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Riverside, C'est l'histoire d'un groupe passé un peu inaperçu sur ses premières sorties et pour cause, exploser dans le Rock Metal Progressif quand on vient de Pologne, ce n'est pas gagné d'avance. Je vais même avouer que sans les chroniques de Dead de Thrashocore sur ce groupe (Rendons à César, ce qui lui appartient), je ne l'aurais pas connu, du moins pas aussi rapidement.
Le groupe s'est formé en 2001 et va fêter à la fin de cette semaine (le 13 mai) son dixième anniversaire sur les planches du Nouveau Casino. Je veux donc rendre hommage à ce groupe majeur de la dernière décennie qui a du se battre pour en être aujourd'hui là où il en est.
Au delà des considérations de nationalité, Riverside -avant son dernier album Anno Domini : High Definition – a souvent fait l'objet de railleries quant à sa personnalité. Encore ce week end quand j'ai fait découvrir les Polonais à un ami, il m'a demandé si c'était un album d'Anathema...
Bien sur, si on reste en surface, on peut douter de la personnalité de la formation progressive. Certains diront que Riverside n'en a pas et qu'il ne fait que copier ce qui s'est fait de mieux depuis trente ans dans toutes les formes de Progressif.
Piotr G., guitariste de son état, possède un jeu à la croisée des chemins de Steven Wilson (Porcupine Tree, Blackfield) et David Gilmour (Pink Floyd). Sur les parties les plus agressives, l'influence du jeu de Steven Wilson sur In Absentia se fait sentir, en ce qui concerne la douceur, le feeling des soli et les mélodies dégagent une telle sensualité qu'on est obligé de la rapprocher d'un David Gimour ou d'un Steve Rothery (Marillion). Ecoutez donc « Reality Dream », « The Same River » ou « The Curtain Falls ».
Piotr K., le batteur sous ses allures de bourrins sans âme, joue plus finement qu'il n'y paraît et avec sa culture Metal, n'a aucun mal à suivre le groupe à la double dans les moments les plus rapides.
Au clavier, c'est Jacek qui participera à son seul album avec le groupe avant l'arrivée de Michal. Sa prestation n'est pas aussi marquante que celles de Michal pour la simple et bonne raison qu'il n'apporte pas vraiment de plus value à la musique de Riverside. Peu de folie et on le sent en retrait par rapport aux trois autres membres même s'il reste indispensable à l'ambiance, notamment sur « Reality Dream II ».
Enfin, le frontman Mariusz au rôle double de bassiste et de chanteur. Sa basse claque et hypnotise, rappelant les grandes heures de Tool emmenées par Justin Chancelor ( « The Curtain Falls », « Out Of Myself ». Son chant fait tout de suite penser à celui de Vinnie Cavanagh (Anathema) aussi bien par sa douceur que par ses gueulantes qui sont très rares dans leur musique.
Ca va je vous ai cité assez de nom pour vous aguicher ? Et comme tout le monde le sait : 2 + 2 = 5. Autrement dit, la somme de toutes influences misent ensemble et bien combinées sera plus grande que la somme des influences prises indépendamment l'une de l'autre. Riverside, en se servant un peu partout, crée, donc, une nouvelle entité reconnaissable entre mille. Cette entité va commencer avec Out Of Myself son triptyque Reality Dream qui s'achèvera avec la déception Rapid Eye Movement.
Cet album, c'est la partie sensuelle de la trilogie. Le rêve humide dont on ne veut pas se réveiller avec un retour à la réalité très très dure malgré des cotés un peu plus abruptes mais qui ne durent jamais trop longtemps. Le rêve est plutôt sombre mais nous charme à la manière d'un Opeth. Oui, si musicalement, ces deux groupes n'ont rien à voir, dans l'esprit Riverside a la volonté de mélanger ses racines Metal avec celle du Rock Progressif et ce mélange se fait admirablement. Les envolées mélodiques de Piotr G. arrivent toujours au bon moment, par exemple et puis, il y a une petite référence à la fin de Deliverance sur « Ok ». Pour autant, sur cet album, j'ai quelques doutes sur la qualité de ballades comme « I Believe » ou « Ok » qui n'ont pas la pertinence pour marquer les esprits même si « Ok », c'est un peu la sensualité même, un peu trop justement.
A coté, le reste de l'album ne souffre pas d'accroc et on est frappé par la facilité avec laquelle Riverside arrive à nous faire entrer dans son monde. Le mélange entre titres longs (« The Same River » et « The Curtain Falls ») et tubes en puissance (« Out Of Myself », « Loose Heart » et « In Two Minds » y est pour beaucoup. La qualité de la musique aussi...
Avec Out Of Myself, Riverside était promis à un excellent avenir même si du fait de ces influences, beaucoup ne voyait le groupe que comme un potentiel second couteau. Second Life Syndrome les fera taire bien vite.
1. The Same River
2. Out Of Myself
3. I Believe
4. Reality Dream
5. Loose Heart
6. Reality Dream II
7. In Two Minds
8. The Curtain Falls
9. OK