Venom Fest
Sylvain, Etienne et Maëlle
Le Max de l'ombre. 29 ans. Rédacteur en chef de Horns Up (2015-2020) / Fondateur de Heavy / Thrash Nostalmania (2013)
A quelques jours de la quatrième édition du Venom Fest, j'ai voulu poser quelques questions aux protagonistes de ce festival annuel basé depuis 2015 à Nantes et qui propose des affiches alléchantes entre Black Metal et Doom.
Nostalmaniac : Salut, pouvez-vous tout d’abord vous présenter, et définir le rôle que vous jouez au sein de ce festival ?
Sylvain : Salut ! Tout d’abord merci pour l’interview !
Je suis le président de MVP asso, fondateur du VENOM FEST, je booke les groupes, je gère en grande partie les plannings et la communication du festival.
Maëlle : Je suis secrétaire et également vice-présidente de l'asso. Pour le festival je complète le travail de Sylvain en communication, booking, organisation sur place, et je gère les bénévoles.
Etienne : Salut ! Je suis le trésorier et vice-président de l’asso, j’aide sur les différents aspects administratifs.
On va revenir sur l’historique et les premières éditions du festival. Comment est née l’idée du Venom Fest ? Aviez-vous déjà des groupes en tête ?
Sylvain : Depuis mes quinze ans je souhaitais monter un festival de Black Metal mais malheureusement dans ma région il était quasi impossible de monter un projet de ce genre… J’ai donc attendu la bonne occasion et ma majorité pour pouvoir concrétiser le projet. J’avais pas mal de groupes en tête comme Belenos, Carpathian Forest, Forteresse, Triptykon … Pour n’en citer qu’une petite partie.
Maëlle : Je laisse les gars répondre car je ne faisais pas partie de l'asso à l'époque...
Etienne : Organiser des concerts a toujours été notre première vocation et faire découvrir des groupes est un de nos objectifs sur le Venom Fest. Pour ma part, le groupe que j’avais en tête était une découverte de l’époque (VCID).
La première édition a eu lieu à Paris en janvier 2014 avec Nightforest en tête d’affiche. L’affluence a-t-elle répondu à vos attentes ? Quelles leçons en tirez-vous ?
Sylvain : Malheureusement l’affluence était très basse (et la date de la veille a été le pire bide de l’asso avec seulement huit entrées payantes !) sur le Fest on a eu une cinquantaine de personnes … Le lieu (ndlr : le Crossover Studio à Eragny) n’était pas du tout adapté et était trop éloigné des transports en commun et il n’y avait pas de vraie tête d’affiche fédératrice.
Etienne : Nous avons eu beaucoup de chance sur l’organisation de cette première édition car nous ne connaissions pas le lieu, il y avait dix groupes sur une journée et position géographique pas top.
Pour moi, la grande leçon de ce festival a été le fait de réaliser que ce festival serait un chemin de croix. Il est important d’avoir une motivation solide, de la bonne volonté mais surtout il y a beaucoup de rigueur et de professionnalisme qui sont nécessaires alors qu’à la base c’est juste un loisir.
Pourquoi s’être relocalisé sur Nantes par la suite ? Avez-vous reçu du soutien de la ville ?
Sylvain : Tout simplement suite à mon emménagement sur Nantes (qui a coïncidé avec le recrutement de Maëlle). Je pense qu’il manquait ce type de festival sur Nantes malgré la présence du Hellfest. Et non nous n’avons, à l’heure actuelle, aucun soutien de la ville (car nous n’en avons tout simplement pas demandé).
Maëlle : Nantes est une ville plutôt accueillante et dynamique pour le metal, sans être la jungle que peut être Paris, c'est donc assez logique comme évolution. Il me semble que Sylvain avait fait une date test avant de venir s'installer sur Nantes, il a bien vu que le public suivait.
Quels sont vos meilleurs souvenirs des premières éditions ? Groupes, public, anecdotes, etc...
Sylvain : Dans mes meilleurs souvenirs il y a la rencontre avec Ataraxie, Borgne et Monolithe particulièrement, leurs performances incroyables ainsi que celles de Wyrms, Öxxö Xööx et The Order of Apollyon.
Malheureusement j’ai plus retenu les mauvais souvenirs comme l’annulation de dernière minute de Glorior Belli sur la 2ème édition par exemple …
Maëlle : Pour moi ce qui reste gravé dans mon esprit c'est la satisfaction du public l'année dernière, le sentiment qu'on a accompli quelque chose de grand qui nous rend fiers et le public heureux. Tous ces groupes qui arrivent sans prise de tête et avec tant de bonne humeur aussi, des rencontres quoi !
Certains festivals du même genre vous ont-ils servi de modèle ?
Sylvain : Clairement le Throne Fest en Belgique !
Etienne : Il est clair que c’est le Throne Fest !
La jauge public était-elle à la hauteur de vos espérances l'année dernière ? Qu'espérez-vous pour cette nouvelle édition ?
Sylvain : L’année dernière l’affluence a dépassé toutes nos espérances (110 personnes par soir) ! Nous espérons avoir au moins 150 personnes par soir mais bon 200 ça serait parfait !
Maëlle : En effet, on était conscients qu'on aurait du monde car l'affiche était chiadée, mais de là à faire autant par soir...
Quels sont les groupes que vous êtes particulièrement fiers de booker cette année ? Esoteric ne viennent pas vraiment souvent en France. Comment les avez-vous convaincus ?
Sylvain : Angantyr qu’on aurait dû faire jouer en 2014 mais on avait dû annuler suite aux pertes engendrée par le Venom Fest I … Esoteric évidemment qui sont très rares dans nos contrées !
Convaincre Esoteric a été très facile, ils n’attendaient que ça à vrai dire, haha.
Maëlle : Angantyr ! Cult of Occult sont rares dans le coin aussi, je suis heureuse de pouvoir les présenter à notre public.
Etienne : VORKREIST et HELL MILITIA !!
Alors que les deux précédentes éditions se sont déroulées à la Scène Michelet, vous allez investir le Ferrailleur qui est une salle beaucoup plus grande. C'est une étape de plus ? Vous nourrissez de plus grandes ambitions à l'avenir ?
Sylvain : Oui, c’est une étape de plus et oui nous nourrissons de plus grandes ambitions, tant que cela fonctionne, il faut que nous continuions à grandir déjà parce que c’est stimulant pour nous et parce qu’aussi cela vient nourrir un cercle vertueux. Si le public est de plus en plus nombreux alors nous pouvons ramener des groupes avec une notoriété plus importante ou de plus loin et logiquement tout le monde est content.
Maëlle : Cette évolution est représentative de l'ensemble des dates de l'asso sur l'année. Toutes nos dates sur la saison 2016-2017 se déroulent au Ferrailleur car comme l'ont dit Sylvain et Etienne nous nourrissons de l'ambition, et Michelet est clairement trop petit, et pas dans l'esprit que nous recherchons désormais. Nous avons donc décidé de ne plus rien organiser là-bas.
Vos affiches mélangent allégrement Black Metal et Doom. Quels sont les ponts entre les deux genres pour vous ?
Etienne : Le pont entre deux styles réside dans le fait qu’ils sont extrêmes. Le Metal se démocratise et c’est une bonne chose mais, nous sommes intéressés par des groupes de Black et de Doom qui se revendiquent extrêmes ou dans l’opposition.
Sylvain : Effectivement je suis tout à fait d’accord avec la vision d’Etienne. Après l’idée de mélanger les styles est également le fait que le Doom/Death est extrêmement rare en concert dans la région (et en France en général)
Si vous deviez me convaincre de venir au Venom Fest en quelques phrases, que me diriez-vous ?
Sylvain : Y’a de la coke et des putes ! Non plus sérieusement nous proposons une affiche underground avec neuf groupes dont beaucoup sont rares dans nos contrées à un prix raisonnable le tout dans une salle sympa !
Maëlle : Accessible, que ce soit financièrement, humainement, ou géographiquement parlant, dans un bon esprit, et on se casse la tête pour offrir des affiches qui sortent de l'ordinaire avec une vraie cohérence.
Etienne : La proximité !!! Oui il y a de la bonne musique mais pas que, Nantes est très agréable, le public est fidèle : je recroise les mêmes personnes chaque année, les artistes sont proches du public et tu n’es pas obligé de montrer tes fesses devant une caméra.
En tant qu’organisateurs, pensez-vous que le succès des gros festivals profite aussi d’une certaine manière aux petits festivals ?
Sylvain : Pas vraiment … La présence de gros festivals nous gêne au niveau de la programmation puisque nous ne pouvons pas booker tous les groupes qui nous intéressent …
Etienne : En effet, je partage l’avis de Sylvain, nous allons aux concerts régulièrement et comme tout le monde nous basons nos choix sur la prog, le tarif, notre disponibilité à ce moment-là et des fois on prend aussi des risques en se disant que si on loupe un groupe sur une date, on pourra l’avoir sur un autre festival…
Maëlle : Je ne partage pas cet avis. Il est vrai que niveau booking les gros festivals peuvent être un obstacle car ils ont tout simplement plus de pouvoir, plus d'argent à offrir, et du prestige, mais ils permettent aussi d'ouvrir les gens au metal, d'avoir un public plus large, car on ne va pas se mentir j'ai grandi et toujours vécu à Nantes, et je ne pense pas que sans le Hellfest, la ville serait aussi « metal friendly ».
Je vous laisse le mot de la fin...
Sylvain : Merci au public & aux bénévoles dévoués de l’asso !
Et si vous souhaitez nous soutenir venez au festival, passez le mot autour de vous et n’oubliez pas que nous organisons des concerts à l’année avec MVP asso ! Prochaine date le 9 mai avec Fleshgod Apocalypse / Blazing War Machine et Entropia Invictus ! Et merci encore pour l’interview !
Maëlle : Merci pour l'interview et la possibilité de présenter notre festival. Comme l'a dit Sylvain on organise tout plein de concerts dans plein de genres à l'année, et ça fait toujours plaisir de revoir les mêmes têtes, et aussi des nouvelles, passez nous faire un coucou à l'occasion.
Etienne : Nous sommes toujours à la recherche de gens prêts à nous soutenir et il est aussi très important pour nous de recueillir vos avis et envies de prog pour que le Venom Fest soit un événement qui continue de grandir.
Le Venom Fest, organisé par MVP asso, se déroulera les 7 et 8 avril 2017 au Ferrailleur de Nantes.
Lineup : Hell Militia (Black Metal), Blacklodge (Industrial Black Metal), Esoteric (Funeral Doom - Angleterre), Angantyr (Black Metal - Danemark), Merrimack (Black Metal), Moonreich (Black Metal), Vorkreist (Black/Death Metal), Cult of Occult (Sludge/Doom Metal) et Father Merrin (Doom Metal).
Pour en savoir plus : https://www.facebook.com/venomfestfr
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Interview réalisée le 02 mars 2017.