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C’est en vaillants conquérants que nous reviennent les membres de Legion Of The Damned. Tout droit sortis de la promotion de Sons Of The Jackal, chavirés aux quatre coins de la planète, le groupe s’est bien gardé de s’accorder une quelconque permission. Les Hollandais n’ayant jamais vraiment réussi à souffler et à poser leurs bagages, après deux albums livrés en l’espace de deux courtes et intenses années. Répétitions, tournées incessantes, et promotions auront eu raison de la vivacité du groupe, tout en leur permettant de glaner une place largement méritée aux yeux de la sphère métal.
Pas forcément attendu en ce début d’année, ce Feel The Blade a donc débarqué avec surprise au sein des rédactions de France et de Navarre. Pour ainsi dire trop rapidement, tant cette nouvelle production apparaissait vite emballée et pesée. Inutile de vous dire que je n’étais que très peu convaincu par la rapide maturation de cette nouvelle galette, et que l’inquiétude m’emparait à l’approche de la nouvelle production des Pays-bas.
Cueilli à froid par un artwork sanguinolent, élevé dans la pure tradition du film Shining, le nouveau visage de Legion Of The Damned démontrait une facette plus prévisible et étonnamment moins naturelle que par le passé. Des premiers signes laissant alors supposer que le groupe prenait une direction des plus aseptisées.
« Nuclear Torment » et « Nocturnan Predator », les deux premiers morceaux de l’album allaient bientôt faire taire mon pessimisme et mon arrogance. Deux titres, énergiques et emmenés par un Maurice Swinkels des grandes heures. Sous des complaintes dynamiques et enragées, le frontman nous guide sur des territoires maculés et sentants bons l’énergie et l’urgence du live. À deux doigts du chant de Kreator, l’intéressé ne subit plus la musique du combo, et s’impose désormais parfaitement dans l’entité sonore des légionnaires. Le travail de production mené par l'indétrônable Andy Classen, exploitant au maximum la palette vocale du chanteur, tout en lui conférant davantage de vigueur que sur les précédents enregistrements. Des titres tels que « Slut Of Sodom » et « Disturbing The Dead » témoignent parfaitement de la nouvelle prise de position du chanteur.
Mais la folie furieuse de cette galette ne serait rien, sans la batterie d’Erik Fleuren, lancée à toute vitesse sur l’ensemble de la livraison sonore. (« Obssessed By The Grave »).
Le Dave Lombardo néerlandais guidant avec justesse et rapidité l’ensemble des compositions, et s’imposant comme le principal instigateur des structures et des phases de jeu du groupe. À croire que tout repose sur le pauvre bougre, où guitares et basses simplistes suivent docilement le foisonnement de la double pédale.
L’artiste excelle dans son art sur les ronflants et tonitruants finaux que forment les bonus « Mask Of Terror » et « Chronic Infection », largement empruntés au géant du genre, Slayer. De la consonance même des titres, jusqu’aux solos de guitares, les influences sont fortement enracinés, voir quelque peu risibles, comme sur le titre « Warbeast », largement évocateur.
Une ombre noire sur la fin de cet album qui avait pourtant commencé de fort belle manière, remettant en cause l’identité musicale et la légitimité de quelques chansons sur cet album.
Legion Of The Damned, sous les ordres de son commandant Swinkels nous assène un bon et efficace nouvel album. Feel The Blade n’en demeure pas moins un bon cru 2008 pour la formation. Savoureux à souhait, mais étrangement identique à l’édition 2007, cet album s’inscrit dans la pure lignée du Thrash moderne. Nous sommes désormais fixés sur la valeur de l’album. Direct, incisif, mais se permettant de répéter les mêmes schémas à longueur d’écoute.
Le rendez-vous est désormais donné à l’année prochaine, et d’ici là, espérons que le groupe trouvera temps et sagesse pour se poser et se renouveler.
1. Nuclear Torment
2. Nocturnal Predator
3. Slaughtering the pigs
4. Slut of Sodom
5. Feel The Blade
6. Expire
7. Warbeast
8. Disturbing The Dead
9. Obsessed By The Grave
10. Reapers Call
11. Last Command
12. Mask Of Terror
13. Chronic Infection