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John : L’occasion était trop belle pour ne pas être filmée. 80 000 personnes, un public acquis à leur cause, oui Slipknot était une des têtes d’affiche du Download Festival. Même si leur quatrième opus « All Hope Is Gone » fût accueilli en demi-teinte, une grande partie du public semblait être retombé dans le passé, lorsque la notoriété du gang de Des Moines était à son apogée. Et je fais parti de ces personnes, qui ont pris un coup de vieux dans la gueule et du plaisir à revoir la formation en concert (Zénith 2009 avec Machine Head). Bien que je n’attende pas grand-chose de ce nouveau DVD, il faut tout de même reconnaître qu’il m’a fait passer du bon temps.
A des années lumières d’un « Disasterpieces » qui reste indétrônable parmi les meilleures productions DVD live, (sic)ness renferme un contenu fort sympathique qui fait chaud au cœur et rend nostalgique. D’autant plus que ce DVD est et sera la dernière sortie avec Paul Gray, décédé suite à une overdose cette année même.
A ses débuts, Slipknot était réputé pour sa frénésie et ce beau merdier provoqué sur scène. Ce concert au Download Festival reflète aujourd’hui un groupe qui a su évoluer avec son temps. Loin d’être statiques, les 9 masqués tiennent leur scène avec beaucoup plus de classe et de prestance à l’image d’un Corey Taylor qui retrouve une voix excellente et nous fait oublier ainsi les travers d’un « Vol.3 : The Subliminal Verses » et ses prestations live catastrophiques.
Festival oblige, nous auront le droit à une setlist best-of avec la présence de seulement 4 titres d’ « All Hope Is Gone » et pas les meilleurs. Dès leur arrivé sur scène, le foule est en délire et explose littéralement sur un « (SIC) » toujours aussi excellent. On ne pouvait rêver mieux pour ouvrir le concert, Slipknot enchaîne les 3 premiers titres de son album éponyme, à savoir : « (SIC) », « Eyeless » et « Wait And Bleed ». Après tout, Slipknot fêtait aussi les 10 ans de ce premier opus. Les 4 albums y sont représentés même si une grosse partie des morceaux sont extraits des deux premiers albums. Même si la setlist ne comporte aucune surprise (tout de même un « Everything Ends » qui n’était pas souvent joué à l’époque), on se prend au jeu et on se met à taper du pied et à faire du yaourt, comme au bon vieux temps où « People = Shit » était notre devise de foufou-rebelle.
L’exécution des titres est bien meilleure que durant les tournées suivant la sortie de « Vol.3 » mais ce n’est pas non plus la joie à l’image de Joey Jordison qui est devenu un gros tocard insupportable. Ceux qui ont récemment vu le groupe en concert comprendront de quoi je parle. Avec un son de batterie effroyable (cette caisse claire…), Joey se permet d’en rajouter des tonnes et des tonnes toutes les 30 secondes, là où il n’y en a pas forcément besoin et du coup n’est pas des plus carrés avec des beaux loupés comme le blast sur la fin de « The Blister Exist ». Heureusement que les autres sont là pour rééquilibrer le tout.
Le montage vidéos est quand à lui excellent, le tout n’est pas trop rapide et on voit les neufs musiciens de façon égale, à part pour 133, mais après tout, on s’en fout, il ne sert à rien (d’ailleurs Sid semble avoir reprit les trois quarts de son taff en live). Ce qui est cependant agaçant mais là on y pouvait rien, c’est ce nombre incroyable de drapeaux déployés devant les caméras par le public qui viennent gâcher les plans larges. L’incontournable Colin Richardson est encore une fois derrière les manettes et c’est chargé du mixage de ce live et comme à l’accoutumé son travail est excellent, avec un son puissant où tous les instruments sont audibles de façon distincte.
On connait tous le goût prononcé du Clown pour la réalisation de vidéo, et bien on peut dire qu’il s’est donné à cœur joie avec un documentaire de 45 minutes montrant le groupe sous tous les angles durant la tournée d’ « All Hope Is Gone ». Le montage est un peu sans queue ni tête avec certaines scènes qui sont comment dire… très spéciales. Nous retrouvons aussi tous les clips vidéo réalisés pour la promotion d’ « All Hope Is Gone » ainsi que le making off de celui de « Snuff ». En somme des bonus classiques qui une fois visionnés seront vite oubliés.
En conclusion, « {sic}nesses » est un bon DVD sans non plus être indispensable (comment l’être après un « Disasterpieces » ?). Il aura le mérite de raviver les souvenirs d’une époque lointaine. Je reste encore une fois agréablement surprit par l’attitude scénique dégagée par Slipknot. Un concert qui ravira sans aucun doute les fans.
Michael : Après un tel panorama dressé par notre ami John, que puis-je rajouter ? Si ce n’est que je partage également ce sentiment lorsque je glisse ce bon vieux DVD Disasterpieces dans mon lecteur DVD. L’époque où Corey avait des lions en cage au fond de la gorge, où le public n’avait pas encore 16 ans de moyenne d'âge, où Slipknot était ce renouveau dans le metal “accessible” avec une musique efficace, parfois torturée mais terriblement catchy. Des amoureux du speed metal en passant par tous ces jeunes vociférant contre le système avec le refrain de Surfacing ou bien encore tous ceux qui ont été touché un jour ou un autre par l’approche des masqués. Gently et Purity restant à mon sens l’apogée de ce metal un tantinet torturé.
Néanmoins, qu’est devenu Slipknot aujourd’hui ? Un public rajeuni, une musique un peu plus édulcorée, très franchement inspire par le side project de Corey et Jim. Mais peut-on leur en vouloir ? Au fond, même si je me rappelle avoir été extrêmement déçu par l’évolution du groupe, nous nous serions très probablement lassé d’un groupe pondant 6 Iowa. C’est donc après un dernier opus m’ayant laissé de marbre et une performance en demi-teinte (avec le recul) en 2009 au Zénith que je lance ce DVD.
Nul besoin de faire perdurer le suspens, ce fut une excellente surprise. Car si je trouve toujours aussi plate les chansons du dernier opus (Mon dieu, pourquoi accélérer le tempo de Psychosocial alors que c’est justement ce mid tempo qui lui donne tout son pouvoir fédérateur ?), je fus surpris par un Corey à la voix retrouvée et des musiciens en forme.
La surprise du set tient à Everything ends que le groupe nous avait pas vraiment habitués à jouer. Alors certes, on pourrait reprocher le fait que le groupe ne s’est pas hasardé à jouer quelques morceaux moins connus, mais on comprend aisément que pour l’occasion d’un DVD le groupe ait préféré sortir l’artillerie lourde. D’ailleurs je n’ai pas caché mon plaisir d’entendre ce bon vieux Vermilion qui reste très mediocre en live mais qui reste à mon sens le meilleur titre de Vol. 3.
Un bon moment, d’autant plus avec les quelques paires de seins se baladant à travers le live (On est en Angleterre, ne l’oublions pas). Un live bien filmé, dynamique, dont on regrette peut-être le manqué d’effets pyrotechniques… Tant qu’à faire, autant mettre le paquet puisque cela fait bien longtemps que le caractère intimiste de Slipknot n’existe plus.
Un DVD qui ne pourra que ravir fans et curieux tant sa qualité de contenu est présente.
1. 742617000027
2. (sic)
3. Eyeless
4. Wait and Bleed
5. Get This
6. Before I Forget
7. Sulfur
8. The Blister Exists
9. Dead Memories
10. Left Behind
11. Disasterpiece
12. Vermilion
13. Everything Ends
14. Psychosocial
15. Duality
16. People=Shit
17. Surfacing
18. Spit it Out
