Endstille + Dark Managarm + Moonreich + Goät Perversor + Nemesis Irae
Péniche Igelrock - Valenciennes
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Une nouvelle soirée black metal signée Wolvesoftheunderground s’offre aux Nordistes une fois encore puisque les allemands de Endstille achèvent leur courte tournée française en passant par la Péniche Igelrock à Valenciennes, salle désormais bien connue des metalleux de la région. Ajoutons à cela une tripotée de groupes locaux et belges ainsi que les parisiens de Moonreich et on obtient une soirée pleine de promesses placée sous le signe de Satan. Début à 18h30, mais comme en France un concert commence rarement à l’heure, on se pointera en retard, et on aura eu raison puisque j’aurais même le temps d’aller papoter un peu avec le gay et l’arabe (mais qui aime les hommes aussi) d’U-zine et de boire quelques bières avant que Nemesis Irae ne monte sur scène.
Nemesis Irae
Le groupe de Mons (Belgique) démarre son set devant une audience éparse, et pratique du black/death franchement sympa musicalement parlant. Et alors autant les compositions sont de très bonne facture, autant la prestation scénique m’aura fait chier, n’ayons pas peur des mots. Le vocaliste ne possède aucun charisme, malgré ses interventions assez « bon esprit » entre les morceaux (« celle-ci parle de notre ennemi à tous, le Christ ! ») ; et on a l’impression même que le groupe se fait chier sur scène, ce fut très mou. Alors forcément, quand on est en face, bah on finit par se lasser assez vite malgré la qualité des compos. Un jour sans, comme on dit.
Ensuite, ce qui n’aide pas non plus à rentrer dans le concert, c’est le son. Bon, on le sait, parler de mauvais son à l’Igelrock c’est un peu un pléonasme tant ça arrive souvent que celui-ci n’est pas à la hauteur. J’ai l’impression qu’il faut se faire une raison : ces parois métalliques, plus le fait que la salle soit « flottante », rendent la salle (qui a son charme pourtant) trop difficile à sonoriser correctement. Donc, c’était ultra brouillon hélas, avec en prime des larsen ici et là assez désagréables. Les vocaux étaient également très peu perceptibles, dommage car ça aurait sûrement apporté plus de dynamisme à l’ensemble.
Goat Perversör
A present au tour des Bruxellois de Goät Perversor, un groupe assez jeune puisque sa formation date de 2010 ! Musicalement déjà ça me parle, car on trouve dans les compos du groupe pas mal de rythmes black/thrash qui font bien headbanguer comme il faut, ainsi que quelques soli pas exceptionnels mais qui ne dépareillent pas dans la musique de Goät Perversor. En tout cas ça joue pas mal, c’est carré, mais c’est dommage qu’encore une fois le son soit aussi brouillon. Heureusement que j’avais prévu les bouchons, finalement avec ça passe tranquille. Mais j’ose même pas imaginer pour ceux qui les avaient pas prévus…
Scéniquement c’est assez statique, même si on sent les efforts du vocaliste pour faire bouger un peu le truc devant un public toujours pas très nombreux. J’ai souvenir d’un bassiste également assez fun ! Au final, un show pas particulièrement marquant même si je demande à retenter le coup à nouveau... je ne doute pas que Goät Perversor refoulera tôt ou tard la scène de l’Igelrock lors d’une prochaine date de Wolvesoftheunderground ! C’est pas tout ça mais i’ caille ! Serait-ce la froideur du Black Metal qui aurait envahi la Péniche ? Ah… nan nan, juste le chauffage qui est tombé en panne… putain de vague de froid !
Moonreich
Et c’est pas Moonreich qui va nous réchauffer, on le constate directement : air froid et méchant, corpsepaint bien evil avec notamment un travail bien sympa sur les visages (celui de Weddir, le chanteur/guitariste, étant à mon goût le plus réussi) qui rend le tout très macabre… Les Parisiens savent nous mettre dans l’ambiance direct pour nous délivrer leurs compos black metal que j’ai trouvé, pour la plupart, variées, intéressantes et vraiment bien foutues. Rythmiques qui donnent envie de taper du pied, passages plus bourrins, mélodies belles et malsaines, l’ensemble (pour la plupart extrait de l’album « Loi Martiale » sorti l’an dernier) m’a séduit.
Sans atteindre des sommets, le son a subi tout de même une nette amélioration depuis les deux groupes précédents, ce qui permet d’apprécier Moonreich mieux qu’on n’a pu le faire avec leurs compères Belges. Une partie du public semble en tout cas apprécier autant que moi le show, et c’est mérité. A noter le « bon esprit » du bassiste qui a jugé bon de balancer une canette en verre vide dans la fosse. Black metôl spirit.
Moonreich setlist :
Terribilis Est Locust Iste
Du Sang Sur Les Mains
En Mon Âme Et Conscience
#Iscariote I#
En Marche Sur Nos Terres
Loi Martiale
#Iscariote II#
Earth Slept In Hell
L’Aube De Cristal
Dark Managarm
Au tour des locaux de la soirée, Dark Managarm, né des cendres de Fera et avec des membres de Peurs Ancestrales dedans. Autant dire qu’on n’a cette fois pas affaire à des petits nouveaux, et en discutant avec les personnes présentes dans la salle je me suis rendu compte que je devais être le seul fan de metal extreme du coin à ne les avoir jamais vus. Erreur réparée, et de quelle manière ! Les Lillois débarquent et balancent la sauce avec une telle motivation qu’il est vraiment difficile de ne pas adhérer ! Leur black metal est basé sur des compos les plus brutales et efficaces possibles ; autant dire parfaitement taillé pour le live.
Personnellement, j’ai adoré « Victorious March », l’unique véritable album du groupe qui envoie déjà de grosses bûches, alors quand le groupe nous offre un set dans le même esprit avec en plus un Forcas survolté au chant, la grosse mandale dans la gueule est inévitable ! Les autres ne sont pas en reste, en particulier Leviathan, le guitariste à la veste ouverte que j’ai trouvé charismatique. Mon seul petit regret et de ne pas avoir entendu assez de morceaux de « Victorious March ». En tout cas, Dark Managarm a foutu une bonne ambiance et ça s’est senti dans le public ! A revoir et que ça saute
Dark Managarm setlist :
Collapse Of The Holy Realm
Black Blood
Hagel
Martyr’s Rebels
Defcon
When The Day Turns Night
Plague
Victorious March
Hell’s Wolves Reign
Endstille
Et voilà la tête d’affiche de la soirée ! Endstille, alias l’un des groupes de black metal les plus productifs de ces dix dernières années : alors que certains restent toute leur carrière sans sortir de véritable album, les allemands ont accouché de sept offrandes en neuf ans ! Et quand on sait en plus que leur discographie est exemplaire (bon, sauf peut-être « Verführer »...), on se dit qu’on tient probablement là un des meilleurs groupes de black actuellement. Bon, allez, fini le cirage de pompes, c’est parti pour le live !
Les Allemands grimpent sur scène et dès les premières notes de « Dominanz », ça en impose direct : ce déchaînement de haine, et ce travail sur les riffs, les ambiances sur certains morceaux, c’est juste monumental ! Le groupe, tous corpsepaints, cartouchières et autres bracelets à clous dehors, donne tout avec notamment son frontman Zingultus : charismatique à souhait, efficace au niveau des vocaux et très remuant sur scène, le vocaliste est au centre de l’attention même si c’est à tout un quintet de teutons énervés auquel on a affaire ! Le guitariste à dreads viendra notamment jouer sur l’escalier entre la scène et la barrière histoire de se rapprocher du public, et Zingultus se révèlera finalement assez blagueur envers le public.
Les Allemands enchaînent une setlist aux allures de best-of (environ un titre par album), et on se prend baffe sur baffe entre les anciens morceaux (« Endstilles Reich », « Conquest Is Atheism »…) et les extraits du dernier album. Tous sont d’ailleurs très bien choisis, avec « When Kathaaria Falls » et surtout un « World Aflame » d’anthologie sur lequel un Ulf (Môssieur Wolvesoftheunderground) complètement ivre viendra slammer dans la foule ! L’ingé son obtient enfin un résultat digne d’un tel concert, et j’ai également été impressionné par le niveau technique du groupe : c’était putain de carré à tous les niveaux (j’en aurais presque oublié de mentionner Mayhemic Destructor derrière les fûts !) et ça fait forcément plaisir, surtout pour le néophyte comme moi qui ne connaît pas forcément tous les morceaux ! Deutsch Qualität.
Côté public c’était bien la guerre, avec en point d’orgue « Anomie » qui a déclenché de sacrés pogos ! Le groupe semblait satisfait de l’accueil, et en profite pour balancer sur les Montpelliérains en disant que c’était pourri, que la date Valenciennoise est meilleure… Ça semble démago, mais vu la petite centaine de personnes survoltées présentes dans la salle, on veut bien le croire quand même !
Endstille setlist :
Dominanz
Enstilles Reich
When Kathaaria Falls
Conquest Is Atheism
Unburied In The Sun
Bastard
Ripping Angelflesh
Anomie
World Aflame
Depressive/Abstract/Banished/Despised
Et dire qu’il y a encore un mois j’hésitais à me bouger car je ne connaissais rien de la discographie de Endstille… Les absents de cette soirée auront eu bien tort tant les allemands ont impressionnés le public Nordiste ! Je n’ai pas encore énormément de concerts black metal à mon actif, mais ce qui est sûr, c’est qu’Endstille est l’un des groupes de ce style musical qui m’a marqué le plus jusqu’à présent. Dark Managarm et Moonreich furent aussi de très bonnes découvertes live pour ma part. Grand merci à Ulf (Wolvesoftheunderground) pour cette soirée, à reichou et prout, à Schifeul pour le covoiturage ainsi qu’à Doug pour les photos ! Et dire qu’à l’Igelrock le 3 mars débarquera… Tsjuder !