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Cephalic Carnage a toujours été considéré comme un groupe à part dans le monde (déjà bien barré) du métal extrême. En tant que véritable alien, la formation a démontré à plusieurs reprises que son death/grind, aussi dérangé que talentueux, avait tout à fait sa place parmi les groupes majeurs actuels. Les membres ont su faire évoluer et recycler leur musique à chaque sortie d’album. « Xenosapien », leur cinquième opus, ne viendra pas nous prouver le contraire…
Les premiers morceaux sont souvent déterminants pour mesurer la qualité de ce qui suit. Si "Endless Cycle of Violence" devait à lui seul résumer Xenosapien, la mention « Album de l’année » serait presque inévitable. Une brutalité omniprésente, des riffs inspirés et une voix impériale sont ici de rigueur… Un vrai régal pour les cages à miel !
Mais voilà, un album ne se résume pas qu'à un seul titre. D’autant plus que résumer Cephalic Carnage à un morceau, ce serait comme résumer le death à Cannibal Corpse. En effet, les américains aiment la diversité plus que tout au monde et ça tombe bien, car nous aussi. Les morceaux sont tellement variés que l'on ne sait plus si c'est bien le même groupe d'un titre à un autre (la preuve ne tarde pas à arriver puisque le deuxième titre, "Divination & Violation", est un concentré ultra technique et chaotique qui n’a strictement rien à voir avec le premier titre). Ce mélange détonant est appelé par les membres eux-mêmes hydrogrind ; mariage divin entre grind/death et marijuana. Cela vous donne le choix entre des mid tempos ravageurs ou des parties de grindcore dévastateurs. Joli tableau, non ?
Si la première partie de l’album ne comporte presque aucun temps mort, c’est pour mieux mettre la fessée à l’auditeur. Ce dernier se prend une sérieuse dose de complexité et d’efficacité de plein fouet. Les compositions ont évolué depuis les débuts du groupe, mais même sur les parties démentes, on sent un réel travail et une synergie entre tous les éléments. Le death métal prend désormais une part plus importante mais leurs influences grindcore ne sont pas loin… Et c’est justement grâce à elles que le son de Cephalic est si personnel et unique. Elles apportent ainsi un aspect déstructuré et une complexité hors norme (la technicité démesurée de certains titres est digne de Psyopus ou de See You Next Tuesday). Ces influences se ressentent aussi sur la durée des titres, dont plusieurs oscillent entre une et deux minutes.
Lenzig Leal (chant) nous démontre une fois de plus que son talent est sans limite. Sous ces airs de papa ours, il renferme une palette de chants incroyables et extrêmement diversifiée. Excellant aussi bien dans le guttural que dans l'hurlé, il aboutie la qualité de l'instrumental.
La cadence infernale de « Xenosapien » ne s’arrête qu’avec "G.lobal O.Verhaul D.evice", qui permet de reprendre un peu ses esprits. On y retrouve un groupe bien calme qui nous montre de fortes capacités sur des parties plus lentes. Sur ce titre, le groupe incorpore même un saxophone mélancolique...
Le niveau des deux précédents albums, Anomalies (2005) et Lucid Interval (2002), avait placé la barre haute et ce nouvel album manque de pas grand chose pour les concurrencer (peut-être quelques hits ?). Cephalic Carnage reste synonyme de diversité, de complexité et d’intensité. Les membres restent toujours cohérents dans leur musique et dosent habillement technicité et efficacité. L’album se clôt par une longue et lente instrumentale (cachée) où viennent se greffer quelques beuglements… Un album qui s’écoute et se réécoute avec le plus grand plaisir !
01. Endless Cycle Of Violence
02. Divination & Violation
03. Molting
04. Touched By An Angel
05. Vaporized
06. Heptarchy
07. G.lobal O.Verhaul D.evice
08. Let Them Hate So Long As They Fear
09. The Omega Point
10. Megacosm Of The Aquaphobics
11. Ov Vicissitude
