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Il y a parfois des groupes sur lesquels on accroche tout de suite, sans comprendre pourquoi. Des groupes dont la musique semble similaire à certaines formations que l’on apprécie. Des groupes dont les sonorités ne laissent pas indifférent. Parfois, ce sont de très jeunes groupes qui cachent un talent indéniable. Nightcreepers fait partit de ces formations. Originaire de région parisienne, Nightcreepers, formé depuis 2003 n’est réellement actif que depuis 2007. Les changements de line-up, les divergences musicales et autres imprévus ont retardé la sortie de leur toute première démo Helgardh (2007). Ce fut le point de départ d’une ascension lente mais sure. En 2008, le combo sort son second EP : Towards Abyss. Cette production retiendra l’attention des Acteurs de l’Ombre qui feront jouer le groupe au Cernunnos Pagan Fest en décembre 2008.
Découvert pour ma part sur myspace, j’ai eu la chance de pouvoir observer le phénomène sur la scène du Crosne Medieval Festival. Malgré la jeunesse des membres, il serait de mauvais goût de dire que le groupe n’a pas d’expérience. Au contraire, sachant tenir son public, le groupe est très bon scéniquement offrant des performances de qualité. Cela va sans dire que la sortie de leur premier album était attendue par beaucoup. Octobre 2009 donc, naissance de Svingeheim (il s’agit de la cité des elfes noirs, dans la mythologie nordique).
Le disque à peine inséré dans le lecteur, survient une étrange impression de déjà entendu. Et pour cause, on retrouve dans Nightcreepers des éléments de Turisas, Equilibrium ou encore Alestorm. Ceci dit, loin d’être taxés de simples copieurs, le combo parisien ne se contente pas de brasser du vieux pour faire du neuf, bien au contraire puisqu’ils y apportent au passage une touche fraiche et novatrice en injectant également leur marque de fabrique. En bref, l’album oscille entre folk metal, viking metal et vers ce nouveau genre que l’on nomme désormais le pirate metal. L’aspect mélodique est obtenu par l’utilisation d’un clavier, souvent doublé par les lignes de la guitare lead. Notons cependant que le groupe a intégré dernièrement un accordéoniste (ce qui laisse espérer des changements dans la composition pour l’album suivant !)
Comme dans tout album de folk qui se respecte, tout commence par une intro. Celle-ci, composée de tambours de guerre nous plonge dans un univers médiéval. Mon coup de cœur de l’album, Set Sail, s’en suit. Véritable hymne, ce titre prend aux couilles, donne totalement envie d’enfiler un kilt, de se peinturlurer la gueule en guerrier, de monter sur un bateau et de se foutre sur la gueule ! Les rythmiques, très épiques nous font voyager d’une manière étonnante de la même manière que l’on s’évade en écoutant la BO de Pirates des Caraïbes.
L’un des éléments marquant de cet album reste pour moi la maturité dans la composition. Les breaks, les refrains et les couplets s’enchainent naturellement, tout est sagement dosé en sachant rester simple, frais, percutant et efficace. Au niveau de l’instrumentalisation, on y trouve aussi notre compte comme un solo de basse sur Battle Through The Wind par exemple (basse qui au passage ressort nettement tout au long de l’album et qui n’est pas noyé sous les guitares, comme c’est le cas dans bon nombre de formations actuelles). Les guitares ne sont pas en reste puisque les parties leads donnent un coté épique, offrant parfois même quelques solos, en restant toutefois humble. Le clavier est à l’honneur sur le titre Dusk, qui est plus une intro à Seigfried The Dragonslayer, puisque la rythmique entamée au clavier sur le 5ème titre se poursuit à la guitare sur le 6ème. Le chant quant à lui, tire vers le black metal guerrier, mais reste la petite faiblesse de l’album, manquant par-ci par là de puissance (ou étant mis un peu trop en retrait lors du mixage).
En bref, alors que des groupes établis s’essoufflent (oui, oui on parle bien d’Eluveitie) d’autres, plus jeunes sortent des albums de qualité. Espérons que Nightcreepers gardera toute sa richesse musicale et sa fraicheur pour nous pondre le petit frère. De même, espérons que ce dernier puisse sortir sur un label et profiter d’une réelle distribution. Seul petit regret pour ma part, l’absence du titre La Flotte Impure, véritable appel à prendre la mer, qui aurait apporté une touche de langue de Molière. Il n’en demeure pas moins que Svingeheim est un grand album, puisant son inspiration dans ce qui se fait de mieux dans le genre, tout en ayant une personnalité propre. Bravo !
1.Dawn
2.Set Sails
3.Battle Through The Wind
4.The Warcryer
5.Dusk
6.Siegfried The Dragonslayer
7.The Treasure Hunter
8.Leech The Pain
9.Pursuit Of The Wolf
10.Forest Of Whispers
