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Moins d'un an après la sortie de House of Gold and Bones Part I qui m’avait tantôt enthousiasmé tantôt déçu, les américains de Stone Sour nous reviennent avec la seconde partie de cet album « concept » qui, au final, n’en est pas vraiment un. Enfin, il l’est en ce qui concerne l’artwork. La combinaison des deux pochettes d’album, une fois dépliées comme un origami, forment une maison noire. Une excellente idée, parfaitement réalisée qui démontre le souci du détail du groupe. Un bon point.
Malheureusement, un bon contenant ne fait pas un bon contenu. Et alors qu’il est évident que Corey et ses compères ont fait énormément d’effort afin de venir à bout de cette seconde partie, l’écoute complète de l’album est relativement fastidieuse et la tentation est très grande de changer de titre avant même qu’une minute ne se soit écoulée. Pourtant moins hétérogène que le premier, le niveau global de l’album est cependant en deçà.
House of Gold and Bones Part II est plutôt décevant en effet tant le Part I nous avait laissé quelques espoirs avec des titres d’excellente facture comme Sovereign, Absolute Zero ou encore la géniale RU 486. Au final, le titre qui m’a le plus convaincu dans cet album est la chanson The House Of Gold & Bones. Après une brève introduction toute droit sortie d'un film d'horreur, un riff de guitare très groovy et entraînant résonne. On retrouve ainsi le charme du premier album de Stone Sour avec des mélodies pas toujours très recherchées mais terriblement efficaces. La performance de Corey y est excellente. Tout au long de l'album, Corey nous offre une voix puissante, plus douce quand il le faut, et en tout état de cause très juste même s’il à tendance à vouloir en faire trop sur certains titres pour tenter de jouer sur le pathos là où la musique ne nous emporte pas (comme sur Black Smoke ou encore Stalemate).
Les américains ont-ils cédé à la tentation d’écrire le plus grand nombre de titres dans un court laps de temps ? Car là où le bat blesse dans cet album, c’est bien l’absence d'originalité des compositions. Les membres du groupe sont tous de bons musiciens et malgré quelques ratés, l’évolution est évidente depuis leurs débuts. Josh et Jim, qui nous avait habitués à quelques soli sans saveur, ont fait d’immenses progrès et nous gratifient de quelques licks mémorables (notamment sur Stalemate). Mais cela ne suffit pas. Et une grande partie des titres de ce Part II ne laisseront pas un souvenir impérissable. Les titres les plus doux sont souvent très fades voire ternes (Red City, Blue Smoke), où le groupe se cantonne à quelques notes et la voix de Corey, faussement ému.
Pire, là où le groupe excellait, à savoir les titres plus musclés, suivent souvent le même schéma et finissent par lasser (Peckinpah ou Gravesend qui font très tock pour teenager ou la faussement violente The Uncanny Valley). La même sensation qu’à l’écoute d’Audio Secrecy en soit. Ainsi soit le refrain est excellent et les couplets sont banals, soit l’inverse. L’exemple parfait est le titre Sadist qui alterne des vocals de piètre facture sur les couplets et un refrain dynamique. La mayonnaise ne prend pas, sauf sur certains titres originaux. A chaque écoute on finit par se dire que Corey va nous offrir la même performance un peu mièvre. D’ailleurs, si vous écoutez à la suite tous les refrains de l’album, vous finirez par comprendre mon point : les vocals sont sans saveur et les rythmes de batterie répétitifs et communs. *Poum *Tchak *Poum *Tchak *Poum *Tchak. Grosse prise de risque. Alors il arrive parfois que l’on soit surpris, comme sur Do Me A Favor ou encore The House Of Gold & Bones et The Conflagration dans une moindre mesure.
Mais globalement, on ne peut qu’être attristé par le manque d’originalité et d’inspiration du groupe. Deux albums, 23 titres. On a déjà envie d’un best of qui serait intitulé House of Gold and Bones : the songs that are really worth the hype. Car au final, seuls 9 ou 10 titres valent le detour. Le reste est à mettre droit à la poubelle. On peut donc s’attendre, si le groupe opère les bons choix, à avoir des lives d’une extrême qualité.
De nombreux chroniqueurs ont trouvé dans cet album des éléments exceptionnels de composition, de richesse musicale ou bien encore un témoignage que le groupe est au top de sa carrière. Sur ce dernier point, je suis d’accord. Le groupe n’a jamais eu une notoriété aussi importante et risque de faire parler de lui pendant encore longtemps. Pour le reste, je pense que de telles affirmations doivent être nuancées, si ce n’est plus.
Oui Corey Taylor est un excellent chanteur, un incroyable frontman et tous les superlatifs que vous pourrez trouver. Mais il s’agit à mon sens d’un échec collectif. Pas un échec comme Audio Secrecy (faut pas pousser !), mais un échec compte tenu de l’espoir que j’avais de voir le groupe ne jamais céder à la facilité où à la tentation de pondre des titres quasi-identiques où Corey fait le show. Et à mon sens, cet album est une demi prise de risque. Stone Sour essaye quelques titres rock, quelques titres un peu plus rageur, mais l’on finit toujours par tomber dans une la même soupe. Le groupe veut trop en faire et se rattache trop à Corey qui n’est pas dieu sur Terre.
Mon avis changera peut-être au fil des mois et des écoutes. Mais pour le moment, je suis sidéré de voir que le groupe cède autant à la facilité et que, lorsqu’il ne le fait pas, accouche de titres faiblards.
Nous verrons bien le rendu live.
12. Red City
13. Black John
14. Sadist
15. Peckinpah
16. Stalemate
17. Gravesend
18. 82
19. The Uncany Valley
20. Blue Smoke
21. Do Me A Favor
22. The Conflagration
23. The House Of Gold & Bones