueule de son tech’ , Sid quitte souvent ses platines pour le rejoindre en s’accrochant à son kit quand celui-ci s’élève et tourne, Chris parcourt la scène de long en large, montant même sur les murs de sono pour taper ses backvocaux, Mick bat des records de son clignements des yeux, James s’amuse avec sa gratte, Corey montre qu’il est un des tous meilleurs frontman du moment et Craig ne fout rien. C’est triste à dire mais, depuis la mort de Paul Gray, le groupe a retrouvé une certaine rage qu’il avait perdu, comme si cet évènement tragique les avait ressoudé et reconcentré l’essence de Slipknot. D’ailleurs, on sent encore le groupe en transition sur ce point : si l’ensemble combinaison/masque/ basse n’est plus présent sur scène, le bassiste lui (toujours Donnie Steele ?) continue de jouer caché…

Après l’enchaînement de 4 morceaux intenses, petit temps mort avec Before I Forget… enfin c’est ce que je croyais, l’ambiance étant tellement exceptionnelle, je me surprends à nouveau à jumper à la demande de #8 et à chanter malgré mon exécration pour ce morceau. Ca enchaîne sur un Eyeless de folie hurlé jusqu’à ne plus pouvoir respirer et un The Blister Exist sur lequel #3 et #6 nous sortent leurs caisses claires écossaises, ce qui rajoute un sacré plus visuel avant d’enchaîner sur deux des rares représentants d’All Hope Is Gone (ce qui se comprend) avec Dead Memories. Sid en profite pour aller se frotter aux premiers rangs de la fosse et distribuer des patates aux Jean-Foutre qui tentent de retirer son masque puis Sulfur, rare morceau potable de cet album qui dégage une grosse patate.

Et là, on arrive sur un des moments forts du concert, un sample tourne en boucle en fond, de la neige commence à tomber sur scène : tous les élément sont là, je vais enfin voir Gently en concert ! Morceau que j'attendais de voir depuis que je me l'enquillais en boucle sur le DVD Disasterpieces, et pour la 6ème fois que je vois Slipknot en concert j'y ai enfin droit et putain, je ne suis pas déçu ! Les percus sont puissantes et me font vibrer jusqu'au fond de mes tripes. La voix de Corey est parfaite et la montée en puissance est magnifique, à tel point que sur le final, je me sens tout en haut ; à la limite de voyager dans mon corps astral ! Mais le retour fut soudain et violent car une sirène retentit pour annoncer Pulse OF The Maggot... Bon, ça fait taper des mains, morceau hommage aux fans "say it again say it again ! we won't die" ça a envie de rassurer les fans et #4 et #7 peuvent faire des solos, mais putain, que ce morceau est chiiiiiaaaaaant ! Bon allez, ça se rattrape derrière avec un The Heretic Anthem au refrain repris par tout le monde car pas franchement compliqué suivi d'un Psychosocial qui passe définitivement très bien en live et d’un énorme Duality, dédié bien entendu à Paul Gray. Corey demande de l'aider à le chanter pour le regretté bassiste. Spit It Out vient clore cette première partie de concert avec son traditionnel Jump the Fuck Up. Il est à noter qu’il est bien loin le temps où tout le monde se relevait comme des cons avant le signal, maintenant, Corey n'a pas encore le temps de dire quoi que ce soit que tout le monde est accroupi ! C’est donc sur un joyeux bordel dans la fosse que Slipknot quitte la scène une première fois !

Le groupe revient en rappel pour nous balancer à la gueule 3 ultimes morceaux, parmi les plus violents et efficaces sur scène de toute leur discographie, c'est-à-dire (sic), People=shit et Surfacing , qui débarquent comme les 3 cavaliers de l'apocalypse (Famine est resté au stand bouffe, vu la gueule de celle-ci). Et comme prévu, cet enchaînement met tout le monde à genoux ! Le public arrête de se foutre sur la gueule sur (Sic) uniquement pour gueuler son « You can’t kill me cuz I’m already inside you ». Tout le monde headbangue sur People=Shit alors que Corey, Shawn et Chris hurlent le refrain tête contre tête et bras dessus bras dessous. Sur l’ultime Surfacing, l’impensable se produisit, un dernier Wall Of Death se formant avant le départ sur « Fuck You All ! » je me suis plus senti et j’ai décidé d’y prendre part ! Les deux mecs devant moi n'avaient pas l’air chaud, tant pis pour eux, je les embarque ! Bon je suis sympa, j’en ai ramassé un. Ce sont les derniers instant du concert, la batterie de Joey s’élève et tourne, le pyrotechnicien balance tout ce qui reste sur scène de flammes, tandis que Corey éructe une dernier fois le refrain devant 50 000 personnes, le majeur en l’air.

Ça y est, c’est fini, Till We Die passe en fond tandis que les membres balancent médiators, baguettes et protections de platine, nous laissant quasiment KO debout après ce putain de concert parfait en tout point sauf bien sûr, si l'on veut commencer à chipoter au niveau de la Setlist, en effet, disposant de moins de temps de jeu qu’au Download ou à l’Ozzfest Japan, Left Behind et Everything Ends ont schunté, si pour le premier, ça passe, pour Everything Ends, ça fait clairement chier, surtout qu’à la place on aurait pu dégager Before I Forget ou encore Pulse Of The Maggots…Et faut rejouer Vermillion et Prosthetics les mecs ! Mais bon, le retour de Gently fait tellement plaisir que tout cela n’est que bien peu de choses au final !

Disasterpiece
Liberate
Wait and Bleed
Get This
Before I Forget
Eyeless
The Blister Exists
Dead Memories
Sulfur
Gently
Pulse of the Maggots
The Heretic Anthem
Psychosocial
Duality
Spit It Out

Encore:

(sic)
People = Shit
Surfacing

Maintenant est-ce que tout cela valait 96 euros pour un seul groupe et le retour de nuit à pas d’heure ? PUTAIN DE OUAIS ! En espérant les revoir au plus vite (2014 avec un nouvel album ?) pour un nouveau tabassage en règle !

Merci aux deux mecs que je connais même pas pour les vidéos youtube.