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On reparlera longtemps de cette année 2009 qui est ce que l’on appelle à mi-parcours un Grand Cru. Entre le Kalisia, la vague Doom qui a fait très mal (au hasard, Mournful Congregation, Candlemass ou Heaven And Hell) ou les récentes excellentes sorties américaines qu’ont été les derniers Mastodon et Kylesa, on ne sait plus où donner de la tête. Tout cela, c’est en attendant la déferlante progressive qui approche à grand pas avec Dream Theater, Porcupine Tree, Pain Of Salvation ou les plus méconnus Polonais de Riverside.
Si vous ne connaissez pas le groupe, je vais essayer de vous résumer l’histoire du groupe en quelques phrases. Riverside est composé de quatre membres : un bassiste chanteur (Mariusz), un guitariste donc l'idole est David Gilmour (Piotr), un batteur (Piotr) et un claviériste (Michal) qui ont sorti avant 2009 trois albums. En 2003, sort Out Of Myself qui s’avère très prometteur car excellent sur biens des points (cette voix, cette guitare). Puis en 2005 vient le génial Second Life Syndrome avant en 2007 un Rapid Eye Movement largement en deçà de ce que le groupe nous avait habitués à nous offrir.
C’est donc normal que l’on attende une réaction d’envergure du groupe pour retrouver ses lauriers d’autant qu’avec Rapid Eye Movement, s’est terminé le triptyque conceptuel portant sur la différenciation entre le monde du rêve et la cruelle réalité. Anno Domini High Definition annonce donc un nouveau concept porté sur la vie d'aujourd'hui. Mariuzs a dit à son propos que ce sera « A picture of our times in 1920 x 1080 definition. ».
Pour mieux avancer, Riverside a changé de producteur et de studio et s'est donc enfermé dans le Studio X et le travail accompli est à la hauteur des attentes. L'album est ce que Rapid Eye Movement n'a jamais réussi à être : un album à la fois direct et novateur mais tout en gardant la subtilité et la richesse de Riverside sur les précédents opus. Pour se faire, les Polonais ont réduit la durée de cet album par rapport aux sorties précédentes et ne proposent que cinq morceaux pour une durée approximative de quarante cinq minutes. Forcément, cela évite les coups de barre et les morceaux de trop. Ici, pas le temps de s'ennuyer tant l'inspiration est revenue aussi vite qu'elle s'était volatilisé sur Rapid Eye Movement.
D'ailleurs, Anno Domini High Definition est ce que Rapid Eye Movement n'a jamais réussi à être : Un album plus direct mais qui garde la subtilité et la personnalité de Riverside sur les précédents opus.
Pour autant, la musique a quasiment changé du tout au tout passant d'une base Rock Progressive à une base Metal Progressive influencé grandement parle grand Dream Theater et les récents albums de Porcupine Tree. Les riffs sont plus couillus et déstructurés (« Egoist Hedonist » vous le prouvera), Mariusz gueule un peu plus mais toujours de manière résiduelle, Piotr, le batteur, place davantage de double (« Left Out ») et pousse le vice jusqu'à blaster sur une courte durée (« Hybrid Times »). Après tout, il n'est pas l'ancien batteur de Hate pour rien.
Riverside, malgré tout, retrouve les éléments qui ont fait sa force sur les deux premiers albums. Ainsi, Piotr, le guitariste, cette fois ci, fait de nouveau des soli remplis de feeling à l'image de son modèle (« Driven To Destruction », « Egoist Hedonist »). Mariusz sur « Left Out », qui est surement la chanson qui fait le plus penser au vieux Riverside, fait preuve de beaucoup de sensibilités tout comme le guitariste mais innove aussi en proposant des expérimentations vocales digne de Mike Patton (« Hyperactive, « Egoist Hedonist ») ou en placant des moments fédérateurs tels que les « OHOHO » sur « Left Out ». Le clavier est très mis en avant dans le mix et prend une place considérable dans la musique du groupe avec ses sons très seventies qui en sort à la Anathema ou Opeth pour prendre des groupes récents partageant les mêmes influences. Les plans de basse proposés par Mariuzs son également excellents, à la fois complexes et groovy.
Pour montrer la richesse de Riverside, le groupe a également placer une partie avec des cuivres sur « Egoist Hedonist », ce qui rend ce morceau presque festif, du moins ce passage.
Anno Domini High Definition est donc la réussite que l'on attendait tant. Pas du tout dans le même trip que Second Life Syndrome, volontairement confus et stressant par sa richesse, cet album arrive juste sur ses talons. La preuve que Rapid Eye Movement n'était qu'un erreur de parcours et que les Polonais sauront encore et encore nous surprendre dans le futur, je ne peux en douter.
1. Hyperactive
2. Driven To Destruction
3. Egoist Hedonist
I - Diiferent?
II - Hedonist Party
III - Straw Man Dance
4. Left Out
5. Hybrid Times
