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Bien que créé en 1992 par Corey Taylor (Slipknot) et Joel Ekman, Stone Sour a longtemps été mis entre parenthèses de part l’activité bouillonnante du chanteur chez les masqués de l’Iowa. Il aura fallut attendre 2002 pour que le groupe nous revienne avec un album éponyme qui rencontra un succès certain et rapide.
« Get Inside » nous accueille de la meilleure des façons, par une rythmique entrainante aux tendances néo-metal. On retrouve ici tout ce qui fait, et fera Stone Sour. De bons gros riffs sur lesquels Corey Taylor viendra varier chant clair et chant puissant auquel il nous avait habitué.
Nombreuses sont les mauvaises langues à avoir soutenu que le groupe n’aurait jamais connu un tel succès sans l’aide de Slipknot. Certes, l’intérêt pour le groupe a été décuplé, mais cet album propose un metal alternatif aux influences grunge vraiment intéressant. La qualité vocale – à l’époque- de Corey n’est pas étrangère à un tel succès. Il suffit de comparer la performance sur Bother à l’album Iowa de Slipknot sorti un an plutôt pour apprécier le panel à sa disposition.
Le nom du groupe est tout à fait justifié. Le "Stone Sour" est en effet un cocktail à base de Whisky, jus d'orange et de sauce aigre. La musique de SS peut-être puissante et rapide comme sur « Get Inside » ou jouer dans un tout autre registre, bien plus doucereux. « Bother » étant le jus d’orange de cet album en quelque sorte. Oui, je sais, la comparaison est nulle. L’album continue avec « Orchids » et « Cold Reader ». Bien qu’ayant des rythmes plutôt lents, ce sont les plus entrainantes de l’album. On y retrouve un Corey particulièrement juste qui, à l’inverse de Slipknot, chante sur les couplets et crie sur les refrains ! Et ce n’est pas pour nous déplaire quand c’est admirablement fait.
Néanmoins, si cet album fut une bonne surprise pour bon nombre d’entre nous, le contenu est très hétérogène. Si « Get Inside », « Inhale » et sa montée en puissance ou encore « Idle hands » obtiennent mes suffrages, « Blotter » et les effets vocaux comparables à ceux de « Gently » (et qui n’ont rien à faire ici) ou encore Blue Study sont d’un ennui incommensurable. J’ai tendance à me plaindre de la longueur des albums, mais force est de constater que Stone Sour aurait du s’abstenir de quelques banalités présentes dans cet opus. De plus, si l’album est globalement cohérent, il en ressort une certaine monotonie. En effet, les sentiments inspirés par les chansons varient bien peu et on aurait espéré mieux étant donné les capacités de chacun. Seule « Bother », où Corey performe seul avec sa guitare tend à nous faire mentir.
Côté instruments, si les solos de guitare apportent leur pierre à l’édifice, c’est la multitude de riffs qui est remarquable. Les partitions de guitare sont vraiment intéressantes et c’est là surement que le travail est le plus aboutit. Bien que souvent en retrait, la basse fait quelques apparitions remarquées notamment sur « Orchids », « Blotter» ou « Tumult » ou elle apporte une profondeur à la musique. La réelle déception provient de la batterie, qui est d’une mollesse infinie… on aurait espéré que Joey Jordison soit également un transfuge… Malgré sa gamme relativement limitée, la voix chantée de Corey est excellente et contraste remarquablement avec cette voix si puissante qu’on lui connaît. On retrouve par ailleurs quelques samples et scratchs comme sur « Blotter » et « Cold Reader », nés de la participation de Sid Wilson, DJ de Slipknot.
Côté paroles, on retrouve tous les sujets qui font vibrer le public du genre, à savoir trahison, colère, déceptions… le tout pouvant aboutir au meilleur sur « Orchids » avec une ligne vocale vraiment intéressante, ou au pire comme sur « Idle hands ». Heureusement que musicalement cette dernière est intéressante.
A l’époque où Slipknot vient d’accoucher d’Iowa, l’album de plus violent des neufs, Stone Sour est une réelle alternative pour Corey et ses amis. Par ailleurs, l'avenir montrera que cela présageait également de l’évolution de Slipknot. Néanmoins, toute comparaison en 2002 est hors de propos. L’idée même d’un side project est de sortir des sentiers battus et de l’ombre du groupe principal. Et si une influence est indéniable sur les morceaux les moins mélodiques de l’album, les ressemblances sont superficielles.
Pour conclure, Stone Sour a produit dans cet album des chansons d’une très grande qualité, qu’il est toujours bon, encore aujourd’hui, d’écouter. Bien que l'album soit d'une qualité variable, le groupe tend à se faire un nom en dehors de l'influence de Slipknot. Un essai qu’il reste cependant à transformer.
A ne pas rater : « Orchids », « Get Inside », « Cold Reader ».
1. Get Inside - 3:14
1. Orchids - 4:24
2. Cold Reader - 3:42
3. Blotter - 4:02
4. Choose - 4:18
5. Monolith - 3:46
6. Inhale - 4:26
7. Bother - 4:00
8. Blue Study - 4:38
9. Take A Number - 3:42
10. Idle Hands - 3:56
11. Tumult - 4:04
12. Omega - 2:53
