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C'est pourtant lors d'une certaine vague de joie que je m'attelle à la rédaction de cette chronique. C'est peut-être cette sortie soudaine de hippies qui me donne envie de me pendre ! Allez savoir, c'est probablement ça. Mais si j'aurais voulu mettre fin à mes jours, Officium Triste n'aurait pas été le plus adéquat. Ce groupe hollandais a toujours pratiqué un doom/death à la Finlandaise, moins extrême, et plus « beau » (mais tout est relatif) qu'un groupe comme Worship par exemple. La mélancolie et la tristesse seraient sûrement plus adapté que le simple suicide.
Officium Triste est triste (haha, facile), et sa musique l'est tout autant. Giving Yourself Away pourrait même être la bande sonore de « ma meuf m'a largué », version classe et tragique. Mais l'ambiance générale reste étonnamment chaude et parfois même intime. L’alternance du chant clair et de la voix « death » est parfaitement maîtrisé, et rend l’album plus accessible pour le grand public (m’enfin ça reste du doom, faut pas pousser non plus). Le tempo n’est pas non plus le plus lent qu’il m’a été donné d’observer, ce qui renforce cette impression d’accessibilité. C’est qu’on ne s’ennuie pas vraiment au fil de Giving Yourself Away, il n’y a pas tant de boucles que ça, ni même beaucoup de parties hyper-lourdes et oppressantes que pourrais nous pondre Skepticism.
Les synthés possèdent toujours une grande place, et renforcent bien-sûr cette atmosphère aérienne. « Aérienne ? Mais c’est du doom putain, c’est pas la fête ! » Ouais, ouais je sais bien, mais les guitares pourtant lourdes ne donnent vraiment pas une impression de désespoir, plutôt de calme et de sérénité, avec le zeste de puissance qu’il faut pour que le tout ait du relief. Relief mis en valeur par une production claire, mais qui aurait quand même mérité un peu plus de basse (pourquoi toujours elle ?).
Le groupe maîtrise toujours son sujet comme il le faut et le met en pratique avec clarté et talent. C’est beau et planant, contemplatif tout en restant assez Terre-à-Terre. Les 48 minutes s'ingèrent facilement, Giving Yourself Away pourrais être une excellente initiation au doom pour celui qui veut une découverte en douceur. A défaut d'être un album exceptionnel, ce 4e album d’Officium Triste se révèle être le meilleur de leur discographie. A déconseiller aux hippies, sauf pour leur faire fermer leurs gueules (comme ce serais bon) !
1. Your Eyes
2. My Charcoal Heart
3. Signals
4. On The Crossroads Of Souls
5. Inside The Mind
6. Master Of Your Own Demise