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« The pulsating strain with no peace. »
S’il aura fallu quelques années pour que le groupe sorte sa première démo, la vitesse de croisière adoptée depuis est faite pour maintenir les fans en haleine. En effet, c’est seulement un an après le premier album du trio, Elaborations of Carbon, que voit le jour Catharsis, sous la houlette du label Abstractsounds dont il constitue encore aujourd’hui la seule référence du catalogue. Que ce soit l’illustration de l’édition originale, très spatiale et contemplative ou celle de la réédition, davantage orientée psychédélique, Catharsis se veut à la fois le digne successeur du précédent album et l’instigateur d’une nouvelle facette du groupe.
« The Catharsis will soon begin. »
Ce troisième opus s’ouvre avec Aeons, long titre de dix-huit minutes qui rend directement compte que Mike Scheidt et sa bande sont passés à un autre niveau. Débutant avec une longue intro psychédélique qui monte progressivement en intensité, Aeons se veut très sombre dès les premières minutes. Dès les premières lignes de chant chuchotées, on comprend en effet que la noirceur a pris de plus en plus de place dans la musique de Yob. Attention, le style de Catharsis ne fait que s’étoffer et ne constitue pas une brusque cassure avec les précédentes sorties. On retrouve ainsi les rythmiques Stoner/Doom dont la grande majorité des titres sont composés, faisant référence plus largement à l’héritage de Sleep, toujours très présent dans la musique de Yob. L’aspect épique prend également de plus en plus d’importance, preuve en est de la présence d’un long solo en guise de final.
« Awake in ageless time, no place to call home. »
On enchaîne ensuite avec le très rock’n roll et presque agressive Ether. La courte durée du titre contraste avec les deux mastodontes qui ouvrent et ferment l’opus. On retrouve en effet ce riffing très Stoner mais pour un rendu plus direct grâce au jeu de batterie de Travis Foster. Les effets au milieu du morceau, usage massif de pédales de distorsion et consorts, prennent également de plus en plus d’importance, et contribuent grandement à faire du son Yob une identité bien à part. Mention spéciale enfin au final très massif et rentre dedans du titre qui mériterait de s’éterniser un peu.
« Never will I see the sun again. »
On arrive enfin à la dernière pièce de ce second full-lenght. Catharsis, l’élément principal de cet album. Tout en contraste avec le titre précédent, il monte crescendo pour arriver progressivement à son rythme de croisière, lent et lourd, noir et dépressif. Je trouve en effet ce titre très mélancolique, que ce soit au niveau du placement de la voix de Mike ou des paroles. On assiste à une longue descente de vingt-trois minutes. Cependant le rythme s’accélère vers la fin du titre et l’on retrouve ce riffing accrocheur dont Mike Scheidt a le secret. Tel le phénix qui renaît de ses cendres, Yob s’écroule dans la première partie du titre avant de finalement redresser la tête et lâché à la face du monde toute sa colère et sa puissance. Clôture épileptique et magistrale pour un album qui l’est tout autant.
« The tyranny built upon our philosophies. Not for me, in solitude again. »
Comme dit précédément, Catharsis est une étape particulièrement importante car il marque une légère évolution du style, un vaste changement au niveau des thématiques et de l’approche sombre de la musique du groupe, mais également le début de la collaboration entre Mike Scheidt et le batteur Travis Foster, encore en vigueur aujourd’hui, collaboration qui sera séparée uniquement durant la période Middian. Cependant si Catharsis est pour moi un album en tous points fantastiques, le meilleur est encore à venir.
To be continued…
1. Aeons
2. Ether
3. Catharsis
