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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

The Devil Wears Prada

Plagues

LabelRise Records
styleChristian metalcore
formatAlbum
paysUSA
sortieaoût 2007
La note de
U-Zine
6.5/10


U-Zine

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Un an presque jour pour jour après la sortie de Dear love : A Beautiful Discord et ses 30000 exemplaires écoulées, le diable de l’Ohio réenfile bottines et imperméable pour ce que l’on peut appeler une séance de rattrapage.
Passé inaperçu avec son précédent opus, The Devil Wears Prada qui actuellement défend haut et fort ses couleurs sur le Sound of the Underground Tour, à la ferme intention de s’attirer faveurs et renommées avec une nouvelle galette sobrement intitulée Plagues.
Un nouvel album arrivé bien précipitamment, laissant présager le simple resucé de la part du groupe ou à contrario, le formidable sursaut attendu pour notre Lucifer endimanché !

Plagues réserve donc son lot de surprises autour de ses 38 min et de 10 titres enchaînées à la vitesse grand V. Des morceaux, qui dès la première écoute nous apparaissent mieux arrangés, résolument plus matures et plus inventifs que ce qui nous avait été proposé à l’écoute l’année précédente.
Une évolution ? Oui ! Radicale ? Non.
Force est de constater que ce n’est pas un soudain revirement musical qui a motivé un retour prématuré dans les studios pour le groupe, vis-à-vis d’un Dear Love en demi teinte. Mais bien la volonté d’améliorer techniquement la section musicale et d’arranger un chant et des backings-vocals à la peine pour les membres respectifs Mike Hranica et Jeremy Depoyster.
Sur le titre d’ouverture « Goats On a Board », mention spécial donc au chant hurlé couvrant davantage l’espace musical et tirant de surcroît les guitares et la section rythmique lancée à vive allure.
Et au très probable single « Hey John, What’s your name again » de confirmer cette tendance, où voix claire et envolées lyriques se trouvent être davantage maîtrisées et acceptables que par le passé.
Le mixage et l’expérience du studio aidant, on soulignera une certaine aisance et plus de libertés dans les différentes parties que propose le groupe, comme en témoigne le morceau le plus intéressant de l’album : « You can’t spell Crap Without you ‘C’ ». Une mélodie imparable, un clavier dantesque, qui réussissent à sortir réellement le titre de son ensemble, tout en rappelant les tribulations sonores du voisin américain Still Remains.
Des ressemblances, il y en a, c’est un fait ! Et notamment chez tous ces jeunes groupes présentant un Hardcore sous fond de mélodies pompées et repompées sur les ténors de la discipline.
Underoath, It Dies Today pour ne citer qu’eux, se voient tour à tour parachutés dans les compositions du combo, ternissant ainsi une véritable identité, manquant cruellement au groupe.
Cependant affirmer que nous trouvons face à un énième clone de metalcore sans goût, ni saveur serait rédhibitoire tant le groupe sort de sa casserole des plans variés et soignés allant du Death au Emocore.
Number Three, Never Forget ; The Scorpion Deathlock »).
La virtuosité de notre ami James Baney au clavier n’est pas en reste non plus et mérite d’être mis en avant au chapitre « bonifications » de cet opus. Les parties pianotées prennent toute leur dimension au fil des titres, avec « Html Rulez D00d » et ses ponts de samplers décalés et robotiques entrecoupés de beats technoïdes. Ajoutons à son palmarès « The song is Called », et son intro tout en douceur, qui positionne le claviériste comme un des principaux initiateurs de la maturité et du nouveau souffle que revêtissent désormais les compositions du quintet.

Un nouvel album de metalcore, qui à coup sûr vous ravira les fans du style, tout en laissant cependant un sentiment d’amertume quant à la réelle originalité des compositions. Ce Plagues est si facilement ficelé et si prévisible, qu’il nous fait vite oublier l’évolution du groupe, pourtant présente et palpable dans ce dernier album.
The Devil Wears Prada sort doucement la tête de l’eau, et limite la casse. Reste encore à prouver toute son envie et sa détermination sur scène.

1. Goats On A Boat
2. Number Three, Never Forget
3. HTML Rulez D00d
4. Hey John, What's Your Name Again ?
5. Don't Dink and Drance
6. You Can't Spell Crap Without "C"
7. The Song Is Called
8. Reptar, King of The Ozone
9. The Scorpion Deathlock
10. Nickels Is Money Too

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