Regarde Les Hommes Tomber @ Annecy
Le Brise-Glace - Annecy
Dans l'équipe car il était là avant.
Quasiment deux ans, depuis un concert mi février 2020, que je n'avais plus mis les pieds dans une salle à cause de tout le foutoir de tu-sais-quoi. Ouais, je ne vais pas le nommer, j'ai peur que si j'en parle, on se trouve avec des messages du ministère de la santé à la place de nos encarts L214. Ce qui serait bien fort déplaisant, vous en conviendrez. Enfin bref, on est reparti et, pour le coup, on y va de la meilleure des façons en reprenant avec Regarde Les Hommes Tomber. Ce qui est très bien car, en plus de tout l'amour que j'ai pour ce groupe, je me suis déjà mangé deux annulations de leurs concerts. Autant dire que ça me restait en travers de la gorge.
Me voilà donc au Brise-Glace d'Annecy. Eh ouais, cette reprise je te la fais en God mode : nouvelle région, salle inconnue et les rares personnes que je connais du coin n'ont pas pu s'y rendre. Bon, ça me rappelera mes premiers concerts de petit bonhomme, quand je déboulais tout seul. Une vraie remise à zéro en somme. On passera sur les clowneries du protocole sanitaire pour démarrer directement sur la première partie : Hangman's Chair.
Déjà, je ne m'étais jamais vraiment penché sur le groupe. Je me rappelle juste avoir écouté une fois, à l’époque de Leaving Paris et ne pas avoir accroché du tout. En même temps, j’en avais entendu parler via leur label plutôt versé dans le grind. Couplé à mes goûts du moment, le résultat avait été éloigné de mes attentes. Mais, c'était il y a 10 ans. Il est donc temps d’essayer d’y retourner. On se place, les lumières s’éteignent et le groupe entame son set. Si musicalement ça passe crème, que ce soit les passages plus lourds comme ceux plus planants, c'est définitivement au niveau du chant que ça pêche. Je conçois totalement qu’on puisse apprécier l’apport plus aérien, mélodique de ce chant par rapport à la lourdeur de la musique, mais ça n’est définitivement pas ce que je cherche. Tant pis, on va s'asseoir dans les gradins au fond de la salle pour suivre ça de loin. C'était sûrement le meilleur truc à faire. Posé là, tout doucement, je me suis laissé porter par leurs compos. Bon, pas de quoi me ruer sur leur disco, mais la sauce prend suffisamment pour me faire vivre une bonne fin de set.
Après deux tournées avortées et la promo de leur album écourtée, on pouvait avoir quelques craintes sur la dynamique Regarde Les Hommes Tomber. Pourtant, jusque-là, la providence avait plutôt souri au groupe nantais. Mais les voilà qui remontent enfin sur scène et les gaillards ont du bosser leur set en diable durant ce temps de disette. Ici, tout est d'une précision extreme ! On peut déjà noter de petites évolutions visuelles, léger corpspaint et T qui déboule sur scène encapuchonné dans une toge en haillon. Mais c'est bien sûr avec sa puissance de feu que RLHT met tout le monde d'accord avec A New Order et son passage disco qui fait déjà monter une furieuse envie d'en découdre. (Par contre, par rapport au visuel, dommage qu'ils aient changé la police du logo, je me sentais metal avec mon tomme de brebis...)
On revient aux réflexions sérieuses. T balance sa toge vers les techs de côté de scène en foutant par terre leur éclairage et c'est parti pour The Renegade Son qui ne va pas lever le pied. Vous l'aurez compris, Regarde Les Hommes Tomber va jouer ici, dans l'ordre, l'entièreté de son nouvel album qui passe très bien l'épreuve du live. On est donc entraîné entre moments de transe pure et d'autres bien plus bagarre ou je me retrouve à headbanger comme un neuneu. Merde, je ne m'en sentais même plus capable ! Et dire qu'avant de partir vers la salle, je me demandais si toute cette folie était bien nécessaire, sevré que j'étais de ces spectacles musicaux vivants. Apparemment la flamme est vite revenue.
En parlant de flammes, RLHT se permet une petite incartade vers leur précédente sortie en jouant le chad Incandescent March. Qui, n’en déplaise aux A-sheep-Among-the-wolf-fans, reste le meilleur titre de leur deuxième album, dont il sera d’ailleurs l’unique représentant ce soir ! Quant au premier album, il est totalement passé à la trappe. En même temps, qui l’a réécouté depuis la sortie d’Exile ?
Le concert se termine avec Au Bord Du Gouffre, leur unique titre en français en trois albums, ce qui est cocasse quand on a un nom pareil. M’enfin ça, ça serait utile si j’en profitais pour chanter des trucs, mais là je suis complètement ailleurs, emporté par leurs coups de butoir. Tellement d’ailleurs, qu’au climax ultime je n’ai même pas vu qu’ils avaient enflammé les vasques qui encadrent la batterie. Là, ça n’est plus en transe que l’on est, mais en état de gnose ! Les derniers riffs, le bassiste envoie un chassé latéral sur un chandelier avec force (ça se voit que c’est pas lui qui va s’occuper de nettoyer la cire refroidie) puis les Regarde Les Hommes Tomber quittent la scène et prouvent, au passage, que même sans leur élan, ils se placent légitimement dans le top des groupes européens de leur style.
Ascension
A New Order
The Renegade Son
The Crowning
Stellar Cross
Incandescent March
Au Bord Du Gouffre