U-Zine

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Après presqu'un an et demi d'attente et une interview par e-mail, je suis enfin arrivé à interviewer de visu Mircea, porte parole du groupe de cyber-metal Danois Mnemic, profitant de leur venue à Paris dans les bagages de Fear Factory.
C'est donc sur le balcon de l'Elysée Montmartre, pendant les balances d'In Quest qu'eut lieu l'interview.

Ce soir, c’est la dernière date de votre tournée avec Fear Factory, c’était comment ?
Mircea Gabriel Eftmie (guitare) : C’était tout simplement incroyable ! Car beaucoup de gens venaient à ce concert sans avoir jamais entendu parler de nous et sont ressortis conquis comme l’a montré nos ventes de produits dérivés ! Surtout les ventes de nos CDs, on en a vendu des tonnes ! Et puis, nous avons beaucoup d’interviews durant cette tournée, ce qui nous a permis de faire au mieux notre promo.
On a d’ailleurs été étonné de l’accueil parfois, comme en Angleterre où l’on nous attendais les bras ouverts. Et puis les gars de Fear Factory sont très cool ! Lorsque Burton a perdu sa voix, il y a quelques jours, il a demandé à Michael de l’aider à chanteur pendant tout le set de Fear Factory. Il n’en revenait pas ! D’ailleurs nous non plus, c’était vraiment marrant de voir Michael chanté aux côtés de Burton. Et puis, un soir nous avons joué une reprise de Strapping Young Lad ce qui a mis sur le cul Byron. Ce fut vraiment d’excellents souvenirs…

En parlant de reprises, vous avez joué le morceau de Fear Factory, Self Bias Resistor, avec Burton… Sachant que c’est votre dernière date ce soir, on peut espérer revoir quelque chose du genre ?
J’en sais rien. Christian m’a demandé de venir jouer avec eux sur Self Bias Resistor, mais je ne sais pas encore si ça va se faire. On verra !

A l’égal de Fear Factory, vous utilisez des claviers en studio. Mais, en live, vous n’avez pas de claviériste… Comment vous débrouillez-vous ?
On a tout sur mini disque ! Les samplers ont été directement enregistrés du studio afin d’avoir la meilleur reproduction possible. Et puis, aucun humain ne peut reproduire ces sons, car ça ne sonnerait plus mécanique… Donc on préfère le mini disque ! Et puis, pour l’instant on ne peut pas se permettre d’avoir un nouveau membre. Peut-être dans le futur, car ça pourrait être intéressant d’incorporer d’autres samplers vu qu’on enregistre d’abord le tout juste avec les instruments avant d’incorporer les samples.

Mecanical Spin Phenomenia et The Audio Injected Soul sonnent très différent. Quel album préférez-vous jouer en concert ?
Pour moi… (il réfléchit) Je préfère les morceaux du premier album car ils sont bien plus techniques ! Mais j’aime également jouer les nouveaux morceaux, surtout nos singles Deathbox et Dorr 2.12.

Parlons un peu de The Audio Injected Soul maintenant… Tu m’as confié lors de notre dernière interview que tu avais hésité à faire appel à Devin Townsend et Daniel Bergstrand pour produire cet album. Pourquoi ça ne s’est pas fait ?
En fait, ça n’a pas marché avec Bergstrand car il était en vacances lorsqu’on lui a donné notre deadline pour notre entrée en studio. Devin Townsend était vraiment intéressé…

Surtout que sa musique vous a largement inspiré !
Oh oui ! Mais ça n’a pas marché car notre la femme de notre batteur attendait un enfant. Or, nous aurions du aller deux mois au Canada pour enregistrer cet album, ce qui n’aurait pas collé ! On a donc choisi de recollaborer avec le producteur de notre premier album, qui est un très bon ami à nous. Donc, on ne s’aventurait pas dans l’inconnu !

Pourquoi avoir choisi ce titre The Audio Injected Soul ?
Car nous voulions faire passer certains sentiments aux gens à travers notre musique. Image toi, assis, entrain d’écouter ton album préféré, il te procure un plaisir indescriptible. Tu es en phases avec certains titres…. La musique est vraiment quelque chose de spécial pour chacun d’entre nous car elle peut nous faire rire, pleurer, ou autre. Et ce à quoi nous aspirons : injecter le venin de Mnemic en écoutant notre musique dans ton casque.
Pour nous, c’est plus qu’un honneur de recevoir des emails de personne qui nous disent que cet album est vraiment spécial à leurs yeux et les rend heureux !

Vous utilisez un son 3D sur deux titres, pourquoi avoir choisi de s’en servir sur votre intro qui ressemble à un extrait de film ?
Tu trouves ? Cool ! Tu vois, c’est ça que je voulais dire, c’est un ressentiment qui te viens à l’esprit en écoutant l’album.
On voulait vraiment faire une intro, car le premier titre n’était pas assez percutant d’entrée. Donc on s’est servi du son 3D. C’est très dur d’utiliser cette technique ! C’est quelque de nouveau et pourtant si vieux, car se fut utilisé pour les jeux vidéos ou même par Pearl Jam, je crois. Nous avons donc utilisé la technologie digitale avec Protools. Et je trouve que le mélange est vraiment cool. Il faut savoir différencier musique et technologie, mais si tu mixes mal ces deux éléments, tu obtiendras une bouillie sonore. C’est pour ça qu’on a pas voulu prendre de risque en ne l’appliquant qu’à un morceau ensuite !

(les balances de In Quest débutent à ce moment là, nous essayons tant bien que mal de continuer l’interview)
Par ailleurs, sur Sane VS Normal, il y a une intro, ressemblant encore une fois à un extrait de film, ce qui est assez original. Pourquoi avoir fait ça ?
On voulait créer une atmosphère particulière au début du morceau… On n’a pas vraiment pensé à faire une intro, c’est juste le début du morceau !

Les morceaux de The Audio Injected Soul sont plus courts et moins techniques, n’avez-vous pas eu la sensation d’être tombé dans la facilité ?
Oui… Cette fois-ci, nous avons voulu tenté une approche plus rock’n’roll de notre musique.

Rock’n’roll, comment ça ?
Je veux dire Rock’n’roll dans le sens où l’on se foutait de ce que l’on allait faire. On l’a fait que ce soit technique ou pas, du moment que ça nous plait, nous le jouons, on le mixe donc et on l’intègre à l’album !
On n’a pas besoin de prouver à qui que ce soit qu’on sait jouer de nos instruments car nous l’avons fait sur notre premier album. Et puis, même si c’est moins technique aujourd’hui, ç reste toujours du Mnemic !

Certes, c’est toujours du Mnemic, mais vos influences sont passés de SYL et Meshuggah à In Flames et Soilwork sur cet album ! Est-ce le fait d’avoir tourner avec Soilwork qui vous a influencé ?
Non, pas du tout ! Ces derniers temps, nous sommes plutôt inspiré par des atmosphères, des films, et divers trucs artistiques et non par des groupes ! Tout le monde a ses influences et ses idoles. Mais, nous ne nous sommes jamais dit nous voulons ressembler à ceci, cela ou ça ! Cette fois-ci, on s’est isolé des courants extérieurs pour faire quelque chose de faire plus « nous ».

J’ai vraiment était séduit par MECANICAL SPIN PHENOMENIA ! Cependant quand j’ai entendu pour la première fois The Audio Injected Soul, j’ai eu l’impression que vous n’utilisiez pas toutes vos capacités… Ne penses-tu pas que ce nouvel album est sorti trop tôt ?
Non, pas du tout ! Notre promo était finie et nous devions donc sortir quelque chose car nous savons tous qu’il faut être dans les médias 24h/24, 7J/7 pour pouvoir vendre ! Voilà pourquoi nous avons sorti l’album si tôt.
Cependant, nous voulions vraiment sortir le plus vite possible un nouvel album ! Ce qui fut très stressant. D’ailleurs, la prochaine fois, nous allons prendre plus notre temps pour enregistrer le successeur de The Audio Injected Soul.

Tu n’es pas fatigué d’enchaîner album sur album et tournée sur tournée ?
Non, je ne suis pas du tout fatigué. Et puis de toute façon, nous devons continuer sans relâche !

(les balances redoublent de bruit)
Vous venez d’enregistrer une nouvelle vidéo pour 2.12, tu peux m’en dire plus ?
(là se déclanche un fou rire mutuel du à la musique) La vidéo a été tournée à Berlin. On voit trois gros immeubles avec nos pochettes dessus. On a aussi mis notre casque customisé comme sur la pochette de l’album afin de donner un côté Marylin Manson au morceau. On voulait faire quelque chose de plus artistique car nos trois derniers clips n’étaient pas nos idées… Certes, les clips étaient très cool, mais il n’y avait pas de communication entre le producteur et nous. Par contre, cette fois-ci, nous avons fait appel à une compagnie allemande qui avait déjà travaillé avec Within Temptation. Je pense vraiment que le résultat va être cool ! Attends donc de la voir !

Et on pourra voir quand cette fameuse vidéo ?
Lorsque nous reviendrons de tournée !

Donc, demain ?
Oui, exactement. (ndr – la vidéo n’est toujours pas en ligne un mois après !)

Quels sont tes projets après cette tournée au fait ?
Tout d’abord, faire une pause pour Noël où nous allons pouvoir revoir nos familles respectives. Puis en janvier, nous allons faire quelques concerts en Europe, voire peut-être une tournée européenne avant de s’envoler pour notre tournée Américaine en avril avec Soilwork et Hypocrisy ! Et une fois la tournée achevée, Obituary nous a demandé de se joindre à eux, ainsi qu’avec Misery Index pour une tournée commune ! Mais je ne sais pas encore si ça va se faire ! On va essayer de tourner le plus possible car les gens veulent nous voir sur scène et nous le demandent sans cesse !

N’avez-vous pas été trop mis sous pression par votre label, vu que la promotion de The Audio Injected Soul fut très importante ?
Non, al seule pression qu’on a, c’est celle qu’on s’inflige à nous même ! Notre label ne fait que de nous conseiller sans relâche et nous soutient. Nous sommes ami avec les gars de Nuclear Blast, donc tout se passe bien.

Actuellement, de plus en plus de groupes sortent un DVD après deux albums… Allez-vous faire de même ?
Non… J’en sais rien, en fait ! C’est la mode en ce moment de sortir des DVDs. Nous ne sommes pas trop le genre de groupe qui sort un DVD après deux albums ! Je pense que nous allons voir comment évoluent les ventes de The Audio Injected Soul puis voir si ça a un sens de sortir un DVD maintenant, car nous avons besoin de beaucoup de "soldats" pour vendre de ce DVD (rires) !

Les groupes danois ne sont pas encore très connu. Peux-tu nous en dire un peu plus sur votre relation avec Hatesphere, le premier groupe qui vous a fait tourné !
Ce sont des fous ! Et de très bons amis. J’adore ce groupe, j’ai même dessiné la pochette de leur dernier album ainsi que quelques produits marketings. Mais avant tout, ce sont nos amis !

Avant de jouer dans Mnemic tu as fait parti de Feticide et Mercenary, comment as-tu intégrer Mnemic ?
En fait, Mnemic n’était qu’un side project au début. Et j’ai quitté Mercenary car Mnemic commençait à être populaire localement. Nous n’étions pas vraiment encore un groupe à cette époque là, nous ne faisions que quelques impros comme ça. Et puis, je leur ai dit que nous avions un énorme potentiel avec ce groupe. Voilà comment tout a commencé !

Suite au meurtre de Darrell Dimebag, as-tu peur en tant que musicien, de jouer sur scène ?
Non, pas le moindre du monde. C’est horrible ce qui est arrivé, et ce que l’on en retiens c’est que Dimebag est mort. On ne peut pas vivre dans la paranoïa complète. Il n’y a rien à faire contre ça. J’aime être sur scène et jouer, je continuerai donc !

Tu veux rajouter quelque chose ?
Venez nombreux à nos concerts et achetez nos Cds ! Non, je rigole (rires) !
Ou alors… Slayer rules et toutes ces merdes !
Non en fait, je dirai plutôt "Prenez soin de vous et faites attention, car votre vie peut être bouleversée en moins de 5 secondes !"
Et merci à toi pour cette interview !

Un grand merci à Mircea pour sa gentillesse !