
Loserville 2025 with Limp Bizkit
Accor Arena - Paris

Avocat le jour, rédacteur sur Horns Up la nuit et photographe à mes heures perdues.
L'hésitation a été longue quant à l'opportunité de rédiger un live report pour une telle date. Typiquement le genre de concerts qui se vit car, sans surprise, ce Loserville Tour a été un absolu n'importe quoi. Du présentateur de la soirée, Jon Carnage, qui insulte et harangue la foule pour volontairement devenir une cible vivante à gobelets en plastique, en passant par la multitude de groupes à l'affiche. Rien n'allait, rien ; mais tout était absolument parfait. Je crois qu'on pourrait d'ores et déjà résumer la soirée comme ça : un genre de cadavre exquis.
Notamment chauffé à blanc par l'excellente Ecca Vandal, le solide Riff Raff et le planant Bones, le public parisien a eu de quoi faire craquer ses genoux dans un Accor Arena assez bien rempli (configuration sans tribune haute). Car quel plaisir de retrouver la bande à Fred Durst sur scène ! Mi génie-mi demeuré, l'Américain continue son bonhomme de chemin en faisant fi des innombrables critiques qui ont jalonné le parcours de son groupe, de ses collègues musiciens à la parole acerbe jusqu'à la pop culture (on se rappelle notamment de Jason, fan benêt des Jacksonville Jaguars et de Fred Durst, dans la série The Good Place).
Ce soir, Limp Bizkit a décidé de nous régaler en nous offrant une setlist bien stupide. Avec Victor, dans Vivement Doomanche, on s'était dit qu'on aimerait que le groupe headline le Hellfest 2025 en faisant une heure de « Break Stuff », non-stop. Et ils l'ont presque fait, ces idiots, en jouant ce titre en ouverture et en clôture ! En somme, le groupe a aligné tous les titres taillés pour faire bouger le public : « Hot Dog », « My Generation », « Livin'It Up », « Take a Look Around » ou bien encore « Full Nelson ». Le QI est forcément très bas quand tu joues huit titres du banger éternel que constitue Chocolate Starfish and the Hot Dog Flavoured Water.
Petits plaisirs du soir, le groupe a joué « Gold Cobra » que je trouve toujours aussi folle et « Boiler », l'un des meilleurs titres du groupe. Forcément ce dernier titre tombe un peu à plat côté public car il est plus intense et dans l'émotion (oui, oui). Il se marie toutefois assez bien avec l'enchaînement de la cover habituelle de The Who, « Behind Blue Eyes », et il m'a régalé ; il y a bien que ça qui compte.
Par le passé, j'ai souvent été déçu de Limp Bizkit par le côté très lent de leurs concerts, qui prennent plus l'air d'un immense jam. Rien de tout cela ce soir, avec un Fred Durst de gala, manifestement content d'être là et de faire la fête pour la dernière date de la tournée. Clairement, ce Loserville 2025 prend les allures d'un best of de remerciement vers leur public fidèle ; le groupe n'a d'ailleurs même pas pris la peine de sortir des titres de son dernier album, qui avait pourtant quelques grosses pépites au compteur comme « Dad Vibes » ou « Dirty Rotten Bizkit » (meilleur riff nu metal de ces dernières années). Old school jusqu'au bout.
Que dire de plus ? On ne va quand même pas gloser pendant des heures sur une prestation des natifs de Jacksonville ! C'était intense, le son était globalement bon (un peu plus de puissance côté guitare aurait été apprécié), sans trop d'artifices. Dj Lethal a clairement bring it on, Wes Borland est toujours aussi extravagant vestimentairement et la balade vers le Mathews Bridge a régalé tous les nostalgiques. Ce Loserville Tour était une ode à un temps révolu et un bonheur pour les kinés et osthéos qui ont du réparer toutes ces vieilles personnes qui ont moshé pendant des heures dans l'Accor Arena.
Setlist :
Break Stuff
Hot Dog
My Generation
Livin'It Up
Take a Look Around
Gold Cobra
Nookie
Full Nelson
Behind Blue Eyes
Rollin'
Boiler
My Way
Faith
Break Stuff