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Si je vous dis death metal canadien, vous me répondez ? Dismember ? Je crois que tu as gagné un bon pour te refaire une culture toi. Kataklysm ? Je préfère ! Même si l'on n'apprécie pas forcément le style des quatre de Montréal, force est de constater que ce groupe est probablement celui à l'aura la plus forte quand on parle de death metal (et non de brutal death, je vous vois venir...). "Prevail", neuvième album du groupe, arrive deux ans après leur dernier album qui en avait fait baver plus d'un. Mais réussiront-ils un aussi beau coup de génie cette fois-ci ?
L'entrée en matière sur un album de Kataklysm reste toujours la même. Après une voix en sample, le groupe envoie sévèrement la sauce. Habitué à ce que ce titre soit souvent un des meilleurs morceaux de l'opus, cela ne semble pas être le cas du morceau titre "Prevail". La batterie y est effectivement incroyablement basique et les riffs sont (seulement) corrects. Kataklysm nous a habitués à mieux. D'ailleurs cette déception va un peu suivre avec le reste des morceaux. On savait que la formation canadienne n'est pas ce qui se fait de plus original, mais elle est pourtant d'habitude si efficace... Là, elle se fait chiante, basique et pas spécialement entraînante. Mais cette sensation n'est pas anodine. J'avais ressenti exactement la même chose lors de ma première écoute de "In The Arms of Devastation". Et comme deux ans plus tôt, ce sentiment de non-efficacité s'effaça aussi rapidement que les écoutes défilent.
En effet, on retrouve rapidement le Kataklysm des grands jours. Celui qui, malgré une brutalité et une lourdeur pachydermique, arrive à nous sortir des mélodies de folie. Jean-François Dagenais (guitare) nous montre qu'il a encore plus d'un tour dans son sac. Même si le bougre a une vie richement remplie à côté de son groupe (avec ses nombreuses productions), il est encore tout à fait apte à sortir des riffs incomparables et qui prennent aux tripes. Ce n'est pas des titres comme "As Death Lingers", "Blood In Heaven" ou "Tear Down The Kingdom" qui viendront dire le contraire. Mais que seraient les riffs de Dagenais sans la voix de Maurizio Iacono ? Ce chant qui allie si bien, à l'image de la musique, violence et émotion. Entre voix gutturale et criarde, il excelle toujours autant et colle parfaitement aux partitions. Mais que serait le chant de Maurizio sans le rythme frénétiques de Max Duhamel ? Excepté quelques albums dont "Serenity In Fire", le tempo de Kataklysm, c'est lui. Lui qui lie une histoire passionnelle avec la double pédale (pour le plus grand bonheur des fans). Lui qui sait se diversifier tout en ayant une touche remarquable à 500 mètres (ou en 10 secondes pour faire cohérent). Au final que serait Kataklysm sans Kataklysm ? Blague à part quand on voit un titre comme "The Last Effort", on ne peut qu'en déduire qu'il y a une certaine symbiose entre les membres.
"Prevail" vient renforcer la lourde discographie d'un groupe qui comptabilise désormais 17 printemps. Cependant ces neuf morceaux sont un peu moins classes que sur "In The Arms Of Devastation" (où les membres avaient réussi un vrai tour de force). De plus, la recette atypique de Kataklysm n'a pas vraiment évolué depuis plusieurs albums. Mais ne finira-t-elle pas par se mordre elle-même la queue au fil du temps ? C'est possible mais toujours est-il que pour l'instant, chaque sortie du groupe est accueillie par ses fans avec la même impatience et ça ne semble pas près de changer !
1. Prevail
2. Taking The world by storm
3. The Chains of Power
4. As Death Lingers
5. Blood In Heaven
6. To the Throne of Sorrow
7. Breathe To Dominate
8. Tear Down The Kingdom
9. The Vultures Are Watching
10. The Last Effort (Renaissance II) (Instrumental)
