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Si « KY-LESS-AH » est un nom qui ne vous est pas du tout familier c’est bien normal. Encore trop méconnu en France ainsi qu’en Europe, ce groupe originaire de Savannah dans l’état de la Georgie, tout comme leurs confrères Baroness, sort cette année son quatrième album ! Quelques mots pour résumer leur style musical plutôt particulier : Kylesa pratique en quelque sorte le sludge, mais résumer leur musique à cette étiquette est tout de même très réducteur… Kylesa c’est l’énergie du crust mêlée à une grosse dose de sludge et de stoner ainsi qu’une pointe de psyché sans oublier la puissance donnée par le martelage en règle de deux batteries, oui vous avez bien lu, deux batteries !
Ayant découvert ce groupe un peu sur le tard durant la tournée commune avec Baroness en février 2008, Kylesa m’a littéralement collé une claque comme jamais et pourtant je ne connaissais aucun titre. J’ai rarement assisté à un show d’une telle intensité, et croyez moi que la violence dégagée en live se retrouve tout aussi forte sur disque. Je ne vous cache pas que je n’ai que le précédent opus, « Time Will Fuse Its Worth », en point de comparaison, mais je peux vous affirmer que Kylesa vient sûrement de sortir son album le plus abouti.
Premièrement, le travail effectué au niveau des deux batteries est bien plus perceptible et réussi que sur « Time Will Furse Its Worth », dès l’intro de « Scapegoat » nous pouvons remarquer que Phillip Cope (guitariste-chanteur mais aussi producteur de ce « Statitc Tensions ») a joué avec la stéréo puisque nous retrouvons une batterie dans chaque oreille, se qui rend quelques subtilités bien plus perceptibles bien que les deux batteurs pourraient encore pousser encore plus loin leur complicité.
Deuxièmement, Kylesa varie les plaisirs et « Static Tensions » est la preuve qu’on l’on peut évoluer tout en gardant ce qui caractérise le groupe. Alors que le précédent album était d’une intensité étouffante, « Static Tensions » est quand à lui beaucoup plus « libre » et aéré grâce à des parties plus posées que par le passé, rappelant à plusieurs reprises Baroness (c’est d’ailleurs flagrant sur « Only One »). Rassurez-vous, ce n’est pas pour autant que Kylesa a perdu en couille et la tuerie oppressante qu’est « Said And Done » nous le démontre bien.
Vocalement Laura Pleasants et Phillip Cope sont au top s’échangeant cris et vocaux mélodiques. Ces lignes de chant si particulières et totalement psychédélique donnent à Kylesa une touche personnelle qu’on ne retrouve nulle part ailleurs.
40 minutes suffiront à Kylesa pour guider l’auditeur dans un voyage unique. Aussi intense que planant, « Static Tension » affirme une nouvelle fois l’originalité et le talent du combo. Les compositions sont ici mieux travaillées que par le passé, elles se démarquent les unes des autres, ce qui donne une certaine fraîcheur et un album dont on ne se lassera pas de si tôt. Si le processus de composition est des plus soigné, il est de même avec la production, Phillip Cope a abattu un travail tout bonnement bluffant, délivrant le son parfait à ce disque. Ajoutons à cela un artwork de John Dyer Baizley (Baroness) de grande classe, nous avons assurément un des albums de l’année pour ne pas dire l’album de l’année.
Prestation au Hellfest 2009 à ne manquer sous aucun prétexte, baffe assurée !
1. Scapegoat
2. Insomnia For Months
3. Said and Done
4. Unknown Awareness
5. Running Red
6. Nature's Predators
7. Almost Lost
8. Only One
9. Perception
10. To Walk Alone
