U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !
Nous y voilà…8 ans… 8 putains d’années qu’on l’attend ce nouveau Morbid Angel. Dire que ce « Illud Divinum Insanus » était attendu relève du doux euphémisme, il s’agit peut-être même-là d’un des 5 disques parmi les plus attendus sur la dernière décennie au niveau Metal. Non je n’exagère pas. Imaginez plutôt : En 2004 Steve Tucker nous informe de son départ de Morbid Angel. Et qui est annoncé en remplacement ? Ni plus ni moins que David Vincent himself. On se dit alors que le triptyque magique Vincent/Azagthoth/Sandoval va ENFIN se retrouver et nous sortir la suite plus ou moins directe de « Domination » et reprendre sacrément du poil de la bête après un « Heretic » au final plutôt décevant. Enfin je veux dire que cette nouvelle avait fait à l’époque l’effet d’une bombe, comme le retour de Lombardo dans Slayer ou comme si demain on nous annonçait le retour de Barnes dans Cannibal Corpse. Un énorme espoir pour toute une frange du public Metal…qui au final s’avouera être l’une des plus grosses enculades de l’histoire du Death…
Pourtant, tout avait plutôt bien commencé. Les premières setlist avec Vincent se concentraient uniquement sur les 4 premiers albums, le groupe semblait retrouver sa hargne et sa violence d’antan. Et ce, même si les tuniques en plastique lycra de David Vincent laissaient à désirer. Mais qu’importe. Morbid Angel est immortel. L’un des rares groupes à nous sortir des riffs aussi démoniaques et pêchus, un des rares groupes à avoir composé autant d’hymnes dans l’histoire d’un style, un groupe qui a largement inspiré la scène Death Metal, au même titre qu’un Death ou qu’un Possessed. Bref pas la peine de vous faire un dessin, vous savez très bien ce que Morbid Angel est…ou était. Car oui, si Cryptopsy avait réussi l’exploit de nous faire pleurer en 2008 avec son horrible « The Unspoken King », Morbid Angel, lui, est en passe avec cet album de nous faire vomir. Vomir de la haine par rapport aux albums précédents et l’aura du groupe. Vomir, parce qu’ils se foutent de nous. Et surtout, vomir d’ennui parce que cet album est au final d’une platitude à en faire pleurer les seins de Jane Birkin. On s’en rappelle tous : courant 2008, Morbid Angel nous jouait pour la première fois le titre « Nevermore » un titre qui, sans être exceptionnel, nous replongeait dans un Morbid agressif et rapide. Qu’a cela ne tienne, il s’agissait là d’un leurre en forme de trompe l’œil. Morbid a décidé d’évoluer, de partir dans de nouveaux horizons, et visiblement de taper pas mal de cames.
On aurait du s’en douter putain, on aurait du le voir venir, il y avait tellement d’indices. Les tenues arborées par Vincent sur scène, les morceaux gabber en guise d’intro et un tas d’autres trucs qui ne collait pas. Qu’on ne vienne pas me dire que le départ (!!!) de Pete Sandoval pour un obscur problème de dos soit si innocent que ça. Après avoir attendu 8 ans, quelques mois de plus n’auraient pas changé grand chose. Et puis, au fur et à mesure des choses, la plupart des gens ont commencé à s’inquiéter. Si le nom de l’album se révèle au final ni exceptionnel ni mauvais, la pochette, elle, baigne allégrement dans la nouvelle vague ultra moderne, délaissant le Old School et laisse songer à un changement radi…cal. Mais c’est réellement lors de la découverte de la tracklist que les choses ont basculé…Too Extreme !, I Am morbid ou encore Destructos Vs the Earth (non sérieux, on est où là ? à la WWE ?). Mais Bordel, où sont les « Blasphemy » les « Lord Of All Fever And Plagues » les « World Of Shit » ? Mais après tout, si les titres faisaient la musique on n’écouterait probablement pas grand-chose.
En route pour la première écoute. Une intro aussi classique qu’inutile, et ensuite place au premier vrai titre qui…qui merde c’est quoi ça ? Je n’ai absolument rien contre l’indus mais pas avec Morbid Angel. Donc ok, on a le droit à un premier morceau surprenant mais pas si mauvais si on fait abstraction de la partie basse piquée à la BO de Ghostbusters et aux paroles pour le moins…je ne sais pas, je n’ai pas vraiment de mots.
S’en suivent deux morceaux somme toute classique : Existo Falc…euh Vulgore et Blades For Baal qui va rapidement s’imposer comme le meilleur morceau de l’album et qui a été composé par…Destructhor. Et on en arrive au morceau qui résume à lui seul l’ignominie qu’est cet album le bien nommé I Am Morbid. Si l’intro du morceau est un vulgaire copié/collé du morceau Antichrist Superstar de Manson (oui oui vous avez bien lu) la suite est encore pire : des riffs ultra insipides, un David Vincent aux fraises et un refrain QUI FOUT LA HAINE PUTAIN. Mais si seulement c’était de la bonne haine… non, c’est juste la haine de se rendre compte que Morbid Angel se fout bel et bien de notre gueule. On enchaine avec 10 More Dead, qui sera aussi vite écouté qu’oublié pour en arriver au morceau Destructos vs The Earth/attack. Bon là, on ne va même pas parler des paroles, ce n’est pas la peine, mais on va plutôt se concentrer sur ce mauvais remake de Laibach. Mais sérieusement, sans déconner, je vois allégrement venir les « nouveaux » fans et autres types du genre qui vont nous sortir l’argument du « ouais bah eux au moins ils ont évolué » ou autre « fais mieux et on en reparle ». Mais il va falloir se rendre à l’évidence : de un, ils n’ont RIEN inventé du tout. Et de deux, même pour un truc qui se veut dans le délire EBM ou que sais-je c’est juste PAS BON. Non, c’est plat et mauvais rien d’autre. Et puis sérieux, ses chœurs féminins façon dance qui nous sortent « Destructos » sur le refrain…on est où là ? Et c’est quoi cette fin complètement hors de propos ?? Bon heureusement, on a la pas mauvaise « Nevermore » qui vient quelque peu faire tampon dans cet océan de médiocrité. Là, on a du Morbid presque 100% pur jus, un morceau sans réel surprise qui fait plaisir. Mais à la fin de l’album c’est l’apothéose, le grand final du cirque Pinder. Je vous épargne la description d’un Beauty Meets Beast, pas mauvais mais juste totalement insipide…Ha si, on a l’un des rares vrais solos d’un Trey qu’on croyait remplacé par un mec quelconque. Et on en arrive à ces deux fameux derniers morceaux. RADIKULT le culte radical, ou le culte du radis c’est selon. Après une intro qui arrive à être presque sympa, s’en suit un riff copié/collé encore une fois du « Doll Dagga Buzz Buzz Ziggety-Zag » de Manson, suivi de près par un David Vincent qui se la joue crooner avant un refrain inutile. Et le pire dans l’histoire ? CE MORCEAU FAIT 7MINUTES 37. Bon ok, la fin du morceau n’est pas si mauvaise pour un titre de Manson il est vrai, mais putain on écoute MORBID ANGEL là. Mais comment en vouloir finalement à un groupe qui finit son album par un morceau intitulé « Mea Culpa » et qui, en prélude de Radikult, nous indiquait « Kill a cult cult kill a cult ».
Mea Culpa, qui au passage nous sort un sous the Berzerker qui n’est pas pour me déplaire mais qui tombe quelque peu à l’eau. Enfin bon, il paraît que Trey à sorti 72 pistes de grattes différentes pour ce morceau, alors saluons l’effort tout de même.
Alors bon, l’excuse de la fin de contrat de label ne peut marcher vu qu’il s’agit de leur premier album chez Season Of Mist, ni l’excuse du temps puisqu’ils ont eu 7 ans entre Trey et David pour faire cet album. Non, je crois qu’au final il ne reste que la possibilité d’un album raté qui fout un sacré coup de pied au culte de Morbid Angel. Sur ce, je retourne m’écouter « Domination » en pleurant sur un groupe qui avait jusqu’ici tout du groupe de Death parfait
1. Omni Potens
2. Too Extreme!
3. Existo Vulgoré
4. Blades for Baal
5. I Am Morbid
6. 10 More Dead
7. Destructos Vs. the Earth / Attack
8. Nevermore
9. Beauty Meets Beast
10. Radikult
11. Profundis - Mea Culpa