REVUE D'ACTU #6 : Aborted, Paradise Lost, Lamb of God, Bodom After Midnight, etc.
Compte groupé de la Team Horns Up, pour les écrits en commun.
Ces dernières semaines ont naturellement été marquées par la crise sanitaire que notre pays - et tant d'autres - traverse. A juste titre, les concerts, projections privées et autres évènements ont tous été annulés ou reportés, et les fans de musique Metal commencent à craindre que les tournées d'été et autres festivals ne soient également supprimés, si l'épidémie venait à continuer à se répandre. Bien évidemment, tout cela est largement anedotique eu égard à la crise humaine, sanitaire et économique que nous vivons. Mais, à notre échelle, c'est un fait marquant.
Pour ne pas vous sentir trop seuls dans cette période de confinement, nous vous avons concocté une petite revue d'actualités !
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Aborted
S.A.D.E. : Depuis quelques années, pour nous faire patienter entre deux albums, Aborted propose un EP de transition. Et pour la cuvée 2020 de ce format court, nous aurons droit à La Grande Mascarade (qui sortira le 17 avril, toujours chez Century Media). Le premier titre dévoilé, Gloom and The Art of Tribulation, donne à entendre un Aborted ultra-vénère doté d'un son mat et puissant, taillé pour casser des nuques. Alors que le groupe a plus de vingt ans de carrière dans les pattes, la fureur et la furie sont toujours les maîtres-mots du brutal death sans concession des Belges. Le chant semble retourner à une plus large dominante growl baveux bien dégueu dont Sven de Caluwe a le secret, tandis que l'instru derrière se fait toujours aussi précise et chirurgicale dans la violence. Si le reste des morceaux de l'EP à venir sont de la même trempe, Aborted nous proposera un très bon amuse-gueule en attendant le format long.
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Greg Puciato
S.A.D.E : Alors qu'il avait évoqué l'idée d'un second album de Killer Be Killed, c'est finalement avec un premier album solo que Greg Puciato refait parler de lui. Le frontman de feu The Dillinger Escape Plan s'est attelé à produire son premier album Child Soldier: Creator of God avec l'aide de Chris Pennie (batteur de TDEP). Et le résultat, du moins pour le premier titre dévoilé, semble plutôt intéressant. Quelque part entre la folie larvée de TDEP et le mal-être latent d'un Nine Inch Nails, ce premier titre est assez captivant. Sans atteindre l'excellence technique et la folie rythmique de son ancien groupe, Puciato, qui s'est chargé de tous les instruments sauf de la batterie, a su garder cette tension permanente qui a fait la saveur de la musique des pionniers du Mathcore. Il démontre aussi une fois de plus le large spectre de sa palette vocale, aussi à l'aise dans les hurlements nerveux que dans les plaintes plus graves. Mention spéciale au clip qui ajoute un petit malaise au morceau.
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Bodom After Mignight
Michaël : Après le split de Children of Bodom à la fin de l'année 2019 , on s'interrogeait sur ce qu'allait faire Alexi Laiho. La réponse est désormais toute trouvée puisque le Finlandais a annoncé la création d'un nouveau groupe intitulé Bodom After Midnight (comme cette merveilleuse chanson de Follow The Reaper). Pour l'occasion, il sera accompagné du guitariste Daniel Freyberg (déjà membre de COB depuis 2016), du batteur Waltteri Väyrynen (Paradise Lost), du bassiste Mitja Toivonen (ex-Santa Cruz) et du claviériste Lauri Salomaa. Reste à voir ce que produira le groupe avec un line-up aussi hétéroclite...
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Lamb Of God
Michaël : Lamb of God sortira son nouvel album le 8 mai prochain chez Epic Records, le premier depuis le controversé VII: Sturm und Drangsorti en 2015 et surtout le premier avec leur nouveau batteur Art Cruz, venu remplacer l’excellent Chris Adler. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le premier extrait de ce nouvel album (dont on ne connaît pas encore le nom) est une franche réussite. Memento Mori offre son lot de riffs excellents, de lignes de batteries hyper entrainantes et un Randy Blythe retrouvé dans une atmosphère pesante. Les paroles de ce nouveau titre mettent à nouveau en lumière que des démons continuent de le hanter, et que la mise en musique de ces maux est puissante. On se met à espérer que Lamb Of God nous revienne enfin avec un album digne de ses aînés.
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The Black Dahlia Murder
Michaël : TheBlackDahliaMurder est une machine bien huilée, avec son rythme d’un album tous les deux ans. Du coup, avec un dernier opus (Nightbringers) sorti en 2017, on commençait à s’inquiéter ! Mais non ! Rassurez-vous ! Les natifs du Michigan reviennent avec un nouvel album intitulé Verminous qui sortira le 17 avril prochain chez Metal Blade Records.
Pour l’heure, les Américains ont laché une lyric-vidéo pour le titre éponyme et un clip pour le titre Child of Night ; et le moins que l’on puisse dire, c’est que la bande à Trevor a ressorti la boite à gifles ! Même si le groupe a amorcé un léger virage vers un Death metal plus extrême que mélodique avec la sortie de Ritual il y a quelques années, ce qui ne m’a pas toujours ravi, les premiers extraits de ce nouvel opus de The Black Dahlia Murderont de quoi mettre l’eau à la bouche des amoureux de mélodeath musclé avec des riffs solides et des leads/soli plutôt inspirés. Vivement la découverte du produit fini.
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Secrets of the Moon
Circé :Petite excursion en dehors du metal extrême avec « Veronica's room », signé Secrets Of the Moon et accompagné d'une vidéo de ni plus ni moins que Dehn Sora et Matastazis. Les quelques 4:58 du morceau voient les allemands s'émanciper toujours plus de leurs racines Black Metal avec un Dark Rock teinté de Post-Punk assumé et plus convaincant que jamais. Les mélodies semblent couler de source, douces et amères, les vocaux cleans touchent juste et on se prend même au jeu du refrain. Le tout crée une atmosphère éthérée, en clair-obscur. Jouer avec la lumière, danser avec les ombres. Un solo superposé à un dernier refrain conclut finalement le morceau et on reste un peu sur notre fin. Mais dans le bon sens du terme – c'était trop court. Secrets of the moon relève donc le défi d'un titre simple et direct sachant rester impactant. Il faudra attendre début mai pour écouter The Black House en entier, alors reste savoir s'il sera entièrement de la couleur de ce single ou si il poursuivra l'habile mélange des genres que proposait Sun...
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Oranssi Pazuzu
Di Sab : Varathelija a une place de choix dans mon cœur, place qu’il ne partage qu’avec peu d’albums de Black. C’est fébrile mais confiant que je me confronte au premier extrait de son successeur, Mestarin kyns. On a toujours repproché à Nuclear Blast de « lisser » la production de ses nouvelles signatures ; ici, c’est tout le contraire et les Finlandais sont baveux comme ils ne l’ont jamais été. La prod est crade, la recette connue et maîtrisée. Fouillis psychédélique traversé par des vocaux schizophrènes, Oranssi Pazuzu joue à domicile. Par contre, ici, pour le moment, la température ne monte pas. Ce n’est pas mauvais, ce n’est pas inintéressant mais c’est bizarrement assez oubliable. Après, il est nécessaire de se plonger dans les albums pour ressentir les vibrations d’Oranssi, et il n’est pas impossible que Uusi teknokratia ne soit que la pointe d’un très gros iceberg encore immergé.
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Wolfheart
Michaël : Wolfheart est de retour ! Les Finlandais sortiront un nouvel album intitulé Wolves of Karelia le 10 avril prochain chez Napalm Records. En attendant, pour nous teaser, le groupe a successivement mis en ligne la lyric vidéo du titre Ashes puis, vendredi dernier, le clip du titre Hail of Steel. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le groupe est toujours en forme, prêt à en découdre. On retrouve toujours ce sens aigu de la mélodie, ce growl puissant, ces paroles épiques et ces riffs acérés qui forment un Death métal mélodique particulièrement subtile. Ces deux extraits du nouvel album sont une réussite, et l'on a franchement hâte d'entrendre la suite. Décidément, tout (ou presque) ce que touche Tuomas Saukkonen devient de l'or.
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Igorrr
Michaël : Après un premier single très réussi intitulé "Parpaing" (featuring George "Corpsegrinder" Fisher, s'il vous plaît !), Igorrr nous offre un nouveau titre de son prochain album avec "Camel Dancefloor". Une sérieuse vibe moyen-orientale suivie de riffs Metal bien tranchants. A la première écoute on sourit ; à la seconde on se demande pourquoi on est si captivé ; à la 217ème on se dit qu'Igorrr c'est juste du put*** de génie. Spirituality and Distortion sortira le 27 mars prochain chez Metal Blade Records.
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Ultra Vomit
Michaël : Les joyeux lurons d'Ultra Vomit devaient initialement donner un concert sold out dans la petite salle de l'Omega Live à Toulon le 13 mars dernier. Pandémie de coronavirus oblige, le groupe s'est retrouvé face au constat qu'il devait annuler sa date au pied-levé. Et puis, finalement, les Nantais se sont ravisés et ont décidé de faire un live filmé pour leurs fans Facebook. Etonemment, le résultat n'en est pas moins drôle. Bon, on ne va pas se mentir, beaucoup de blagues sont réchauffées si vous avez déjà vu le groupe en live. Mais cela fait toujours du bien, surtout dans une période comme celle que nous vivons.
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In Hearts Wake
Michaël : In Hearts Wake n'était pas revenu sur le devant de la scène depuis la sortie de leur album Ark en mai 2017. Et les trois années passées n'ont pas calmé les ardeurs du groupe. Worldwide Suicide, qui fait référence au réchauffement climatique (sujet d'actualités s'il en est pour les Australiens), est un concentré d'énergie et de colère. De quoi rassurer les fans du groupe qui se demandaient si les natifs de Byron Bay en avaient encore sous le pied. Et c'est pour la bonne cause, qui plus est, puisque le groupe a annoncé que pour chaque tranche de 1000 vues de sa vidéo, 1 arbre serait replanté via Earthwalker Tribe. Aucune information n'a en revanche fuité quant à la date de sortie du prochain album, dont on ne connait pas davantage le nom.
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Paradise Lost
Di Sab : Dans cette période de morosité, Paradise Lost se fait voix de son époque. Fall from Grace, comme son nom le laisse deviner, ne porte pas vraiment un message de lumière. Pas de lumière, mais l’espoir de se retrouver face à un très grand album le 22 mai. Depuis Plague Within, le groupe affiche un niveau insolent parvenant à retravailler ce qui a fait sa gloire passée. Leads imparables, vocaux nickels, mais surtout une certaine fraicheur là où l’intégralité de la scène qui a été abusivement associée au mouvement gothique pendant le début des année 2000 sent désormais la naphtaline.
Paradise Lost semble s’apprêter à sortir un album de la trempe de Medusa et prouve encore une fois que ça fait bien 10 ans qu’il faut de nouveau compter sur eux. Il serait temps de le comprendre...
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