Tsjuder + Endezzma + Hats Barn + Slaughter Messiah + Dezhumanizer
Péniche Igelrock - Valenciennes
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Et hop, de retour à l’Igelrock pour ce qui s’annonce un des concerts de l’année pour les Nordistes, puisque grâce à Wolvesoftheunderground, les norvégiens de Tsjuder viennent y poser leurs valises pour l’unique concert sur le sol français de la mini-tournée du groupe ! Quand en plus les black metalleux ont sorti une petite bombe en fin d’année dernière (« Legion Helvete »), on s’attend donc à une grosse affluence à l’Igelrock.
Et ce sera effectivement le concert le plus rempli (avec Decapitated en août dernier) que j’ai pu voir dans cette salle, la réputation de Tsjuder ayant ramené plus de 150 personnes (ce qui est pas mal du tout pour Valenciennes). Mais pour l’heure, c’est devant une foule plus éparse que les Belges de Dezhumanizer entament leur set.
Dezhumanizer
Dezhumanizer semble être un jeune groupe, mais qui en tout cas balance un black mâtiné de thrash avec envie. Les compos sont efficaces, ça fait taper du pied, quelques petits riffs me font même penser à du Melechesh, bref ça s’annonce pas mal malgré le son un peu brouillon (mais à l’Igelrock, on a connu bien pire…) !
Et là, c’est le drame.
Coupure d’électricité. Oui, oui, coupure d’électricité ! On a déjà eu tous les problèmes du monde avec l’Igelrock (enfin, non, il n’a pas encore coulé, c’est déjà ça), mais le coup de la coupure d’électricité, jamais ! Pendant quelques minutes, le groupes essayera de meubler un peu (le vocaliste tentant même, sans grand succès, de lancer des vannes Belges sur les français), mais se rendra vite à l’évidence : le set s’arrêtera là pour eux. Lorsque l’électricité revient, le retard accumulé est tel qu’il faut passer au groupe suivant. Ce sera pour la prochaine fois !
Slaughter Messiah
Et voici venir d’autres Belges, Slaughter Messiah. Ça vous dit rien ? A moi non plus. Et Sabathan, ça vous dit quelque chose? Oui, oui, Sabathan, le fondateur d’Enthroned! Slaughter Messiah n’est autre que son nouveau groupe, et on va vite se rendre compte que l’expérience de la scène, c’est quelque chose qui ne se remplace pas ! On a donc ici affaire à un groupe qui sent le foutre, le sang, le Satan, mais aussi le rock’n’roll, un bon vieux black des familles avec sa grosse dose de thrash et de rock’n’roll, rappelant les Darkthrone, Bathory et consorts. Le son est un poil meilleur que pour le groupe précédent, les compos sonnent agressif, donnent envie de taper du pied et de headbanguer, bref rien de mieux pour passer un bon moment en live !
Et si il faut souligner la qualité de chacun des zicos, c’est bien Sabathan qu’on remarque le plus sur scène, le chanteur / bassiste (qui s’inspire de Tom Araya pour certains de ses cris !) a une grosse expérience et on le sent : c’est lui qui harangue le public, qui se donne le plus sur scène, on sent qu’il s’amuse et ça donne envie au public de répondre. Le public a d’ailleurs réservé un bel accueil au groupe, dont c’est apparemment le 4e ou 5e concert. En plus d’un « N.W.O.B.H.M. » (« New Wave Of Belgian Heavy Metal », so true), Slaughter Messiah nous gratifiera de deux reprises, l’une de Terrorizer (« Dead Shall Rise ») et l’autre de Darkthrone (« Too Old Too Cold ») ; ainsi que d’un instrumental, « The Antichrist Consecration », qui passe vraiment bien. Une super découverte, dont je suivrai avec attention les prochains shows !
Setlist Slaughter Messiah :
Intro
Slaughter Messiah
Visual Aggression
N.W.O.B.H.M.
Dead Shall Rise (Terrorizer cover)
Blasphemous Exhumation
Demon
The Antichrist Consecration (instrumental)
Crypt Of The Undead
Too Old Too Cold (Darkthrone cover)
Hats Barn
Je n’avais jamais vraiment écouté Hats Barn, mais si je connaissais le nom, c’est plutôt de réputation. Une réputation sulfureuse tirée de faits réels ou de simples rumeurs, je ne sais pas. Mais une réputation qui en tout cas, des dires de l’organisateur lui-même, dépasse le Nord-Pas-de-Calais puisque le groupe aurait attiré un public parisien. Et à voir l’installation scénique, on se dit que c’est pas du chiqué le truc quand même : signe du bouc, pentagrammes, et autres têtes de porc (des vraies qui puent et tout) sont là pour créer une ambiance bien malsaine. Et quand on voit débarquer le duo, l’ambiance s’intensifie, une ambiance froide, glaciale, soulignée par le côté visuel des corpsepaint très bien vu (le vocaliste avec des chaînes autour du corps, etc..). On m’avait prévenu, ce groupe, on l’adore ou on l’aime pas du tout.
Et pour ma part, c’est pas passé du tout. Déjà, c’est con, mais avoir pour batteur et bassiste un enregistrement sur pc, ça m’aide pas à rentrer dans le truc. Surtout quand musicalement, ça ne se démarque pas particulièrement des autres groupes de black ; et aussi que le son de l’enregistrement de batterie est tellement mauvais qu’il prête à sourire. Visuellement, heureusement, a rattrapait, mais en moi reste une déception. Le sentiment d’avoir un truc, une présence qui pourrait être énorme, mais une musique qui n’est pas à la hauteur. Dommage.
Setlist Hats Barn :
Solution Finale
Conquering The Throne Of God
Fuck The Nazarene
Apostolus XIII
Sous L’Ombre de Sa Croix
Marche Ou Crève
Euthanasia
Jehovaticide
Helvete
Ritual Of The Black Goat
Terrorist Black Metal
Asylum Abortion
Endezzma
Maintenant ça va sentir la Norvège, oh que oui. Endezzma, groupe du grand Nord accompagnant Tsjuder sur leurs quelques dates, vient nous faire goûter de son black metal bien de chez lui ! Rythmiques plutôt mid-tempo, voire plus lents, le groupe nous dispense de compositions aux rythmes pêchus, qui donnent envie de taper du pied ; avec ici et là de très belles mélodies. C’est d’autant plus appréciable qu’on distingue parfaitement le son des guitares, de la basse, de la batterie… On a du mal à le croire, n’est-ce pas ? Rassurez-vous, y’avait bien un hic. On est à l’Igelrock, l’oubliez pas. Et ici, ça semblait venir du micro de M.Sorgar : des larsen, et pas de temps en temps. On a subi ces putains de larsen continuellement pendant tout le show, ce qui a globalement failli gâcher tout ce que dégageait le groupe.
Car oui, ça dégageait et même plutôt pas mal. Si on fait abstraction d’un des gratteux qui semblait sorti tout droit d’un groupe de heavy des années 80 (mais qui en dehors de ça gérait très bien de son instrument), les Norvégiens dégageaient une aura, particulièrement le frontman qui multipliait les poses « evil » et se mettra même en scène buvant et crachant du sang (je sais pas si c’était du vrai, mais ça collait ce truc), ou encore l’imposant bassiste qui n’hésitait pas à faire appel au public pour donner de la voix. Le batteur, « Desecrator », n’était pas en reste et j’ai beaucoup aimé son jeu. Le dernier morceau, le vocaliste le passera dans la fosse entre la scène et le public, hurlant de sa voix écorchée jusqu’à la fin du set. Grosse impression pour ma part, et chapeau au groupe qui a dû assurer malgré ces larsens qui ont littéralement pourri le show du début à la fin.
Setlist Endezzma :
Junkyard Oblivion
Swansong Of A Giant
Against Them All
Antilevitation
Enigma Of The Sullen
Soulcleansing
Alone
Svartedal
Tsjuder
Ce soir, niveau notoriété, il y avait Tsjuder et les autres. On a bien pu s’en rendre compte, tant le public (jusque-là pas très réactif) s’est transformé avec l’arrivée sur scène des Norvégiens : un Igelrock bien rempli, un public qui fait beaucoup de bruit, et un groupe qui semble remonté… Bref, ça sent le concert de malades à plein nez, après la tuerie du show de Tsjuder au dernier Hellfest ! C’est sur « The Daemon Throne », morceau d’ouverture du petit dernier « Legion Helvete », que le trio débute la boucherie : car oui, ça va être une véritable boucherie ce soir ! Les pogos sont omniprésents côté fosse, et côté groupe ça va à cent à l’heure : Nag et Draugluin assurent avec leur instrument, Nag prenant la plupart des vocaux et Draugluin l’assistant régulièrement.
Mais c’est définitivement Anti-Christian, alias le batteur le plus rock’n’roll du black metal, que j’ai le plus regardé ce soir. Je suis très fan de son jeu sur le dernier album, qui va comme un gant au style black/thrash voire parfois black’n’roll de Tsjuder (voir le morceau « Slakt » joué ce soir et qui m’aurait presque donné envie de bouger mon popotin), alors quand on le voit face à nous rejouer tout ça avec une telle aisance, ça force le respect. Le mec ne pourra en plus de cela pas s’empêcher de se casser de son poste entre ses morceaux pour faire je ne sais quoi, comme si chaque instant resté derrière ses fûts sans jouer allait le tuer d’ennui. Bref, je crois que je suis amoureux.
Blague à part, le groupe nous proposera une setlist surtout axée sur les deux derniers albums, avec une bonne tranche pour « Desert Northern Hell », qui reste pour moi leur meilleur album. Et les Norvégiens vont nous lancer dans la tronche des titres comme « Mouth Of Madness », « Helvete » ou l’inévitable « Ghoul » avec une telle violence qu’il est difficile pour l’amateur de musique extreme de ne pas jubiler ! Après un « Beyond The Grave » nous rappelant aux premières heures du combo Nordiste, nous auront droit à quelques reprises, dont « Sacrifice » de Bathory (déjà présent sur album) ! C’est au final pendant près d’1h10 que l’Igelrock aura subi le rouleau compresseur Norvégien, pour le plus grand plaisir du public présent ce soir-là. La prestation du Hellfest n’était pas un coup de chance, ou un soir de grâce. Tsjuder, ça défonce définitivement le fondement en live.
Une soirée que je ne suis pas prêt d’oublier, certes pour Tsjuder, mais également grâce aux très bonnes découvertes que furentEndezzma et Slaughter Messiah que j’espère revoir à l’avenir ! Merci à Ulf (Wolvesoftheunderground)pour la soirée et l’invitation ; et à Schifeul pour le covoiturage et la vidéo du concert présente ci-dessus, vous êtes les plus beaux !