Dans l'équipe car il était là avant.
Nous voici en 2017 et comme tous les 2 ans, on a le droit à notre album de The Black Dahlia Murder ! Voici donc Nightbringers, le huitième de la troupe, ce qui commence tout de même à faire vraiment pas mal. Serait-ce là l’album de la maturité pour le groupe de Detroit ?
Non, en fait je dis ça uniquement parce que j’ai pas encore vu de photos promos de cet album où ils font les cons, seulement des machins où ils ont l’air ultra déterre. Parce qu'en général, album de la maturité = point de rupture où ça commence à être chiant et départ des “c’était mieux avant”, là non, rien à voir ! On a ici un pur album The Black Dahlia Murder qui met la patate comme il se doit.
Fin faut être honnête aussi, aux premières écoutes, je n'étais pas particulièrement emballé et voyait ce Nightbringers comme l’album de trop. La faute à cette régularité justement, qui fait perdre un peu de sa saveur à cet album. En effet, dès qu’on a digéré un album de The Black Dahlia Murder, paf on en a un nouveau. De ce fait, il n’y a pas vraiment d’attente pour le groupe, tout arrive sans effort et on a pas vraiment le temps de se hyper.
Heureusement pour contrer un peu ça, le groupe à l’habitude d’injecter un peu de sang neuf avec ses changements réguliers de personnel. Fidèle donc à leur crédo “pas plus de deux albums avec le même line-up”, c’est au poste de guitariste que ça bouge. Alors que l’on pensait avoir trouvé une certaine stabilité avec Ryan Knight, celui-ci dégage au profit de Brandon Ellis qui tout comme son prédécesseur est un transfuge d’Arsis. Le gaillard, qui fait péter la moyenne d'âge avec ses 25 ans, a du d'ailleurs s’intégrer facilement dans le groupe. Tenant aussi la guitare dans Cannabis Corpse, son état d’esprit doit s’accorder avec celui des autres lurons.
C’est donc justement ce Brandon qui, à force d’écoute, m’a fait apercevoir la magie de Nightbringers. Si parmi les titres, rien ne ressortait particulièrement tant l’album est homogène, ce sont les riffs et solis qui m’ont accroché l’oreille, relevant le tout comme une confiture ananas-kiwi dans un sandwich au beurre de cacahuète. Se faisant on s’y replonge encore et encore, décelant ça et là de petites perles parmi les titres toujours aussi véloces depuis l’arrivée à la batterie de Cassidy.
Mais Nightbringers n’est pas non plus exempt de tout reproche. Comme le manque de cette vibe un peu Black Metal que l’on pouvait ressentir chez les Américains. Malgré une pochette réalisée par Kristian “un jour, une couleur” Wåhlin, déjà responsable de celle de Nocturnal ou d’autres trucs de groupes genre Dissection, Blut Aus Nord, Emperor ou Bathory. Bref, c’est pas un bleu dans le game (désolé).
On relèvera aussi quelques fautes de goût, comme le refrain de As Goos As Dead, qui pète un peu la moyenne du titre. Mais le plus important reste son homogénéité exacerbée donc, qui ne fait pas vraiment ressortir de gros hits. Ho, il y a bien Jars ou Kings of the Nightworld, qui donnent un milieu de l’album bien solide sur ses appuis. Mais rien de plus.
Nightbringer est un bon album qu’on écoute facilement et qu'on relance à la suite sans trop d'hésitation avec sa courte durée et sa variété de mélodies. Mais il risque, à moyen terme, d’être relégué bien derrière les classiques du groupe. Un peu comme Deflorate quoi, sauf que ce dernier peut tout de même s'enorgueillir d’avoir I Will Return dans sa tracklist.