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Et bien voilà, ça y est, Dark Tranquillity is back ! Les membres reviennent avec le successeur de Character, album qui enfonçait définitivement le groupe dans sa phase next gen grâce à ses sonorités modernes, avec notamment une utilisation plus abondante du synthétiseur, mais surtout grâce à une musique à la fois plus brutale tout en gardant assez paradoxalement, un aspect mélancolique propre à l’effigie du groupe.
Avant de commencer à composer ce nouvel album, la bande à Mickael Stanne voulait avant tout faire une synthèse de ce que Dark Tranquillity avait réalisé jusque là, tout en faisant évoluer du mieux possible la musique du groupe, à savoir un contenu plus brute et plus moderne.
Avec toute ses ambitions en têtes, il était difficile pour les Dark T de ne pas choisir Tue Madsen en tant que producteur, tant celui-ci répondait à tous les critères que désiraient nos suédois. Celui-ci bien que très critiqué par rapport à sa renommé, reste un excellent producteur pour les groupes alliant à la fois atmosphère et brutalité. Aux premiers abords, ce qui marquera l’auditeur à l’écoute de ce nouvel album sobrement nommé Fiction, c’est avant tout cette percussion dans les riffs de guitares et de batterie, qui donnent un véritable impact sur le plan de l’efficacité et l’excellente production – ultra propre - de Tue Madsen n’est en rien un élément rédhibitoire pour les diverses compositions du groupe, bien au contraire ! C’est donc armé de la meilleure façon qu’il soit, que ce nouvel album nous propose dix nouveaux morceaux, dix nouvelles petites perles que le groupe nous a concocté. On peut aisément dire que certains morceaux se démarquent plus que d’autres –une fois de plus- non pas parce l’album est inégal, mais tout simplement parce que dans Fiction certains morceaux nous prennent à contre-pied pour cause d’innovation dans les sonorités, alors que d’autres restent relativement convenus musicalement parlant, aussi bien en ce qui concerne la structuration que la mélodicité. Pour être plus explicite, on retiendra l’excellent « The Laiser Faith », au passage composé par Tue Madsen en personne, qui nous propose quelques mélodies atypiques quant à la discographie du groupe, mais surtout une structuration tout simplement irréprochable du début à la fin car cohérente et jouissive. Idem pour « Blind At Heart », « Empty Me » et « Focus Shift » qui reprennent avec brio le concept plus rentre dedans qu’avait lancé « The New Build » dans le précédent album. On notera également que le groupe reprend ici, un répertoire plus lourd comme à l’époque de Projector, à l’image de « Inside The Particle Storm » que Mickael Stanne décrit comme étant un des titres les plus expérimental de la discographie du groupe, ou bien encore l’excellent « The Mundane And The Magic » qui fait ici office de titre de clôture avec ses magnifiques parties vocales féminines, que du bonheur.
Pour les reproches, comme il est dit précédemment, bien que certains titres restent jouissifs pour les raisons évoquées, d’autres sonneront comme du « déjà entendu », je pense en particulier à « Misery’s Crown » et sa structuration simpliste à savoir, une rythmique accompagnée d’une lead au clavier avec des enchaînements prévisibles et peu recherchés. Il en est de même pour « Terminus (Where Death is Most Alive) » qui bien que très accrocheur, n’a strictement rien d’intéressant vis-à-vis de son statut de nouveau morceau.
Néanmoins il sera difficile de trouver d’autres défauts à cet album, le groupe a su évoluer à juste titre, en incorporant une touche plus rapide et directe à ses compositions, tout en gardant ce je ne sais quoi dans les mélodies qui nous donnent tant d’émotions. On rajoutera un mot sur Tue Madsen qui signe là sa meilleure production réalisée à ce jour. Un petit mot également sur la jolie pochette, bien que très sobre et simpliste, celle-ci a été réalisée par Nicklas Sundin l’autre guitariste du groupe et nous propose un graphisme en parfaite harmonie avec le contenu de Fiction, nous laissant par la même occasion, tout le loisir de l’interprétation grâce à sa sobriété justement. En bref, un très bon retour de Dark Tranquillity qui encore une fois, fait honneur à la scène de Gothenburg quinze années après sa naissance sprirituelle, une réussite donc.
1 Nothing to No One 4:10
2 The Lesser Faith 4:37
3 Terminus (Where Death is Most Alive) 4:24
4 Blind at Heart 4:21
5 Icipher 4:39
6 Inside the Particle Storm 5:29
7 Empty Me 4:59
8 Misery's Crown 4:14
9 Focus Shift 3:36
10 The Mundane and the Magic 5:17