U-Zine

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Ah nostalgie... Lors de son dernier passage à Paris, Kreator emmenait avec lui Celtic Frost, Legion Of The Damned et Watain. Ce fut un concert inoubliable ! Les teutons, qui viennent de sortir leur nouvel album Hordes Of Chaos, étaient de retour en France pour plusieurs concerts, dont un dans la même salle qu'avant : l'Elysée Montmartre à Paris. Cette fois-ci, au niveau des groupes complétant l'affiche, le programme était varié : le metalcore de Caliban, le folk/thrash d'Eluveitie et le metal moderne mélodique d'Emergency Gate. Ce packaging, bien qu'ecclectique, n'a pas séduit les parisiens plus que ça puisque c'était un Elysée Montmartre réduit de moitié qui a accueilli les groupes.

C'est une assistance très petite qui a vu le concert des jeunes musiciens d'Emergency Gate dès 18h30. Devant un parterre si limité, le groupe s'est tout de même donné à fond, notamment le chanteur Matthias Kupka (ex-Suidakra), qui n'arrêtait pas de tenter de faire bouger le public. J'ai dit jeune, mais il s'avère que le groupe existe depuis 1996 et a déja 3 albums dans sa discographie. Mon ressenti a été plus que mitigé, avec l'impression d'écouter une musique sans grande originalité, linéaire et donc peu convaincante. La qualité du son était correcte, et laissait même bien se distinguer les instruments (dont un clavier). De plus, on sentait que les musiciens n'en étaient pas à leurs premiers concerts, grâce à un petit jeu de scène bien rodé, mais ils manquaient terriblement de charisme pour convaincre. Bref, je n'ai pas écouté la demande du chanteur, qui, a un moment du concert, a suggéré aux fans de se rendre au merch à la fin...

Après la première partie, la salle s'est un peu plus remplie, sans pour autant combler ses nombreuses zones vides. Le groupe suivant est un habitué de la scène française, puisqu'il s'agissait des suisses d'Eluveitie. Les ayant vus au Heidenfest et au Hellfest, tous deux en 2008, je n'ai pas noté de surprise cette fois-ci : un concert sympathique qui a plu au public présent. Par contre, le violoniste/flutiste/cornemuseur Päde Kistler était absent, tout comme Simeon Koch (chant/guitare). Mais ce dernier avait un remplaçant (qui faisait pas mal de pains en jouant) pour la tournée. Là encore, nos oreilles étaient entraînées par une musique au son correct, et surtout moins fort que lors de leurs 2 derniers passages où je les ai vus. Comme je l'ai dit, le public a apprécié la prestation du groupe transalpin, mais de mon côté, j'ai fait un constat : sans son trio Chrigel Glanzmann / Meri Tadic / Anna Murphy, autrement dit, le chant, le violon, les flutes, la vielle etc., Eluveitie n'est vraiment pas terrible. Il suffit de se pencher un peu plus sur les parties de guitares (sans grande originalité et aux riffs pas terribles), de basse (6 cordes ? Là encore, pour quoi faire ?) et la batterie (rien d'exceptionnel) pour se rendre compte que le groupe est porté par son duo féminin et son chanteur. Alors on se plaît du coup à être entraîné de manière festive par ces derniers, et on passe malgré tout un bon moment. Reste que pour moi, je ne pense pas retourner les voir pour la promotion de leur prochain album Evocation I - The Arcane Dominion, sortant en avril 2009.

Après une transition folk suisse, l'affiche de la soirée s'est tournée vers les voisins allemands, et ce, jusqu'à la fin. C'est tout d'abord Caliban qui s'est produit sur scène. Encore un genre musical différent, et qui, c'était certain, n'allait pas du tout plaire à la plupart des "vieux" fans de Kreator. Il y avait aussi le look très explicite et cliché dans le genre metalcore, qui montrait le changement opéré à l'Elysée Montmartre. Les hommes d'Andy Dörner ont livré un bon show, tentant veinement d'impulser de l'énergie auprès du public. Il y a même eu à un moment un wall of death dans la salle, vers la fin de leur prestation, mais celui-ci a été éphémère et a laissé place à un petit circle pit gentillet. Au niveau musical, le son était au poil encore, mais la musique de Caliban aurait pu être qualifiée ce soir-là de répétitive, sans goût, et comme Emergency Gate, sans originalité : tout était prévisible, y compris les passages à mosh. De mon côté, je me suis ennuyé à mourir durant leur set, me rappelant pourtant que leurs premiers albums étaient pas mal du tout. Sauf que depuis 2003, ce n'est pas terrible avec une orientation vers la vague mainstream. Aussi, la question à se poser était : qu'est-ce que Caliban venait faire sur cette affiche ?

Comme dit plus haut, après des passages de groupes qui n'ont rien à voir avec le thrash allemand, Kreator arrivait enfin sur scène. La demi-salle était presque remplie, mais nous n'étions tout de même pas serrés dans les rangs. Que dire sur la prestation des teutons ?

Ils ont laminé la concurrence du soir sans problème. Le groupe a prévu pour cette tournée un écran derrière la scène, qui tantôt passait des petites vidéos, tantôt filmait le public. S'appuyant sur les prestations toujours aussi efficaces du duo Christian Giesler (basse) et Sami Yli-Sirniö (guitare, aux solos heavy / thrash qui battent la concurrence thrash allemande), Ventor et Mille Petrozza ont conquis une nouvelle fois le public. Le groupe a choisi de nous jouer 4 morceaux de son nouvel album Hordes Of Chaos ("Hordes Of Chaos", "Warcurse", "Destroy Whay Destroys You", "Amok Run"). Pour moi, les 3 premiers titres ont bien passé l'épreuve du live, mais aussi, le dernier, "Amok Run", n'a pas été bon : un morceau plus mou, qui paraît long, que le public a moins applaudi, et surtout placé entre "Betrayer" et "Riot Of Violence", vers la fin du show. Un bilan plutôt positif pour les morceaux du nouvel album donc. Mais ne nous mettons pas le doigt dans l'oeil, ce sont les classiques du groupe ("Extreme Aggression", "Pleasure To Kill", "People Of The Lie", "Riot Of Violence", et l'enchaînement final dévastateur "Flag Of Hate" - "Tormentor") qui font mouche !
De même, il fut très plaisant de revoir Ventor, le batteur, pousser la chansonnette sur "Riot Of Violence". Mais s'il y a bien un homme qui en impose chez Kreator, c'est bien leur leader Mille Petrozza. Un charisme fou, un petit bonhomme qui arrive à toucher tout le public, jusqu'au fond de la salle, un monument du metal. Il faut tout de même souligner que ses speachs entre les morceaux sont connus d'avance, et qu'on a donc 2 sentiments exprimés : d'un côté on est frustré d'avoir l'impression que c'est toujours la même chose, et d'un autre côté on est heureux de pouvoir crier en même temps que Mille les phrases.
Pour finir, en comparant tous les concerts de Kreator que j'ai pu voir, je dirais que celui offert en 2009 aux fans était un peu moins bon que quelques anciennes prestations, mais ça reste toujours du lourd. Le son moins bon et l'affluence plus faible y sont pour quelque chose...
"Other thrash bands play, Kreator kills !"

Setlist :1) Intro / Choir Of The Damned - 2) Hordes Of Chaos - 3) Warcurse - 4) Extreme Aggression - 5) Phobia - 6) Voices Of The Dead - 7) Enemy Of God - 8) Destroy What Destroys You - 9) Pleasure To Kill - 10) People Of The Lie - 11) Coma Of Souls - 12) The Patriarch - 13) Violent Revolution - 14) Terrible Certainty - 15) Betrayer - 16) Amok Run - 17) Riot Of Violence - RAPPEL - 18) Flag Of Hate - 19) Tormentor

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