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Dark Tranquillity, on peut les voir comme les derniers de Mohicans, l'ultime groupe de la riche scène de Goteborg à proposer une musique ne tombant pas dans le raccolage actif. Soilwork et In Flames sont, eux tombés depuis longtemps dans les bas fonds de la médiocrité, on pourrait presque parler de prostitution pour ces derniers tant le talent s'est envolé pour laisser place à des considérations pécuniaires et mégalomaniaques (Come Clarity n'a t-il pas été élu récemment album suédois de la décennie par un site ?). Dark Tranquillity a toujours été loin de tout cela quitte à avoir du mal à se renouveler d'albums en albums malgré le départ du bassistes Michael Nicklasson remplacé par Daniel Antonsson (Dimension Zero, ex-Soilwork).
Leur musique est, durant la dernière décennie, devenue plus directe non pas en ce qui concerne l'accroche mais en proposant des rythmiques très rapides et violentes. Son intensité n'a fait que grandir depuis Haven.Malheureusement, on commence à connaître la recette et les surprises sont de plus en plus rares. Alors quand en plus, on sent une certaine fatigue chez les musiciens qui n'arrivent plus à se transcender pour faire vivre leurs compositions comme dans un passé relativement proche. Pour la première fois sur un album album de Dark Tranquillity, je vais le dire sans mentir, je m'ennuie à mourir. Il ne se passe rien d'attrayant, les riffs thrashy sont déjà entendus des milliers de fois et réalisés sans peps. C'est affreusement mou. L'intensité dont je parlais plus haut, n'est presque plus présente. En effet, si on ne peut pas dire que Fiction ou Character étaient des monstres d'originalités, au moins, ils avaianet la fougue et l'envie pour eux. Sur We Are The Void, on sent un groupe fatigué qui ne joue pas en pleine possession de ses moyens.
Rassurez moi, je n'ai pas rêvé, Dark Tranquillity est bien le groupe, au départ, où les guitares étaient l'identité même de la formation ? C'est bien le même groupe qui a composé les « Punish My Heaven », « Lethe », « Free Card » ou même sur le dernier album « Misery's Crown » ?
Non parce que là, les guitares mélodiques sont souvent inexistantes pour privilégier un clavier futuriste insipide qui revient inexorablement sur tous les refrains pour laisser les guitares à des riffs censés être brises-nuque mais qui pas inspirés et mal produits ne servent à rien. Les recettes du succès de « Terminus (Where Death Is Most Alive) » et « Lost To Apathy » ne marchent pas à tous les coups même si « Shadow In Our Blood » est plutôt sympathique. Même les soli, plutot bien faits, n'ont plus du tout de saveurs.
En réalité trois chansons sortent un peu du lot :
« Her Silent Language » a ses couplets chantés par Mikael en chant clair et un refrain gueulé à la manière de « Misery's Crown » mais n'a pas le même don d'accroche.
« Arkhangelsk » où le mot « intensité » reprend un peu de son sens et où les guitares, aux jeux plus lents, retrouvent des couleurs.
Enfin « Iridium », dans la même veine que la précédénte, rappelle « Inside The Particle Storm » avec un léger accent un peu plus portugais, enprunté à la formation de Fernando Ribeiro, Moonspell.
Avec ces deux derniers titres, Dark Tranquillity démontre qu'il a encore les capacités pour nous surprendre et qu'il ne doit surtout pas se reposer sur ses lauriers comme les Suédois l'ont fait sur We Are The Void. Après le live Where Death Is Most Alive juste grandiose, on peut ici parler de gachis pour cet album même si je crois encore sur la formation pour les années futures. Le point positif, c'est que l'album porte particluièrement bien son nom...
1. Shadow in Our Blood
2. Dream Oblivion
3. The Fatalist
4. In My Absence
5. The Grandest Accusation
6. At the Point of Ignition
7. Her Silent Language
8. Arkhangelsk
9. I Am the Void
10. Surface the Infinite
11. Iridium