Revue d'actu #88 : Opeth, Envy, Loudblast, Myles Kennedy, Unto Others...
Compte groupé de la Team Horns Up, pour les écrits en commun.
Pendant que les Français enchainent les médailles aux Jeux Olympiques et pendant que la foule se presse dans la vallée du Rhône pour s'étaler sur les plages de la côte d'Azur, nos musiciens préférés, eux, préparent leur rentrée. Les groupes que l'on vous propose dans cette revue d'actu ensoleillée commencent à paver le chemin vers une rentrée qui s'annonce riche en décibels. Alors on en profite, on bronzera moins idiot !
Myles Kennedy | Opeth | Envy | Loudblast | Unto Others | Grand Magus
Myles Kennedy
Storyteller : le titre du futur album de Myles Kennedy, « The Art of Letting Go », sent bon la philosophie de vie. Alors en attendant que ce nouvel opus sorte le 11 octobre, le chanteur d'Alter Bridge et de Slash nous donne un single à écouter. Nothing More to Gain, extrait énergique, infusé de rock qui tape, dans lequel Myles nous déploie le talent de son timbre si particulier. Pas de fioritures, des grosses guitares qui sonnent bien, une batterie qui claque fort, ce n'est pas le titre qui va révolutionner le monde du metal, mais plutôt celui qui assoit la solidité d'un des acteurs majeurs du genre. Alors laissez vous porter, et lâchez tout !
Opeth
Circé: Grosses annonces pour Opeth cette semaine, avec un nouvel album The Last Will and Testament à paraître en octobre, une tournée européenne cet hiver, et un nouveau single en avant-goût de tout cela.
Bon, débarrassons nous tout de suite de l'éléphant dans la pièce : plus personne ne s'attendait à ce que l'éternel meme “make Mikael growl again” devienne réalité, mais nous y voilà. Celles et ceux restés bloqués en 2008 semblent sauter de joie, mais si comme moi vous pensez qu'Opeth n'a depuis longtemps plus besoin de quelques vocaux caverneux pour être Opeth, soyez aussi rassurés. Ce premier single, « §1 » nous confirme que cela n'a rien d'un retour en arrière. Musicalement, dès les premières notes, on est sur la continuation directe d'In Cauda Venenum : un son riche, plein d'arrangements et d'influences diverses allant du jazz au death metal en passant par le rock prog 70's et le metal prog moderne. Le groupe prend simplement tous ces éléments pour créer une atmosphère plus sombre et poussiéreuse que sur l'opus précédent, dans laquelle au final, ce retour des growls s'inscrit naturellement. Mais le tout sonne comme quelque chose de nouveau, une version contemporaine d'éléments connus, plutôt qu'un retour pre-Heritage. Et pour compléter ces évolutions, c'est aussi le premier essai studio de Waltteri Väyrynen, nouveau batteur qu'on a déjà pu voir en live avec le groupe depuis quelques temps. Déjà passé dans les rangs de Paradise Lost, Bloodbath ou encore Amorphis (en live), il expose ici toute l'étendue de ses talents de batteur avec un jeu à la fois brutal et complexe, soutenant aussi bien les passages purement death metal que jazzy avec grande versatilité.
The Last Will and Testament sera en outre un album concept pur : chaque morceau est un paragraphe du testament d'un riche patriarche révélant dans ses dernières volontés de violents secrets de famille, alternant avec les réactions des différents membres de la famille, d'où la diversité des voix qu'on entend déjà sur ce premier extrait. D'autres surprises sont à venir avec des guests d'Ian Anderson de Jethro Tull et Joey Tempest d'Europe. Bref, le retour des growls n'est au final qu'un détail dans ce que nous proposent les Suédois : ce single est un vrai cru 2024 de tout ce qui a fait l'ADN du groupe durant ces plus de trente ans de carrière, pour un album qui s'annonce ambitieux.
Envy
Raton : On ne présente plus Envy, le légendaire groupe de screamo / post-rock japonais qui fait partie des plus grands pour évoquer des émotions et renverser les cœurs. Le dernier effort du groupe, Seimei, en 2022, les voyait prendre un peu ses distances du hardcore émotif pour une musique résolument post, convaincante mais un peu en deçà des formidables productions passées.
Mais voilà qu’Envy revient pour un huitième album, dont l’annonce est accompagnée d’un premier single, « Beyond the Raindrops ». Morceau poignant, il poursuit avec élégance et douceur la lancée du dernier EP en n’utilisant aucun chant saturé et en évoluant dans un post-rock noyé de reverb qui m’a parfois même évoqué les Slowdive récents. C’est très beau et ça aiguise clairement ma curiosité pour le disque à venir, intitulé Eunoia et prévu pour le 11 octobre chez Pelagic Records.
Loudblast
Storyteller : Légende du death metal Français, Loudblast nous prépare à la sortie d'un nouvel album « Altering Fate and Destinies », prévu pour le 25 octobre. Et pour réussir cette préparation, ils sortent un single qui porte deux objectifs. Le premier est de montrer à quel point leur musique est compacte et sait encore faire bouger les têtes. Le second est de faire un lien avec les références Lovecraftiennes qu'ils aiment et aussi faire un clin d'oeil au titre du même nom de leur tout premier album, « Sensorial Treatment », et dont ce single From Beyond II (The Return) est une suite. Quatre ans après « Manifesto », les Français continuent leur chemin et emmènent leurs fans vers ce qu'ils préfèrent le plus : du death musclé avec des petites touches de finesse.
Unto Others
Circé : Quelques nouvelles d'Unto Others (ex Idle Hands), qui après nous avoir lâché quelques singles, ont annoncé la sortie de leur troisième album Never, Neverland pour le 20 septembre prochain. Il est dommage de voir leur facette heavy s'effacer de plus en plus, alors qu'elle donnait vraiment une plue value et de l'énergie sur le premier album. Mais le dernier single en date, « Angel of the Night » fonctionne bien, avec son mid tempo et sa basse très simpliste, quelques notes mélodiques et un refrain mélancolique à souhait qu'on retient dès la première écoute. L'album risque de ressortir un peu mou du genou si le ton reste semblable tout du long, mais le beaucoup plus énergique « Raigeki » donne bon espoir.
Grand Magus
Matthias : Mine de rien, Grand Magus était bien parti pour obtenir le titre de dernier groupe à pouvoir faire rimer sky et die sans rougir. Des albums comme Triumph of Power restent absolument imparables, même dix ans après. Seulement voilà, les Suédois se sont ensuite essoufflés, avec un Sword Songs qui recelait encore de beaux moments de bravoure, puis un Wolf God trop ouvertement cliché qui n'a pas convaincu grand-monde.
Mais après cinq longues années de silence, revoici Grand Magus, avec un Sunraven attendu pour octobre, et ce « Skybound », morceau d'ouverture et première attaque préliminaire. Bon, sur trois minutes, je ne vais pas spéculer sur le succès de ce nouvel opus, mais déjà, premier bon point : JB Christoffersson a gardé sa superbe voix à la chaleur si particulière, et à 53 ans, ça n'était pas garanti. Le côté doom par contre, l'autre grand atout du groupe, n'est pas au rendez-vous, et on reste sur un heavy/power très - trop ? - classique. Mais bon, je me surprends quand même à être optimiste pour cette sortie.