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Un dvd était encore il y a peu, un synonyme d’aboutissement et d’une certaine réussite pour un groupe. Mais il faut avouer que, avec la multiplication de ce support dans l’unique but d’offrir un produit différent du disque traditionnel a quelque peu usurpé cette qualité première, saturant le marché de dvd pas forcément utiles, ou arrivant de façon trop précoce dans une carrière.
Edguy aura fait tout le chemin inverse, et on ne pourra dire en aucun cas que ce premier dvd live ne se sera pas fait attendre. Il y a avait bien eu cet en-cas de "Superheroes" mais rien de suffisamment consistant pour les fans n’ayant jamais vu la joyeuse troupe en concert.
"Fucking With F*** - Live" arrive donc enfin entre nos mains, au plus grand bonheur de ma personne. Le premier point surprenant (tout du moins sur le papier) aura été de proposer un coffret de taille standard pour la version digipack dvd + 2cds, et non un format A5. Ce n’est qu’un détail mais un tel format peut surprendre pour un groupe sortant son premier dvd longue durée, tout du moins pour l’impact visuel.
Cependant, il faut admettre qu’une fois le produit entre les mains, notre méfiance s’envole. Un splendide coffret quatre volets, très épais et unique, à l’atwork simple mais naturel (live) et au livret empli de photos en tout genre.
Ignorons les disques audio, en tous points conformes à la vidéo.
De premier abord, la setlist ne parait pas exceptionnelle, la faute à l’absence de morceaux comme The Headless Game, Painting on the Wall ou encore The Asylum (celui-là est très regrettable en revanche) mais encore une fois, une fois le concert visionné, les doutes et les questions s’envolent définitivement tant le groupe parvient à créer une pression environnante à travers ses morceaux et une énergie de tous les instants, captée sur cette tournée de "Rocket Ride".
Filmé magnifiquement par la compagnie Roax Film (responsable du dernier dvd de Doro ou de Nevermore pour ne citer qu’eux) avec de très nombreux angles de vues, la performance délivrée est presque irréprochable.
On remarquera une attitude très rock, sans superflu, comme peut le faire un groupe comme Iron Maiden, avec uniquement le groupe et un décor, sans explosions grandiloquentes à la Nightwish ou pluies de cotillons.
Tobias Sammet, véritable bête de scène, et en plus de chanter excellemment bien (le final de "Babylon" est toujours aussi impressionnant !) n’hésite jamais pour lancer des conneries à tour de bras et faire participer un public brésilien avide de participations et de voix.
Comment ne pas rire face au jeu qu’il livre à un public conquis d’avance sur l’ouverture de "Lavatory Love Machine", comparant chaque côté de la salle à une équipe de football pour savoir qui hurlera le plus fort. De même, les nombreuses allusions (belges, le dvd de Maiden à Rio car les habitants de São Paulo n’ont pas l’air de les tenir dans leurs cœurs) ou la présentation délirante qu’il fait de chaque membre du groupe (notamment celle de Felix !) apporte un plus inéluctable à un concert prenant véritablement la forme d’un show.
Les musiciens, ultra rodés, bougent sans arrêt et n’hésitent pas à quelques écarts, toujours sous le signe de l’humour. A l’image d’un Jens Ludwig s’amusant comme un fou avec Tobias sur le solo de "Vain Glory Opera" ou Dirk Sauer revêtant des oreilles de lapin sur "Superheroes", voyant Tobias éclater de rire en plein refrain.
Le (sou)rire.
Qu’il est agréable de voir des musiciens aussi heureux d’être sur scène, constamment avec un sourire énorme gravé sur le visage et des yeux pétillants à chaque envolée du public, de voir des gars aussi sympathiques ne jamais se prendre la tête et communiquer comme tant de groupes ne prennent pas la peine de le faire.
A cette image, le documentaire (uniquement en allemand sous titrée anglais, comme il fallait s’y attendre avec nos chers allemands de Nuclear Blast qui pensent être les seuls au monde), faisant un bilan de la tournée du Rocket Tour et du groupe, dévoile un groupe honnête et ayant véritablement gardé la tête sur les épaules.
« Pouvoir travailler avec mes meilleurs amis à travers le monde est la plus grande chance que je peux avoir » déclare un Tobias touchant, loin du pitre extravagant et extraverti que l’on connait sur scène.
Un documentaire qui explique, entre autres, la vie sur la tournée et qui présente également la préparation des concerts, l’envers du décor et la réalité de la vie d’un groupe une fois ôtée de toutes ses paillettes.
S’ajouteront quatre clips (manque celui d’All the Clowns) déjà connus par la majorité des personnes.
Le plus gros manque se situera également en l’absence du fameux solo de batterie de Félix, probablement coupé (entre "Fucking With Fire" et "Superheroes", les plus attentifs le verront) en raison de la reprise de la Marche Impériale de Star Wars (avec le masque de Dark Vador). Il est évident que la Paramount n’aura pas accepté de léguer des droits à un groupe de la stature d’Edguy, dommage pour les curieux qui avaient bien envie d’entendre le résultat final.
En fin de compte, un excellent dvd, un concert que l’on regardera des dizaines de fois avec plaisir, déjà pour le plaisir de voir des musiciens aussi heureux et affables sur scène.
« Les plus grands remerciements vont aux fans, sans qui je ne ferais pas cette interview à São Paulo et qui nous permettent de vivre notre rêve » Dirk Sauer.
1. Catch of the Century
2. Sacrifice
3. Babylon
4. Lavatory Love Machine
5. Land of the Miracle
6. Tears of a Mandrake
7. Vain Glory Opera
8. Drum Solo
9. Superheroes
10. Fucking with Fire
11. Save Me
12. Mysteria
13. Out of Control
14. Avantasia
15. King of Fools