U-Zine

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Nantes est une ville très bien fournie en ce qui concerne les musiques extrêmes, ce n’est désormais plus un secret. Cependant, pouvoir voir les légendes New-Yorkaises que sont Suffocation deux fois en moins d’un an, là la chose mérite d’être signalée. Ce fut d’ailleurs un grand réconfort pour votre serviteur qui, privé de Deathkult Opein Air pour diverses raisons, allait pouvoir se consoler avec une grande leçon de Death Metal, ni plus ni moins.

Arrivé en retard, je ne m’inquiétais pas trop étant donné que moi et Fallujah, c’est loin d’être une grande histoire d’amour. En effet, malgré tout le respect que j’ai pour Unique Leader, je n’apprécie guère leurs dernières recrues dont Fallujah fait partie. Pourtant, les portes ne sont pas encore ouvertes lorsque je pointe le bout de mon nez devant le Ferrailleur. Une chose est cependant déjà certaine, la soirée sera sold out. Le temps de papoter un peu et de prendre une bière, la salle ouvre ses portes et le quintet américain peut désormais commencer.

Fallujah

Je m’excuse d’avance auprès des fans et autres désireux d’avoir un écho sur la prestation de la jeune formation, mais je ne suis pas resté très longtemps ... En effet, le brutal death progressif et lorgnant parfois sur le core des américains me sort par les yeux. Alors oui c’est sur, les musiciens sont bons, une ambiance certaine se dégage des compositions et le combo affiche d’ores et déjà une véritable personnalité. Cependant la mayonnaise ne prend pas chez moi. Un sentiment que ne partage visiblement pas une bonne partie de l’assistance qui, sans véritablement l’exprimer physiquement, semble apprécier la prestation, ce qui me sera confirmé par plusieurs personnes peu de temps après. A voir le nombre de casquettes sorties ce soir, je me dis que les américains ont fait se déplacer un assez grande nombre de personnes. Au final, ces mêmes personnes se déchaineront pendant chaque concert, effet de mode donc ? Peut-être. Mais plutôt que de continuer à divaguer sur le sujet, une vidéo de la performance sera certainement plus utile et plus efficace que votre serviteur pour vanter les mérites de Fallujah.

Setlist Fallujah :

1. Ritual of Godflesh
2. Alpha Incipient
3. Venom Upon the Blade
4. Become One
5. Cerebral Hybridization
6. Assemblage of Wolves

Havok

Le monde du revival thrash n’en finit pas de s’agrandir actuellement, c’est un fait. Cependant, les jeunes ricains d’Havok semblent assez bien tirer leur épingle du jeu avec deux albums revenant assez souvent dans les discussions sur le sujet. Et visiblement, la présence du combo originaire du Colorado en a motivé plus d’un pour venir se trémousser ce soir sur des rythmiques brise nuques et autres solis frénétiques, toujours en hommage à l’époque bénie des 80’s. Le show s’ouvre sur Covening Fire, tiré du second album en date, Time is Up, dont la grande partie de la setlist de ce soir sera tirée. Le son est bon, comme souvent au Ferrailleur, même si la guitare du soliste peine à se faire entendre parfois. Le public lui, fidèle à l’esprit du thrash metal, s’en donne à cœur joie et le concert se verra rythmé par nombre de circle pits, pogos et slams en tout sens, pour le plus grand plaisir de la formation. Le groupe est en effet visiblement très heureux d’être là et va profiter du peu de temps disponible pour mettre à mal les jambes et les cervicales de la fosse. Le reste de la setlist oscillera donc entre un titre du dernier ep en date, Point of No Return, les désormais classiques Scumbag in Disguise, D.O.A et le morceau éponyme de Time is Up ainsi qu’un nouveau morceau, extrait du prochain album en date, Unnatural Selection, portant le même titre que ledit album, qui s’annonce d’ailleurs dans la même veine que les précédents. Le public semble avoir grandement apprécié le show et le fait clairement comprendre. Pour ma part j’ai bien aimé, même si j’aurais préféré plus de gros riffs appelant un furieux headbanging au lieu de certaines envolées guitaristiques. Mais ne boudons pas notre plaisir, ce fut une bonne prestation qui confirme le fait que le thrash est le grand absent des concerts de la région. Une petite vidéo pour illustrer la chose :

Setlist Havok :

1. Covening Fire
2. Point of No Return
3. Scumbag in Disguise
4. Unnatural Selection
5. D.O.A
6. Time is Up

A peine le temps de prendre un peu l’air (comme toujours, il doit faire pas loin de 70 degrés dans la salle) et une pinte que Cephalic Carnage investit les lieux, non sans avoir consommer nombre de produits plus ou moins licites à la vue de la mine du bassiste. Mais bon, là aussi on peut dire comme d’habitude ! C’est la troisième fois que j’ai l’occasion de voir le quintet déjanté en live. La première fois était entre ces mêmes murs, durant leur tournée avec Psycroptic où j’avais pris une belle baffe. La seconde fois, à l’Extreme Fest (Germany) où je m’étais royalement fait chier … Manque de bol, c’est exactement la même setlist … Pourtant les choses commençaient bien avec l’énorme Endless Cycle of Violence, morceau extrait de l’avant dernier opus, Xenosapien. Cependant depuis ce temps là, il y a eu un autre album, intitulé Misled By Certainty. Non pas que ce dernier soit très mauvais (même s’il fait pâle figure à côté du bon Xenosapien ou de l’énorme Anomalies), mais les morceaux issus de cette galette (Raped By An Orb, P.G.A.D, Warbots A.M) ne sont clairement pas taillés pour le live. Il faudra qu’on m’explique un jour pourquoi les classiques (et accessoirement meilleurs morceaux du groupe à mon humble avis) ne sont plus jouées (Touched By An Angel, Piecemaker, Dying Will be the Death of Me, ...) ou pourquoi Anomalies n’est uniquement représenté que par deux morceaux (Wraith, Kill For Weed). C’est bien sur avec joie que le public (les plus vieux surement, les plus jeunes ayant l’air d’apprécier n’importe quel morceau) accueillera l’éponyme de Lucid Interval pour réveiller les foules, et les désormais classiques Kill for Weed et Black Metal Sabbath (avec les traditionnels masques) pour se marrer et partager un peu avec la formation leur folie et leur bonne humeur légendaire (en plus d'être des monstres techniquement, ces gars là sont vraiment cool). C’est avec le grand sourire qu’ils quitteront l’assemblée en invitant une fois encore les volontaires pour quelques joints post-concert. Pour ma part j’ai le sourire oui, car Suffocation arrive bientôt, mais je ne peux m’empêcher d’être frustré une fois encore par ce concert décevant d’un groupe pourtant si talentueux.

Setlist Cephalic Carnage :

1. Endless Cycle of Violence
2. Raped By An Orb
3. Divination & Volition
4. P.G.A.D
5. Wraith
6. Warbots A.M
7. Kill For Weed
8. Lucid Interval
9. Black Metal Sabbath

Une fois passé au bar, tenté de circuler parmi la foule sans la faire tomber et débattu sur la déception que fut Cephalic Carnage, il est déjà temps de s’amasser devant la scène pour l’entrée en scène des dieux New-Yorkais avec une petite surprise pour l’occasion. Frank Mullen ayant décidé de ne plus accompagner à chaque tournée la formation, Bill Robinson (Decrepit Birth) avait tenu son rôle de manière honorable durant la tournée de l’année dernière, et par deux fois il m’avait plutôt convaincu, même si n’est pas Mullen qui veut … Cette fois ci, son remplaçant n’est autre que John Gallagher (Dying Fetus). Ayant vu plusieurs vidéos avant le concert et connaissant l’homme sur scène (vu plusieurs fois avec Dying Fetus), j’étais pour le moins confiant même si j’étais curieux de savoir comment il s’occuperait privé de son inséparable guitare. Et bien non seulement il a un charisme de fou (ça on le savait), mais sa voix se rapproche également grandement de celle de Frank Mullen. Pour le reste de la formation, que puis je dire mis à part que comme d’habitude, les zikos sont irréprochables. Que ce soit le Culross qui mitraille comme personne (il est bien plus que le simple remplaçant de Mike Smith comme j’ai pu l’entendre à plusieurs reprises), la paire de gratteux légendaires Terrance Hobbs/Guy Marchais ou Derek Boyer et sa crinière volante, rien à ajouter sur l’incroyable performance de la formation. Au niveau de la setlist, le dernier album fut véritablement mis à l’honneur avec pas moins de quatre nouveaux morceaux (As Grace Descends, Rapture of Revocation, Purgatorial Punishment et My Demise) qui confirment tout le bien que je pensais de ce dernier en live. Résolument taillé pour le show, ce Pinnacle of Bedlam figurera assurément dans mon top 3 de l’année 2013. Pour ce qui est du reste, le quintet nous offre également bon nombre de classiques, principalement tirés d’Effigy of the Forgotten (Liege of Inveracity, Mass Obliteration ainsi que l'éternel rappel Infecting the Crypts) et de Pierced From Within (Throne of Blood, Pierced From Within). A cela s’ajoutera l’immense Catatonia, exhumé du premier ep du groupe Human Waste ainsi que Funeral Inception, provenant de l’excellent ep Despise the Sun. Et dès l’annonce de chaque titre, c’est la guerre dans le pit. Certains, dont votre serviteur, pourront regretter l’absence de quelques morceaux, comme par exemple Breeding the Spawn ou encore Jesus Wept mais il faut se faire une raison, Suffocation devrait jouer 4h pour satisfaire tout le monde ! Encore une fois donc, un immense concert de la part des fondateurs du brutal Death Metal.

Setlist Suffocation :

1. Throne of Blood
2. As Grace Descends
3. Catatonia
4. Funeral Inception
5. Rapture of Revocation
6. Liege of Inveracity
7. Pierced From Within
8. Purgatorial Punishment
9. Mass Obliteration
10. My Demise
11. Infecting the Crypts

Merci à Garmonbozia pour ce concert, une tournée éclectique tant au niveau des genres que de la qualité mais qui prouve une nouvelle fois que Nantes est une ville copieusement fournie en matière de passionnés. CQFD.

Photos : Twisted Report : http://www.youtube.com/user/TwistedReport?feature=watch