U-Zine

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Mnemic est un groupe que j'affectionne tout particulièrement et que j'ai connu avant la sortie de leur premier album Mechanical Spin Phenomenia. A l'heure où le groupe sort un nouvel album, je me devais de les interviewer afin de parler de leur évolution musicale. Mais n'étant pas en tournée dans notre beau pays, c'est par mail que l'interview eut lieu, en attendant mieux...

U-Zine : Comment s’est passé l’enregistrement de votre nouvel album The Audio Injected Soul sachant que vous étiez très souvent en tournée pour promouvoir votre précédent album Mechanical Spin Phenomenia, sortie il y a à peine un an ?
Mircea : Comme tu le dis, l’année passée fut très intense. Nous n’arrétions pas de tourner encore et toujours, lorsque nous nous sommes rendus compte que nous en avions assez de jouer des vieux morceaux en live. Nous souhaitions apporter une touche de nouveauté et de fraicheur lors de nos concerts. Une fois la tournée avec Soilwork achevée en Février dernier, nous avons commencé à écrire de nouveaux morceaux en mars puis nous avons fini d’enregistrer les parties de batteries en Mai.
Cette deadline fut très dur à respecter et nous n’étions pas sur d’y arriver – nous nous sommes alors mis la pression ensemble.
L’enregistrement s’est très bien passé, même si nous avions beaucoup de travail et de stress car nous devions sans cesse faire des aller-retours entre le studio et les nombreux festivals où nous jouions.

Pourquoi avez-vous fait de nouveau appel à Tue Madsen (The Haunted) comme producteur ?
Nous avons beaucoup discuter sur le lieu où nous voulions enregistrer ce nouvel album. Nous en avons aussi parler à Devin Townsend, comme à Daniel Bergstrand, mais avec l’un comme l’autre ça n’a pas collé à cause d’un problème d’emploi du temps.
Nous avons alors choisi Tue car nous le connaissions très bien, et nous savons comment il travaille en tant que producteur. Par ailleurs, c’est un très bon ami du groupe qui nous a aidé de nombreuses fois et dont nous lui sommes entièrement reconnaissant.

Il y a eu de nombreux changements entre Mechanical Spin Phenomenia et The Audio Injected Soul …
(me coupant avant que je ne commence mon énumération) Je ne pense pas qu’il y ait eu tant de changement depuis Mechanical Spin Phenomenia – c’est toujours le son Mnemic, mais nous avons diminué la technicité et la complexité de notre musique, pour mettre en avant un travail plus mélodieux.
Et puis, je ne pense pas que nous devions prouver à nos auditeurs que nous savons jouer de nos instruments, car je pense que nous l’avons fait sur notre premier album.

Que ce soit au niveau de la structure de vos morceaux qui est moins complexe...
Ce n’est pas une chose à laquelle nous faisons attention, ce fut une évolution naturelle pour nous de diminuer la technicité et d’ajouter plus de mélodies.
En fait, nous avons écrit les morceaux en nous disant « ça sonne et accroche bien » et non « c’est technique et mélodique » !

Qu'au niveau de la longeur de vos morceaux... Nous avons décidé de réduire les longueurs de nos morceaux, car les chansons de longues durées ne sont pas taillées pour le live, le public a tendance à s’ennuyer, même moi, lorsque les morceaux durent plus de sept minutes.
Nous avons donc essayer de faire des morceaux plus courts mais plus efficaces.

Dès la première écoute, on est marqué par la forte présence de chant clair qui donne un rendu plus mélodique sur l’ensemble de l’album. Etait-ce votre idée ou celle de Tue Madsen ?
En fait, avant même d’avoir commencer à écrire ce nouvel album, la voix de Michael a commencé à évoluer d’une façon incroyable. Après avoir enchaîner tournée sur tournée, ses capacités vocales se sont développées. Tous les morceaux de l’album (mis à part un où la femme de Tue à donner son avis) sont le résultat de la mise en commun des idées de Michael et Tue. Ils bossaient tous les deux dans le studio et personne n’avait le droit d’y pénétrer pendant qu’ils enregistraient et échangeaient leurs idées.

Peux-tu nous en dire plus sur ce son 3d révolutionnaire, dont vous parler depuis 3 mois ?
Je ne pense pas qu’il soit révolutionnaire, car c’est une vieille technologie qui est en développement depuis un bon bout de temps. Je crois même que Pearl Jam a utilisé une technologie similaire sur leur album “Binaural” ou quelque chose dans le genre.
Cet enregistrement diffère des sons Mono, Stereo ainsi que du Son Surround et est très utilisé dans le monde des jeux vidéos. Afin d’apprécier le son 3D, l’auditeur doit porter un casque audio.
Ce fut assez difficile pour nous d’utiliser pleinement ces effets 3D car notre musique est composée de tant de couches, ce qui fait que nous avons pu utiliser cette technologie sur seulement deux titres dont l’intro. Cependant, je pense que nous l’avons utilisé à bon escient car nous n’en avons pas abusé. Les parties vocales et de guitares sont donc constamment en rotation à 360° autour de la source émettrice !

Au lieu de remixer un titre comme sur Mechanical Spin Phenomenia, vous avez décidé d’inclure une reprise de Duran Duran. Comment est venu ce choix ?
Nous avons toujours voulu faire une reprise, et nous en parlions depuis un bout de temps, jusqu’à ce que nous réalisions qu’il était temps de passer à l’acte.
Nous avons voulu faire celle de Danny Elfmanns “Tim Burtons Nightmare Before Christmas”, mais ça n’allait pas car ça nous aurait pris trop de temps. Nous la ferons sûrement plus tard, quoique je ne sais pas vu que le temps est notre ennemie.
Mais revenons en à Duran Duran… Lorsque j’étais enfant, j’ai vu le clip de “Wild Boys” sur MTV et je fus impressionné (oui il en faut peu pour impressionner un gamin, naïf et plein de sperme – ndr : U-zine ne fait que retranscrire les paroles de Mircea) par le fait qu’il y avait ce sentiment de "Mad Max". Ce morceau resta gravé dans ma mémoire. J’ai donc suggéré au groupe la chanson, et après maintes discutions, nous l’avons faite…

Pour résumer The Audio Injected Soul, on peut dire que vous avez fait un album plus mélodique et que les morceaux sont moins longs et moins complexe… N’était-ce pas une démarche pour toucher un public plus large ?
Pas vraiment, c’était juste l'étape suivante dans l’évolution du groupe, comme je te l’ai dis. Si ça peut augmenter notre audience et faire que plus de monde écoute notre musique – ce qui serait parfait – alors tout le monde est content !

Comment définissez-vous aujourd’hui votre style musical ?
C’est très dur à dire… C’est toujours ennuyant de coller une étiquette à un groupe, mais pour les gens qui ne connaissent pas le groupe, nous devons le faire – mais je ne le ferai pas -!
Notre musique est construite sur le modèle du metal actuel, c’est original et à la fois un mélange de technicité, de mélodies, et d’éléments indus. En fait, c’est un hybride du nouveau millénaire.
A appelle le comme tu veux, mais ça reste du metal. Après que ce soit du metal suédois ou du New Wave of American Heavy Metal, je m’en moque tant que la musique est bonne.

Outre l’influence Fear Factory, quelque soit vos albums… Lorsqu’on écoute Mechanical Spin Phenomenia, on retrouve plus des influences comme Strapping Young Lad ou Meshuggah, alors qu’avec ce nouvel album The Audio Injected Soul, on a plus l’impression que vous avez été influencé par des groupes comme In Flames ou Soilwork. Est-ce un hasard, ou ces groupes vous ont ils influencé ?
J’écoute tous les groupes que tu as mentionné. Devin Townsend, Fear Factory et Meshuggah sont la principale raison de l’existence du groupe, et ce n’est un secret pour personne que nous avons été influencés par eux. Ils ont été nos catalyseurs, ce qui nous a permis de fusionner différents éléments dans notre musique, afin de devenir et de faire quelque chose de nouveau ancré dans le monde du metal.
Ces jours-ci, j’écoute pas mal de trucs différents de Suffocation à Beth Gibbons.

Je trouve l’artwork de The Audio Injected Soul magnifique ! Qui en a eu l’idée ?
C’était l’idée de Brylles, puis nous avons tous émis des suggestions sur comment devait être la pochette. J’ai donc réalisé la pochette d’après ces idées et tout le monde a aimé, donc c’est cool car c’est un design très simple. On voulait quelque chose qui attire l’œil et que l’on peut remarquer de loin.

Comment expliquez-vous votre formidable ascension en l’espace d’un an ?
Nous nous sentons bien en tant que groupe, mais aussi en tant qu’humain. Tout ce qui nous arrive… C’est quelque chose dont nous rêvions depuis que nous avons créé le groupe. Ce ne fut pas glamour, fête et rock’n’roll ! Notre travail fut très important.
Nos vies ont été énormément chamboulées entre les tournées et la forte activité du groupe . Nous nous sommes impliqués 24heures/24 et 7jours/7 dans ce groupe, car nous devions le faire pour ne pas être rongés intérieurement. Nous avons besoin de nous accomplir à 100% et nous avons l’intention de continuer jour après jour.

Peux-tu nous parler de l’enregistrement de votre second clip "Deathbox" ?
Le clip fut dirigé par Patric Ullaeus qui a bossé avec Dimmu Borgir et In Flames. On l’a enregistré en une journée en Suède et Patric s’est chargé de tout le reste.
Nous n’avons pas prit part à la pré-production du clip… Nous étions juste présent, headbanguant nos culs avant de revenir chez nous au Danemark… Quelques semaines après, la vidéo était prête.

Parlons un peu de tournée maintenant… Quand allez-vous revenir jouer en France ?
Si tout se passe bien, nous serons en première partie de Fear Factory le 17 Décembre prochain (ndr – à l’Elysée Montmartre), alors soit présent !

Pourquoi n’engagez-vous de claviériste lors de vos tournées comme le fait Fear Factory ?
Car il y a toujours des complications avec des extra-membres. Cela signifie des dépenses pour le groupe, et nous n’en avons pas vraiment besoin. Nous sommes actuellement en pour parler pour engager quelqu’un pour faire la pré-production de notre 3ème album. Mais attends de voir, seul le temps nous le dira…

Quel fut votre meilleur concert ?
Wow, on en a eut plein. Deux en particulier : le Roskilde Festival et le Earthshaker Fesitval en Allemagne.
Le Roskilde Festival car nous en rêvions depuis que nous étions gamins. Et puis, on a pas joué sur n’importe quelle scène ! On a joué sur l’Orange Stage (la plus grosse scène, là où Metallica & Rammstein ont joué) et nous avons ouvert le festival. C’était un expérience formidable que je n’oublierais jamais. Nous avons eu une longue journée promo ce jour-là, la TV nationale nous a même suivi toute la journée, c’était de la folie !
On a été traité comme Michael Jackson, ce fut vraiment une expérience incroyable. Mais à la fin de la journée, on a remis les pied sur terre… C'était comme une fête, or une fête ne dure pas toute la vie.
Quant au Earthshaker Fesival, ce fut le jour où on a joué avec Fear Factory, et nous avons fait une reprise de Self Bios Resistor où Burton C.Bell est venu nous prêter sa voix. Ce fut incroyable et surréaliste pour chacun d’entre nous… C’est vraiment l’un de mes meilleurs souvenirs de concerts.

J’ai une question plus « personnelle » pour conclure… En regardant vos photos officielles de 2001, on s’aperçoit que vous portiez des masques. Etait-ce pour juste un délire d’une journée ou un concept comme Slipknot ou Gwar ?
En fait, c’était avant d’être signé, et c’était au moment de la sortie de l’ombre de Slipknot. Nous avons toujours eut ces idées folles et nous avons toujours souhaité avoir un côté théâtral sur scène avec des effets pyrotechniques par exemple, afin d’avoir un rendu hors normes. Notre problème venait du fait que nous étions limités par notre budget, par conséquent ça avait l’air plus louche qu’autre chose.
Mais tout ça n’est pas révolutionnaire, Alice Cooper a commencé à expérimenter ce côté théâtral en concert, tout comme Kiss, Gwar, Mushroomhead et Slipknot. Je veux dire par là que ça existe depuis longtemps et que ce côté scénique grandiloquent continuera de se développer…

As-tu quelque chose d’autre à ajouter ou du moins à dire à tes fans français ?
Oui, je ne vais pas dire "Slayer rules, metal et tous ces clichés de merde" - si ça ne vous plait pas ce que je dis, fuck off -. Je dirais plutôt ça :
« Le monde est un putain d’endroit qui vous fait des coups bas lorsque vous vous y attendez le moins ! Donc faites vraiment attention ! Et n’oubliez pas de sourire…».

Un grand merci à Mircea pour sa gentillesse et sa rapidité.