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Amplifier, le groupe tombé aux oubliettes. On le voyait beau pourtant entre 2006 et 2007, fort de ses tournées en première partie d'Opeth et Porcupine Tree et puis, plus rien. Silence radio complet pendant près de quatre ans. Mais le destin fait décidément bien les choses en replaçant le groupe anglais sur mon chemin au moment où je m'y attendais le moins. Ce n'est pas avec la publicité inexistante offerte au groupe qu'on pouvait en entendre parler mais au final c'est un peu ce que recherche le groupe.
« We are, or were, AMPLIFIER.
We've had enough of all that now.
Now we are just us.
We spent a long time trying to fit in being a band in the music industry, but it just didn't work out.
Looking back at it, basically we were more interested in playing music together than anything else .
That kind of approach just doesn't work out with business.
So we've ditched all that now. We found it unhealthy for our happiness.
Now we just do what we want. And this is what we wanted to do. »
Rangez tous vos groupes de Black Metal pseudo rebelles signés chez des majeurs, Amplifier et son Rock Progressif ne veut plus de labels. C'est fini. Le groupe remet en cause un succès qu'il avait à porter de mains. Amplifier, c'est un rejet de l'industrie musicale et c'est autour de cela que portera le concept de son nouvel album, The Octopus, dans l'esprit des paroles de Neil Peart sur le 2112 de Rush.
Faut-il obligatoirement avoir un label pour pouvoir sortir des albums ambitieux ? Radiohead, Nine Inch Nails ou Marillion avait prouvé qu'on pouvait s'en passer. Mais ces groupes avaient déjà un succès conséquent alors qu'Amplifier a un impact bien plus limité.
Peu importe ce que cela coutera, en argent et en efforts, Amplifier mettra le temps et les moyens pour sortir l'album qu'il a envie de sortir avec aucune intention de le bâcler. Sur le papier, le résultat est alléchant avec un double album pour un total de seize morceaux et deux heures de musique. Le tout avec un artwork sobre et un livret de soixante-dix pages pour les heureux détenteurs de l'édition limitée. On ne s'est pas foutu de notre gueule de ce coté.
Et du coté de la musique, c'est la même conclusion. J'avais lu quelque part que le groupe avait mis près de trois ans à composer cet album et à l'écoute, on sent que tout est léché, fignolé comme le ferait un horloger suisse et dieu que c'est bon.
Sur son premier album, l'éponyme, Amplifier avait un son résolument Space Rock, une manière de composer qui faisait inexorablement nous envoler. Ensuite sur Insider, le groupe s'est un peu formaté en écourtant ses chansons et avait perdu de son charme avec cet album plus inégal. Sur, The Octopus, il y a la sensation d'une renaissance, que ce n'est plus le même groupe que l'on écoute alors que le line up est toujours le même avec Sel aux chant qu'il a largement varié) et guitares, Neil à la Basse et Matt à a batterie. Le jeune pianiste Charlie Barnes donne également un coup de main pour cet album. Les bases Space Rock sont toujours présentes mais le groupe incorpore des éléments de Rock Progressif et se rapproche de groupes comme Tool, Porcupine Tree ou leurs amis d'Oceansize (deux groupes de Manchester). D'ailleurs, Mike Vennart, l'ancien chanteur de ces derniers (puisque le groupe n'est plus) est également crédité en tant qu'invité sur cet album comme il le fut également par le passé. Le son a changé. La volonté n'est plus de faire s'envoler l'auditeur mais bien de le pousser à l' introspection en philosophant sur le monde d'aujourd'hui.
Pourtant, The Octopus est un album qui décolle... Mais en terme de qualité. L'album est aussi varié qu'il est bon. C'est dire sa qualité! L'introduction, « The Runner », est très étrange à la manière d'un Pink Floyd et l'urgence de son « On The Run ». « Minion's Song » est surement le titre le plus facile d'accès. Son refrain orchestral digne de s grandes heures de Queen (!) pourrait faire un malheur sur les radios. En attendant, il fait un malheur dans mes oreilles car je me le passe en boucle. On retrouve des titres un peu plus teinté du Space Rock groovy de l'Amplifier des débuts comme « Interglacial Spell », « The Wave » ou « Intergalactic ». « The Emperor » rappelle plus le Amplifier d'Insider, plus rentre dedans. Des titres introspectifs comme la ballade noire « The Octopus » où les deux titres qui concluent le premier acte. Amplifier fait quelques percées dans le Metal sur « The Sick Rose » et « Fall Of The Empire » avec un accent très Tool pour la première comme pour « Golden Ration » et ses influences orientales. Enfin, le morceau final « Forever And More » et son démarrage à la « Pinball Wizard » de The Who (justement l'album a été mastérisé par le beau frère de Pete Townshend, Jon Astley) avec cette guitare acoustique part dans un délire Space Rock comme le groupe n'en avait jamais fait.
Plus qu'un album, The Octopus est une expérience, la bande originale d'un film que l'on vit à chacune des notes de l'album. Une mort et, en même temps, une naissance. Amplifier est mort mais Amplifier est né. Tel un phénix, Amplifier retrouve toute sa superbe et délivre un album fabuleux dont on parlera encore dans quelques années. Cela coïncide étrangement avec la séparation de l'autre groupe de Manchester, Oceansize après son passable dernier album.
Ah ce destin...
Disque 1 :
1. The Runner
2. Minion's Song
3. Interglacial Spell
4. The Wave
5. The Octopus
6. Planet Of Insects
7. White Horses At Sea // Utopian Daydream
8. Trading Dark Matter On The Stock Exchange
Disque 2 :
1. The Sick Rose
2. Interstellar
3. The Emperor
4. Golden Ratio
5. Fall Of The Empire
6. Bloodtest
7. Oscar Night // Embryo
8. Forever And More