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Cela a du déjà vous arriver de commencer à dessiner une chose dont vous êtes très fier. Du coup, vous y rajoutez à coté d’autres idées qui vous semblent tout aussi bonnes pour le compléter. Seulement, au final, vous vous rendez compte qu’aucun élément dessiné ne va ensemble.
C’est un peu le cas de Tinnitus Sanctus, huitiéme album d’Edguy, l’autre fameuse formation de Tobias Sammet, faisant suite au déjà débattu The Rocket Ride.
Tobias sortant d’une grande aventure durant l’année 2008 avec Avantasia qui est parti d’un nouvel album, The Metal Opera Part II, pour se conclure lors d’un grand show lors du dernier Wacken, il était donc un peu normal que le gus souffle un peu et ne cherche pas, encore, des structures alambiquées pour se concentrer sur une approche directe de sa musique.
Pour cela, il lui a suffi de réduire la durée de ses morceaux et de sortir des compositions aux formes les plus basiques qui soient, mais qui dans le même temps, sont très variées et comportent des refrains mémorables. Il faut dire que d’un coté Tobias est toujours un sacré chanteur sur les plans technique et émotionnel et de l’autre, le mixage est remarquable et met en valeur chacun des musiciens.
Le problème avec cet album vient du fait que si l’on prend les différentes parties d’un même morceau indépendamment des autres, elles sont très bonnes. Toutefois, une fois collées ensemble, elles manquent de fluidité et ne s’emboitent pas du tout entre elles. Il n’y aucune ligne directrice. L’exemple le plus frappant est « Dragonfly » qui commence sur un rythme presque Rock et qui débouche sur un refrain Heavy avec pleins de chœurs des plus pompeux qui, en temps normal, ne sont pas pour me déplaire. De cette manière, j’aurais pu vous citer une grosse partie de l’album (au hasard : « Sex Fire Religion » ou « The Pride Of Creation ») à part peut être « 9-2-9 » qui reste toujours dans le même esprit même si elle n’est pas transcendante ainsi que la chanson finale « Aren't You A Little Pervert Too? » qui est bien marrante.
Néanmoins, plus on connait le groupe et on lit ses textes (« Calling you, calling you, you are the one two three four »), plus on se demande s’il ne s’est pas méchamment fouttu de notre gueule en jouant sur ce concept qui serait ,pour le coup, peut être un de leur plus drôle.
Mais même si ça peut paraître drôle (dans l’hypothèse où le concept est vrai), c’est musicalement inintéressant et rend l’écoute très très désagréable.
De là, il est normal de se demander si le groupe ne s’est pas trop précipité en voulant sortir Tinnitus Sanctus aussi rapidement après l’épopée Avantasia de Tobias et n’aurait pas mieux fait de travailler plus sérieusement ses compositions pour mieux incorporer toutes les parties entre elles.
Il n’y a donc plus qu’à espérer qu’Edguy nous revienne le plus tard possible pour leur permettre de se remettre en question et de ne plus refaire ce type d’erreurs qui sont indignes d’un groupe de ce standing, dans le futur.
1. Ministry Of Saints
2. Sex Fire Religion
3. The Pride Of Creation
4. Nine Lives
5. Wake Up Dreaming Black
6. Dragonfly
7. Thorn Without A Rose
8. 9-2-9
9. Speedhoven
10. Dead Or Rock
11. Aren't You A Little Pervert Too?