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Damned ! Ce groupe des Pays Bas a la faculté de multiplier les sorties, comme d'autres les petits pains, s'en allant de son album annuel avec la régularité d'un métronome bien que le dernier en date, sorti en début d'année, ne soit qu'un réenregistrement actualisé d'un précédent opus. Cette réalisation antérieure date de l'époque où le groupe s'appelait Occult et avait déjà cette menue manie de sortir quelque chose à mettre sous la dent des fans au moins tous les ans ( que ce soit démo, live ou album ) et ce depuis sa date de création en 1992. Cette ancienneté explique beaucoup de choses puisque le seul emprunt à la modernité du groupe pour varier sa recette se trouve dans la production, notamment de la batterie, ce qui a d'ailleurs conduit le groupe a adopter son patronyme actuel, l'inspiration musicale étant quant à elle clairement bloquée dix bonnes années en arrière.
Le groupe ne pratique pas ce revival thrash moderne et mélodique tout juste encrassé par une production qui se veux old school mais bel et bien du bon vieux thrash boosté par une production plus clean qu'à l' "époque". Ainsi Legion of the Damned nous sert il, comme à son habitude, une plâtrée de thrash bien épaisse, sans fioriture puisque absolument aucun solo ne vient aérer un tant soit peu les morceau basés sur des riffs simples, directs et puissants mais sans aucune finesse sans être trop bas du front néanmoins, tout juste quelques ténues secondes de ce qui pourrait être assimilé à des leads pointent le bout de leur nez sur quelques titres et intensifient les débats. La batterie est pachydermique mais adaptée et est surtout sauvée par une production aux petits oignons qui évite au groupe que ses titres ne se transforment en un insipide brouet. C'est également cette production moderne qui permet de rendre la basse audible et lui permet de se démarquer. Autre élément moderne : l'utilisation ( parcimonieuse ) de claviers sur une intro qui détonne franchement par son côté black vampirique/gothique et une outro au piano. Quelques samples de voix font également leur apparition deci, delà. A ce stade force est de constater que Legion of the Damned n'a a priori rien de foncièrement remarquable ... sauf que leur vocaliste, il fût un temps épaulé par Rachel ( ex-Sinister ), a ce genre de voix qui soit provoque le rejet de l'auditeur soit permet de transcender la musique sur laquelle elle s'appuie. Doté d'un accent épouvantable mais incroyablement roots, d'un phrasé tout droit sorti des années 80, Maurice Swinkels apporte ce petit truc qui fait la différence et qui tantôt produit cette étincelle qui permet d'enflammer des titres un brin tièdes, tantôt permet de souligner des ambiances manifestement sournoises et viles. Les thèmes abordés sont eux aussi bien old school ( Cf les titres ) puisque blasphématoires à souhait à l'image de la pochette qui représente d'ailleurs assez bien le groupe : des thèmes éculés mais traités avec honnêteté, rigueur et en prenant intelligemment appui sur les techniques modernes pour apporter un supplément d' impact non négligeable à un propos qui n'est pas marquant dans l'absolu.
En ne demandant pas plus a Legion of the Damned que ce qu'il peut apporter et en prenant bien conscience de ce qu'il s'agit là d'un "vrai" groupe de thrash old school duquel il ne peut, par essence, pas ressortir une grande finesse; l'auditeur s'évite une fâcheuse déconvenue vis à vis du buzz qui entoure le quatuor et se voit promettre alors de grands moments de secouage de mèches à déguster seul ou entre amis.
1. Sermon of Sacrilege
2. Cult of the Dead
3. Pray & Suffer
4. House of Possession
5. Black Templar
6. Necrosophic Blessing
7. Solar Overlord
8. Enslaver of Souls
9. Lucifer Saviour
10. Black Wings of Yog-Sothoth
11. The Final Godsend
