Chronique Retour

Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Iced Earth

Plagues of Babylon

LabelCentury Media
stylepower metal
formatAlbum
paysUSA
sortiejanvier 2014
La note de
U-Zine
8/10


U-Zine

U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !

Je dois vous avouer avant de commencer que n’étant pas un grand connaisseur d’Iced Earth, je me suis retrouvé face à leur nouvel album Plagues Of Babylon avec un lot de clichés et de préjugés qui n’allaient pas forcément dans le sens de l’objectivité. On connait le groupe pour son power métal classique et un sens du grandiloquent qui colle à ses thèmes (qu’ils soient fantastique comme Spawn ou historique comme la bataille de Gettysburg) et à son univers (leur mascotte Set Abominae les suit presque tout le temps depuis le départ et encore cette fois-ci). Alors où en étaient-ils de leurs vicissitudes et quel visage allait montrer la bande à Schaffer pour ce onzième album ?

Il n’empêche que de l’eau a coulé sous les ponts depuis quelques albums et la quasi-totalité du lineup a récemment été renouvelé. L’arrivée la plus remarquée est bien sûr celle de Stu Block, transfuge des fabuleux Canadiens de Into Eternity, qui œuvrent dans un extrême progressif assez loin du style d’Iced Earth. Plagues of Babylon est son deuxième album après un Dystopia qui fut un succès unanime. Il devrait donc servir de confirmation pour le troisième chanteur du groupe. Il marque aussi les premiers pas dans la formation du bassiste Luke Appleton et du batteur Raphael Saini. Dans la plus pure tradition de Iced Earth, l’homme derrière les fûts est une vraie machine avec un son et un jeu très carrés limite froid. Mais pour les fans pas de grosse surprise. D’ailleurs, ne vous attendez pas à un album révolutionnaire, on reste dans les sillons tracés tout au long des dix opus précédents.

La première remarque que l’on pourrait faire est que dès la première écoute, on se sent bluffé par le chant de Stu Block. La parenté avec Barlow est évidente mais ne se limite pas à ça dans les graves (The Culling) et dans les aigues (la fin de Cthlhu). Les risques pris par le groupe en changeant de chanteur sont complétement mis de côté et on découvre que Block apporte une dimension supplémentaire avec quelques passages un peu extrêmes (The End ?)et des variations pas dégeu du tout. Il est évident qu’il va devenir l’atout majeur du groupe dans les temps à venir. En parlant de chant, sur Among The Living Dead, vous entendrez Hansi « Blind Guardian » Kursch prêter ses cris, histoire d’ajouter une petite touche copinage metal. Puisque le lien est tout trouvé, on peut aussi évoquer le thème des paroles, puisque Schaffer persiste et signe avec la moitié des titres ayant un rapport avec son histoire fantastique « Something Wicked », qui raconte la vengeance du peuple des Setians sur les humains qui ont envahi leur belle planète Terre. De son propre aveu, l’Histoire du monde est trop riche en événements que l’on peut relier à ce concept en la tordant un peu, donc pourquoi se priver ?

Côté musique, on connait Iced Earth et on n’est pas surpris : heavy parfois, doucereux aussi, débridé pas assez souvent mais toujours mélodique. On trouve des ballades très dispensables comme Spirit of the Times, qui n’en finit pas de lenteur et de guitares chouinantes doublées de paroles guimauves. On voudrait faire du mauvais esprit, on dirait qu’on sent l’esprit ricain là-dedans, vouloir faire de l’émotion à tout prix… mais ils n’en restent pas là, the Culling, Plagues of Babylon sont deux exemples que le groupe sait raconter une histoire avec des instruments et une voix. Pas de tempo élevé mais une rythmique béton. Et quel solo et quelle partie heavy à souhait en rythmique sur The End ? ou encore sur Peacemaker Schaffer nous rappelle qu’il ne recherche pas que les envolées dont il est coutumier mais qu’il sait aussi manier les riffs qui raviront les fans.

D’ailleurs, If I Could See You ne vous rappelle rien ? les arpèges de Metallica ou ceux de Iron Maiden ? et le départ à la basse de The End ? on se croirait pas chez Steve Harris ? Iced Earth s’inscrit dans une tradition heavy classique que l’on pourra reconnaître dans un siècle encore mais ça fonctionne ! ça fleure bon l’épique, la sueur et le futal en cuir. On prend un véritable plaisir à écouter Plagues of Babylon parce que tout fonctionne au quart de tour et on ne s’ennuie pas une seconde… ou presque.

Car, oui, Iced Earth sait aussi retomber dans des travers où l’aspect grandiloquent évoqué en introduction prend le pas sur la chanson comme sur Resistance. Et là, le rythme s’écrase, on laisse place à une musique qui collerait à un hymne de pays pas une chanson de métal, on sent comme un sentiment d’exaltation à faire passer dans ce chant qui s’envole. On s’en passe volontiers puisqu’on ne retrouve guère cette sensation de façon aussi gênante dans l’album. Au contraire, on va d’un bout à l’autre du spectre metal mélodique avec une partie presque heavy hard sur Peacemaker, un petit goût thrashisant sur Democide ou encore les titres mielleux évoqués plus haut.

Le Set Abominae sur la pochette dePlagues of Babylon a clairement la rage tout comme Iced Earth qui veut montrer que malgré les vicissitudes, ils sont toujours le groupe sur lequel on peut compter pour deux raisons. Tout d’abord, ils sont capables de maintenir un niveau d’exigence tout comme une identité qui leur est propre. De plus ils sont aussi en mesure d’utiliser la pleine mesure du talent de leurs nouveaux membres ce qui fait de cet album une vraie réussite, un rendez-vous à ne pas manquer en ce début d’année 2014 !

1. "Plagues of Babylon" 7:47
2. "Democide" 5:22
3. "The Culling" 4:26
4. "Among the Living Dead" 5:14
5. "Resistance" 4:49
6. "The End?" 7:13
7. "If I Could See You" 3:55
8. "Cthulhu" 6:04
9. "Peacemaker" 5:02
10. "Parasite" 3:30
11. "Spirit of the Times" 5:05
12. "Highwayman" 3:12
13. "Outro" 0:24

Les autres chroniques