Death to All + Gorguts
House of Blues - Los Angeles - West Hollywood
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U-zine.org, ayant un compte bancaire bien garni en Suisse (si si, on est plein aux as!), s'est permis d'envoyer un reporter en mission à Los Angeles juste après le Hellfest. Pour qui? Pourquoi? Pour vous restituer ce qui se tramait outre-Atlantique tout simplement. Une tournée du groupe Death, ou le "tribute band" du mythique/défunt Chuck Schuldiner si vous préférez, de sept dates, et seulement sept, traversait les Etats-Unis. Tournée d'ailleurs compromise à quelques semaines de son commencement par manque de préventes pour deux de ses dates. "Que nenni!" Tout s'est très bien déroulé. Comme en témoigne ce rapport d'après-concert… Loin d'U-zine, l'idée de "pirater" un concert/une tournée en postant bêtement un lien vers une vidéo du-dit concert/de la-dite tournée.
Une halte était prévue le samedi 23 juin sous le soleil virulent de Los Angeles, qui ne sévit d'ailleurs que sur le célèbre Sunset Strip en plein West Hollywood, où se croisent limousines, hummers et autres pick-ups pimpants. Ni une, ni deux, j'ai pris mon appareil photo, mes lunettes de soleil et mon t-shirt Primordial pour pouvoir vous narrer dans les moindres détails ce concert qui avait l'air bien-bien-bien croustillant. Los Angeles fut d'ailleurs l'une des seules dates (avec New York) affichant complet sur cette modeste tournée Etats-Unienne. La 'House of Blues' s'en souvient encore. Les murs ont tremblé ce soir-là et l'on aura même vu le spectre de feu Chuck Schuldiner.
Deux groupes se partageaient le tour-support : Atheist pour les trois dernières dates (Orlando, Atlanta et Dallas) & Gorguts pour les quatre premières (San Francisco, Los Angeles, Chicago et New York). Ce n'est pas que j'ai déjà vu Atheist plusieurs fois, ni que je trouve leur musique chiante, mais le hasard a bien fait les choses en calant Gorguts pour les préliminaires de la soirée. C'est avec beaucoup d'appréhension, des yeux grands ouverts, une érection que j'avais franchement du mal à dissimuler…et de décalage horaire que je me fraye un chemin jusqu'au pit photographe et que j'aborde donc ce concert de Gorguts (je bandais pour le beau backdrop Death en réalité).
Outre le fait qu'ils fassent partie de ces sous-légendes ayant perpétré les enseignements musicaux de leurs ainés avec une maîtrise et un savoir-faire indiscutable, expliquant au passage leur place aux côtés de la légende "Death" sur cette affiche, les canadiens ont su valoriser leur Death Metal façon vielle-école. Suite à leur récente re-formation, et de part leur discographie qui commence sérieusement à prendre la poussière, Gorguts ne pouvait qu'offrir des titres plus ou moins cultes tirés d'albums antérieurs à 2001, et pour cause, leur batteur Steve MacDonald s'était donné la mort en 2002. Là où Gorguts, se trimballant avec une bonne grosse étiquette "death metal" depuis toutes ces années, a su amener une identité qui lui est propre, c'est dans sa technicité ajoutant une profondeur plutôt groovy voire visqueuse aux compositions. 'Nostalgia', titre joué en ce samedi soir, en est juste l'exemple le plus évocateur.
Luc Lemay semblait très heureux de fouler cette scène et a été très démonstratif et communicatif, surtout entre les morceaux. Les zikos n'ont cessé de headbanguer qu'entre les morceaux rugueux au possible du Gorguts que l'on connaît sur galette. A noter qu'ils ont déterré l'ultime 'Stiff and Cold', morceau sorti de derrière les fagots de leur remarquable premier album 'Considered Dead' (1991). L'audience en a eu pour son compte avec cette première partie de bon ton. Gorguts a, en effet, bien rempli son rôle de chauffeur de salle. Mais toute le monde, oui, tout le monde attendait en ce samedi 23 juin, le concert qui suivait.
Setlist Gorguts :
1. From Wisdom to Hate
2. The Carnal State
3. Orphans of Sickness
4. Nostalgia
5. Stiff and Cold
6. Inverted
7. Obscura
8. The Erosion of Sanity
Alors que l'entracte fut l'occasion d'échanger quelques mots avec des autochtones plutôt doués dans l'art vestimentaire, nous retournâmes dans l'antre du blues assouvir notre soif audiovisuelle tels des enfants en bas-âge devant leur beau joujou le soir de Noël. L'alcool en plus.
Jamais je n'aurais imaginer écouter la musique de Death jouée en live. Jamais. Enfin si…Mais non. Encore moins avec plusieurs de ses membres originels. Non. Impossible. Jusqu'à …il y a de cela quelques mois, quand, au détour de quelques liens Internet, je vis qu'une tournée se préparait outre-atlantique en l'honneur de Chuck. Me voilà aujourd'hui à vous narrer l'un de ces sept uniques concerts de cette fameuse tournée! Quinze longues années après que Death ait pu enregistrer leur unique album live 'Live in L.A. : Death & Raw', le "tribute band" Death to All nous a délivré une majestueuse compilation du meilleur de ce qu'avait pu délivrer Death durant ses dix-huit années de Death Metal (période Mantas inclue).
Etaient présents :
Des différents line-up :
- Gene Hoglan ("Individual Thought Patterns", "Symbolic")
- Sean Reinert ("Human")
- Steve Digiorgio ("Human", "Individual Thought Patterns")
- Scott Clendenin ("The Sound of Perseverance")
- Paul Masvidal ("Human")
- Shanon Hamm ("The Sound of Perseverance")
- Bobby Koelble ("Symbolic")
Invités au poste de chanteur/guitariste :
- Charles Elliott (Abysmal Dawn)
- Matt Harvey(Exhumed)
Pour la petite histoire, le 13 mai 1999, l'année de ses 32 ans, Chuck Schuldiner a été diagnostiqué d'un cancer du cerveau envahissant le tronc cérébral. Après une radiothérapie, la tumeur a été neutralisée et, après une chirurgie pour enlever ce qui restait de la tumeur, Chuck semblait être en parfait état de santé, avec un tas de factures de soins médicaux qui va bien avec (totalisant plus de 70000$ !). Non assuré et incapable de couvrir les coûts, la communauté Metal s'est rassemblée derrière Schuldiner avec des concerts de bienfaisance, des ventes aux enchères, et autres collectes de fonds. Après cette malheureuse expérience, Schuldiner souscrivit à une assurance, mais quand le cancer est revenu à la charge, son assureur n'a pas souhaité couvrir les procédures nécessaires au maintien de sa vie, du fait qu'il avait contracté ce cancer avant sa souscription. Des collectes de fonds encore plus importantes ont eu lieu pour lui venir en aide une fois de plus, mais il a finalement succombé à une pneumonie le 13 Décembre 2001.
Ce Death To All Tour a été non seulement mis au point afin de rendre hommage à Chuck Schuldiner (le papa du Death Metal…). Mais également, conçu dans l'intention de faire don de 20% de l'ensemble des ventes de billets à l'association "Sweet Relief" dont le but est de fournir une aide financière aux musiciens qui se battent pour joindre les deux bouts face à la maladie, des problèmes d'invalidité… Si cela avait existé en 1999, Death serait peut-être encore à sillonner les routes du monde entier…
Pendant que le pit, plein à craquer, s'apprête à savourer cet hommage si unique, Paul Masvidal, Steve Digiorgio, Sean Reinert et Charles Elliott arrivent sereinement sur scène, voire même en sandales pour certains (je ne donnerais pas de noms). Puis, les premières notes de 'Zombie Ritual' se déversent dans une fosse déjà chaude comme la braise. Chaque titre, faisant partie intégrante de l'histoire du Death Metal, résonnera comme un tube et sera accueilli très chaleureusement. La technicité des morceaux a été restitué magistralement. Son âme et ses mélodies par une ferveur et un plaisir non dissimulé par les musiciens. Le (la) poste de chanteur/guitariste (place du mort) a été assuré par Charles Elliott d'Abysmal Dawn et Matt Harvey d'Exhumed, à tour de rôle. Et, je dois dire que je n'avais qu'une seule crainte en abordant ce concert, celle du chant. Cette crainte s'est vite évaporée tant la fidélité à l'original était au rendez-vous. Toutefois, on pouvait ressentir une légère nuance, celle de leurs grains respectifs. Ce n'était en rien déconcertant, donc.
L'apogée du concert aura été, selon moi, la réunion sur scène du line-up de mes rêves, ni plus ni moins. Gene Hoglan à la batterie connu par son CV impressionnant et ses rythmiques redoutables qui lui ont valu le surnom de "The Atomic Clock"; Steve Digiorgio et sa basse six cordes fretless dont j'avais déjà apprécié l'efficacité au sein de sa formation de prédilection, Sadus; puis Paul Masvidal qui n'est autre qu'un alien quand une guitare (tronquée) lui tombe dans les mains. Suicide Machine, Lack of Comprehension puis Flattening of Emotions ont été joué à la suite par ce rouleau-compresseur d'une qualité technique presque inégalable. C'est dans un moment comme celui-ci où tu peux clamer sur tout les toits que deux de tes sens se sont régalés pour dix ans, quelque chose comme ça. Les américains ont deux expressions pour ce type de situation : "Yeaaaaah!" et la sempiternelle "Fuck Yeaaaaah!". Je faisais pâle figure avec mes "OUAIS!".
Les autres zikos n'étaient pas en reste, loin de là. Je pense notamment à Sean Reinert. Celui-ci a effectué la totalité de cette tournée avec une blessure au talon d'Achille, survenant à quelques semaines de la-dite tournée. Je pense aussi, et surtout, à ce début de rappel exclusivement guitaristique avec cette envoutante Voice of the Soul. L'hommage est rendu. Scott Clendenin, Shanon Hamm et Bobby Koelble l'ont rendu à leur pote. Mort.
La setlist, longue comme mon bras, est passée très-très-très vite. Les deux heures et quelques minutes de tubes sont passées à une vitesse folle, à tel point qu'il m'ait semblé ne s'être écouler qu'une bonne heure seulement.
La conclusion de ce concert fut un Pull the Plug juste dantesque. Les neuf musiciens participants au DEATH to All ont enfourché leurs instruments respectifs pour un dernier hommage avec en guest, il me semble, le chanteur de Black Dahlia Murder. Deux batteries, trois ou quatre guitares, deux basses et autant de chanteurs. Le tout dans une précision sonore hallucinante. Rien que ça.
Setlist Death to All :
1. Intro "Halloween"
2. Zombie Ritual
3. Leprosy
4. Within the Mind
5. Torn to Pieces
6. Left to Die
7. Suicide Machine
8. Lack of Comprehension
9. Flattening of Emotions
10. Secret Face
11. The Philosopher
12. Trapped in a Corner
13. Overactive Imagination
14. Bite the Pain
15. Zero Tolerance
16. 1,000 Eyes
17. Crystal Mountain
18. Flesh and the Power it Holds
19. Symbolic
20. A Moment of Clarity
Rappel :
21. Voice of the Soul
22. Living Monstrosity
23. Pull the Plug
Merci à Ian, Sick Drummer Magazine & Perseverance Holdings d'avoir monter cette tournée, Chuck pour son oeuvre (si tu as une connexion tout là-haut…), aux personnes rencontrées sur place et surtout aux chapeautés pour l'amende de 53$…
What went wrong to their picture perfect life
They once knew - Flattening of emotions