U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !
« All hope, all faith built on stories we create. »
Si vous avez lu ma chronique de la première démo éponyme, vous savez que les premiers éléments du style de Yob ont été posés en 2000. Cependant, aussi excellentes qu’elles soient, ces trois première compositions laissaient aisément deviner les influences de la bande à Mike Scheidt. C’est donc en cela qu’Elaborations of Carbon s’impose comme une pierre angulaire au sein de la carrière de Yob. Si les idées et les innovations ne stagneront jamais avec ce groupe, la création du son authentique de la formation remonte à la sortie de ce premier album qui voit le jour en 2002 sous la houlette de 12th Records.
Magnifiquement illustré (contrairement à la première démo) par une œuvre insistant sur l’aspect psychédélique de la musique du trio américain, Elaborations of Carbon est la première sortie du groupe via un label, ce qui va avoir pour effet d’assurer une promotion digne de ce nom, que ce soit pour la diffusion du disque ou pour la recherche de dates. Mike Scheidt s’entoure de Gabe Morley derrière les fûts et d’Isamu Sato (même si Lowell Iles a enregistré certaines parties) à la basse. Ce disque marque d’ailleurs la première collaboration entre Mike Scheidt et Isamu Sato, duo qui perdurera jusqu’en 2005 avec l’album The Unreal Never Lived.
« Sublime, unborn stars die for us to learn. »
Déjà pressentie sur la démo, la nature progressive de Yob prend ici toute sa forme. Prenez par exemple le titre d’ouverture Universe Throb qui s’ouvre sur une longue plage atmosphérique, suivie par la guitare qui apparait progressivement pour être enfin rejointe par la partie rythmique. Des ponts ambiancés, des breaks brises nuques et destructurés, des riffs groovy (Clear Seeing !) et des introductions enfumées, Elaborations of Carbon présente six titres à tiroirs s’étendant de sept à dix-sept minutes, pour un total 70 minutes au total.
L’auditeur averti remarquera d’ailleurs que le titre Revolution figurait déjà sur la démo. Cependant cette nouvelle version est plus longue de cinq minutes et est, à mon sens, encore meilleure que l’originale. Le pont psychédélique se trouvant à la fin du morceau se voit rallongé, tout comme les deux solis pour constituer la pièce maitresse de cet opus. Un véritable pavé mixant à merveille tous les éléments de la musique de Yob : la lourdeur, la qualité du riffing et les aspects progressifs et mystiques. Puisque l’on parle de lourdeur, le titre Pain of I est certainement le morceau le plus lourd composé par Mike Scheidt à cette période. Du growl, une basse vrombissante et des riffs se rapprochant du sludge font de ce titre de sept minutes la pièce la plus noire de la galette.
« Let the world argue itself to death. »
Pour ce qui est des principales évolutions, hormis la longueur des morceaux, on peut noter l’apparition du growl dans le chant de Mike. Attention, la majorité des vocaux demeurent aigus et psychés, mais on note ici ou là quelques phrases growlés, preuve que la musique de Yob se veut de plus en plus sombre et tourmentée. Unique album du groupe a n’avoir toujours pas été repressé en vinyle, Elaborations of Carbon n’en est pas moins la véritable création du son Yob et ce même si les sonorités demeurent encore très Stoner/psyché. L’aspect Doom noir et malsain va arriver un an plus tard avec la sortie de l’album Catharsis, mais ceci est une autre histoire.
To be continued…
1. Universe Throb
2. All the Children Forgotten
3. Clear Seeing
4. Revolution
5. Pain of I
6. Asleep in Samsara