Coheed And Cambria + Saosin
Le Trabendo - Paris
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C’était le 15 décembre qu’était prévu un concert au Trabendo, à l’affiche plus qu’alléchante, à vrai dire ça faisait presque deux ans que j’attendais ça : un show de Saosin à Paris, venus pour faire la première partie de Coheed And Cambria. Vu les dernières prestations sur CD, de la bande à Claudio Sanchez, le concert ne pouvait être qu’excellent, au moins du point de vue musical.
C’est à 20 h15, avec un bon quart d’heure de retard que les cinq gars survoltés de Saosin montent sur la scène du Trabendo, devant une salle à trois quarts remplies, et dès les premières notes, les américains démontrent tout leur talent. Mon seul point d’inquiétude était le fait qu’ils n’avaient seulement que deux EPs à leur actif (dont le dernier avec deux chansons live sur cinq) et donc le concert aurait pu être expédié en moins d’une demi heure. Mais il n’en est absolument rien puisqu’ils sortent toutes leurs chansons et qu’en plus ils ont un contact génial avec le public, ils discutent presque avec les premiers rangs, sortant quelques blagues, et même à un moment Chris, le bassiste, s’est amusé à lire un poème en français.
Niveau musical, grâce à un son très bon, j’ai assisté (enfin pour moi) à un des meilleurs concerts de cette année et malgré la maladie de Cove, le chanteur, qui l’a empêchée de chanter les deux premiers jours de la tournée, le groupe a réussi à palier sa voix, par des back vocals et des cris magnifiques poussés par les deux guitaristes, Justin et Beau, et le bassiste, Chris. Même si quelques fausses notes ont parsemé l’ensemble du concert, on a pu admirer leur fougue sur scène, et écouter « Seven Years », « Translating The Name », « Bury Your Head », ou encore « Lost Symphonies », seule « I Can Tell », une de mes chansons préférées du combo américain a été un peu baclée ce qui est assez dommage. Mais bon, on ne peut pas avoir la perfection tout le temps, et je ne sais pas si c’est parce que je suis totalement fan de Saosin mais j’ai eu l’impression que leur concert s’en approchait. On avait, et c’est assez rare, vraiment l’impression qu’ils étaient heureux d’être là et de pouvoir communiquer avec un nouveau public (c’était leur premier passage en France et même en Europe). Alex, le batteur était lui aussi très en forme, et après quelques morceaux joués qui me paraissaient bizarre en tout cas en ce qui le concernait, je me suis aperçu en fait qu’il improvisait sur tous les ponts. J’avais entendu sur un site internet que depuis le départ de Anthony Green, Saosin ne bougeait plus sur scène, mais ce soir j’ai eu la confirmation du contraire, ils se sont très bien donnés pendant 45 minutes et peuvent être fiers de leur prestation.
20 minutes plus tard c’est au tour des très bons Coheed And Cambria, de prendre possession de la scène du Trabendo, et première grosse surprise, la salle s’est un peu vidée entre les deux groupes, le public qui reprenait en chœur les chansons de Saosin est reparti chez lui n’étant venu admirer que la première partie. J’avais déjà vu Coheed en concert lors de leur premier passage, à l’Elysée Montmartre, il y a un an et demi, quand il avait fait la première partie de New Found Glory et de Yellowcard, et il faut le dire je n’avais pas été emballé plus que ça par leur prestation scénique. Mais ils me remettent tout de suite en place avec un exceptionnel « Welcome Home », qui malgré quelques fausses notes, était très bon, avec un Claudio Sanchez très en forme, bougeant pas mal sur scène quand il ne chante pas ou alors il chante mais dans son micro de guitare. Le seul problème c’est que à part Claudio personne ne remue ne serait-ce qu’un peu, le deuxième guitariste et le bassiste restent totalement figés, et quand on vient devoir un groupe déchaîné comme Saosin, ça fait un gros contraste. La prestation reste très correcte mais c’est vrai qu’un peu de mouvement ne fait du mal à personne, d’autant plus que la voix de Claudio rend peut être moins bien en live, et puis à part chanter, je ne sais pas si c’est par timidité ou pas, il n’a sorti qu’un ou deux petits « Thank You », ce qui fait que niveau communication avec le public, on n’a pas eu grand-chose. Seul le bassiste à sorti une phrase de plus de mots : « Thank you for coming out », ça ne fait vraiment pas beaucoup pour un tel groupe.
La setlist par contre a été (sans surprise) très bonne, Coheed nous sortant tous ces plus grands morceaux : « Delirium Trigger », « Devil », « Everything’s Evil » ou encore « The Suffering » sorti du dernier album. La plus part des chansons ont été très bien jouées, sans trop de fausses notes, même si ça aurait été un peu étonnant de retrouver des fausses notes alors que les membres de la formation américaine restaient figés.
Après un rappel, de deux chansons (un énrome « In Keeping Secrets » et « Final Cut »), Coheed retourne dans leur loge, et laisse au public parisien un bon goût de bonheur.
En résumé, j’ai pu voir un concert génial, en tout cas pour la première partie et même si la tête d’affiche était un peu décevante par sa prestation scénique, j’ai passé un excellent moment.