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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Darkest Hour

Deliver Us

LabelVictory Records
styleMetal Héroïque
formatAlbum
sortiejuillet 2006
La note de
U-Zine
8/10


U-Zine

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Voilà un groupe qui caractérise bien ce que signifie le mot « talent ». De grands musiciens, une musique personnelle, des compositions originales et un vrai sens de l’efficacité avec des riffs tout simplement mémorables. On pourra citer sans le moindre problème plusieurs chef d’œuvres dans la discographie du groupe, on pensera à « Convalescence », « Sound the Surrender » et sa musicalité qui relève tout simplement du génie ou bien encore « With A Thousand Words To Say But One ». Petite marche arrière avec les tubes intersidérales que sont « The Sadist Nation » et ses mélodies héroïques, « Accessible Loss » qui tire sa science du break acoustique d’un certain Night’s Blood (avis aux connaisseurs), on pourra également citer l’excellent, que dis-je, l’immortel titre instrumental « Aquetis Vertunis ». Bref… Darkest Hour a eu son mot à dire jusque là et l'a très bien fait !

Le point commun entre Soilwork et notre formation américaine réside dans ce dénominateur commun représenté par un certain Devin Townsend, un personnage célèbre de la scène Metal certes, mais surtout un producteur énorme qui sait donner un plus au son de ses productions. Et c’est justement cette patte sonore qui rendit un second souffle au son Soilwork à l’époque de Natural Born Chaos, ce qui marqua à l’époque un grande révolution musicale pour cette formation. Et bien c’est exactement ce qui est arrivé à Darkest Hour lors de la sortie Undoing Ruin : un son plus fluide, plus déroutant aux premiers abords, plus mélodique et revendicateur, moins à cheval entre un Metal pseudo core et une touche franchement scandinave, moins crasseux, moins brutal et peut être aussi… Plus personnel. Cela ne signifiant pas meilleur pour autant puisque Hidden Hands of A Sadist Nation restera à jamais une merveille du genre, disons juste que l’heure la plus sombre se vit changée et différente, ni plus, ni moins.

Nous voilà donc en 2007, deux ans d’écart pour avaler la claque infligée par Undoing Ruin et pour certains, sûrement le temps de s’en lasser, pour enfin nous offrir son successeur Deliver Us. Avec le précédent opus, je pense que l’on peut enfin appréhender cet album de la meilleure façon possible, c'est-à-dire avec plusieurs écoutes et beaucoup de recul. Car oui, même si le précédent est un chef d’œuvre, à l’époque ça ne m’avait pourtant pas empêché d’être déçu lors des premières écoutes. Ici au moins, nous sommes déjà habitués au nouveau Darkest Hour. Mais voilà, le premier single « Demon(s) » en dira long car si après quelques écoutes vous pouvez être déçu par celui-ci, il ne fait aucun doute qu’après une bonne poignée de lecture votre avis change radicalement. Refrain aux premiers abords mollasson et ensuite agréable à l’oreille, musicalité restreinte aux premiers abords mais par la suite visiblement très accrocheur : pas la peine de vous faire un dessin. Malgré tout, une chose est évidente. Deliver Us est la suite parfaite du dernier album en date, sûrement pas autant de passages marquant comme le riff ultra entraînant de « Convalescence » mais comprenant néanmoins sont lot de hits.

On remarquera surtout l’excellente introduction « Doomsayer (The Beginning of the End) » et ses mélodies avenantes, « Demon(s) » avec son refrain très touchant et ses mélodies mélancolique façon maison (si, si, vous verrez bien), « A Paradox With Flies » et son excellente intro au clean, encore un putain de refrain, des mélodies touchantes dégageant un sentiment de révolte, presque héroïque (Darkest Hour le U2 du metal ?). On citera également le très direct « Stand and Receive Your Judgement », le tube en devenir « Tunguska » avec ces mélodies de beau gosse à faire rougir Mikaël (cassdédie au passage) ou bien encore l’énorme « Fire In The Sky » et ses gammes franchement inspirées ! On citera pour finir, le final « Deliver Us » et son remarquable solo qui prouve une fois de plus que Kris Norris et non pas Chuck Norris (je vous vois venir avec vos yeux de merlan frit) reste bel et bien le maitre du sweeping.

Pour faire la synthèse, disons qu’ici les fans auront largement de quoi réapprécier la formation avec, comme vous l’aurez constaté, un lot conséquent de hits et de mélodies entraînantes. Après, oui effectivement, ça reste en dessous du précédent car peut être un peu moins de génie mis en avant et sûrement moins d’inspiration, mais le plaisir est tout de même présent et le cd s’écoute sans le moindre effort car très régulier et compact dans l’ensemble. La production de Devin Townsend semble encore plus propre et plus moderne ; ça sonne comme une parfaite suite logique des choses, pas vraiment de gros changements à signaler sur ce plan là. Darkest Hour nous aura donc pondu un très bon album d’une musicalité à toutes épreuves mais manque de pot pour eux, les fans auront déjà côtoyé l’énorme avec les deux précédentes sorties. A vous de voir si le très bon vous séduira ou pas, en attendant, Deliver Us a les moyens de nous satisfaire en attendant peut être, un nouveau chef d’œuvre.


1. Doomsayer (The Beginning of the End)
2. Sanctuary
3. Demon(s)
4. An Ethereal Drain
5. A Paradox with Flies
6. The Light at the Edge of the World
7. Stand and Receive Your Judgment
8. Tunguska
9. Fire in the Skies
10. Full Imperial Collapse
11. Deliver Us

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