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Oui, sur U-Zine on aime Watain. A tel point qu'ici, on va jusqu'à organiser une journée en l'honneur des suédois, principalement pour nous débarrasser de cette honte infâme qui nous tient : nous n'avions jamais chroniqué aucun album du groupe sur notre magnifique Webzine. Désormais, nous pouvons enfin nous auto-proclamer « Meilleur Webzine français », maintenant que notre faute est réparée. Et c'est à moi que revient la lourde tâche de chroniquer ce fameux Sworn To The Dark, l'album Ô tant adoré par les uns, Ô tant décrié par les autres. Pourquoi donc tout ce foin autour de cet album ?
Après des débuts très remarqués dans le milieu du raw black metal underground, et un rapide passage du leader Erik Danielsson dans les rangs de Dissection pour assurer la basse lors des dernières tournées avant le suicide de ce cher Jon Nödtveidt, Watain opéra avec ce Sworn To The Dark le plus grand virage de sa carrière. Débarrassé des conventions du genre, le groupe a décidé de ne garder que l'obscurantisme profond de ses précédents méfaits en y ajoutant une grande influence du précédent nommé Dissection, et en s'offrant une production exemplaire. Watain a définitivement quitté le milieu underground au profit d'un grand exemple de musicalité et de profondeur dans sa musique grâce à ces mélodies sombres et intenses, couplés à des riffs incisifs, rapides et brutaux.
Cet album se démarque particulièrement des autres sorties du genre grâce à une ambiance extrêmement noire et entraînante qui nous tiendra tout au long de l'écoute. Le titre éponyme est un parfait exemple, alternant passages plus calmes, riffs lancinants et refrain magistral, Erik scandant avec la conviction qu'on lui connait ses paroles démoniaques. La fabuleuse « The Serpents Chalice » nous montre la face la plus mélodique du groupe, tout en restant evil au possible, mais d'autres titres bien plus brutaux sont là pour équilibrer le tout, à l'image des non moins géniales « Satan's Hunger » et « Darkness And Death ». Nous retiendrons également les magistrales incantations au démon que sont « Legions Of The Black Light » et « Storm Of The Antichrist ».
Mais c'est seulement après la courte interlude minimaliste et inquiétante « Dead But Dreaming » que Watain atteindra son apogée la plus complète, avec la dernière piste de cet album : j'ai nommé la grande « Stellarvore ». Une descente aux enfers de 8 minutes, nous montrant un groupe au sommet de sa créativité. 8 putains de minutes de voyage dans les abysses les plus profonds, voyage mené par un Erik Danielsson au sommet, des riffs captivants et une batterie hypnotique. Après les mélodies oppressantes et horriblement sombres de cette perle de noirceur, impossible de rendre valable l'argument tant entendu par ci par là « Watain c'est pas evil avec toutes ces mélodies ». Les dernières incantations du refrain terminent achèvent près d'une heure de pure adoration du démon. A titre personnel, je me contenterais d'adorer ces génies de la musique que sont Watain.
Un autre point fort de cet album réside, comme j'en ai précédemment parlé, dans cette production terriblement profonde, contribuant en grande partie à l'ambiance de l'album, et principale responsable de l'accent mis sur les guitares, les rendant tranchantes au possibles. Tout en gardant une grande homogénéité que l'on remarquera tout au long de l'album. Et dans le camp des points forts de cet album, j'ajouterais que les paroles, bien que pour ainsi dire totalement fixées sur le démon et ce qui tourne autour, s'avèrent très fouillées et intéressante.
Et les points faibles ? Une ou deux pistes sont malheureusement légèrement en dessous des autres, mais rien de si mauvais à signaler. Si cet album à tant divisé les fans, c'est tout simplement une question de point de vue vis à vis des points forts que j'ai cités plus haut, les mélodies et le son n'ayant pas plu à tout le monde. Un album indispensable pour tous ceux qui sont, comme moi, persuadés que ce n'est pas un son crade et du riff violent qui rendra obligatoirement un album malsain. Après une si belle confirmation de sa grandeur, et un coup de latte aux exigences de l'underground si superbe, donner une suite encore supérieure à cet album relève du domaine de l'impossible...
...Et pourtant, ils l'ont fait !
1. Legions of the Black Light
2. Satan's Hunger
3. Withershins
4. Storm of the Antichrist
5. The Light That Burns the Sun
6. Sworn to the Dark
7. Underneath the Cenotaph
8. The Serpent's Chalice
9. Darkness and Death
10. Dead but Dreaming
11. Stellarvore