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Ah les préjugés hâtifs… Qu’est ce qu’il y a de pire ?
La première fois que j’ai inséré cet album dans ma chaîne, je l'ai retiré aussitôt après avoir entendu la voix du chanteur. Je plante le décor : prenez un tempo ultra lourd, des gros riffs, une production massive, un growl… Tout va bien dans le meilleur des mondes jusqu'à ce que Frankie se met à chanter d'une façon atroce entre gémissement à la Howard Jones (Killswitch Engage) et le ridicule. Voilà un CD qui n’aura pas fait long feu. Ca devient blasant les minets qui se mettent à faire du brutal ou vice-versa !
Un mois après, curieux de réécouter la bête, tout ne s’est pas exactement passé comme prévu. En effet, cette tentation s’est faite après avoir vu une annotation sur l’opus : « For fans of Hatebreed, Between The Buried And Me and Bury Your Dead ». En clair, des groupes qui savent créer des titres aussi virulents qu’intéressants.
C'est donc lors de ma deuxième écoute que je me suis pris une claque qui semblait me dire « Alors comme ça, tu as cru que je proposais des titres cul-cul la praline ?! Prépare-toi, tu vas prendre cher ». Je dois effectivement dire que j’étais bien loin de me douter que j’allais me prendre un groupe aussi remonté en plein dans le lard.
Emmure fait parti de cette nouvelle génération de groupes américains qui, autant bercés par le hardcore et le death metal, a tout simplement décidé de mixer les deux genres. L’efficacité et l’énergie du hardcore (les mosh parts de "The Key To Keeping The Fresh Is... I'm Dead" ou les cœurs de "It's Not Just A Party, It's A Funeral") s’accordent très bien avec la puissance et la lourdeur du death metal. Le tout est servi par quelques mélodies, suffisamment de technicité et une touche de folie grâce aux nombreuses distorsions. Les influences du groupe sont nombreuses : The Red Chord, Misery Signals, The Black Dahlia Murder, Bury Your Dead, A Life Once Lost…
Le chanteur ne part en vrille que sur le premier titre et se réautorise un petit excès sur "When Keeping It Real Goes Wrong". Son timbre de voix reste dans le registre hardcore (avec une pointe de testostérone en plus) sur l’ensemble des titres. Les compositions peuvent s'assimiler à un metalcore musclé.
La formation se paye en prime des invités de marque dont Karl Schubach de Misery Signals sur "Sleeping Princess In Devils Castle".
La production de ce « Goodbye To The Gallows » est vraiment massive, accentuant la brutalité des titres. Celle-ci est signée Zeuss (Hatebreed, Shadows Fall) des Planet Z Studios. D’une durée relativement courte (29 minutes 30), Emmure ne révolutionne pas grand-chose mais nous propose un cocktail détonant. Il est certain que beaucoup trouveront la recette banale mais peu pourront rechigner sur l'agressivité fulgurante de cet opus.
1. Ticket for the Paralyzer
2. 10 Signs You Should Leave
3. When Keeping It Real Goes Wrong
4. Rusted Over Wet Dreams
5. You Got a Henna Tattoo That Said Forever
6. Travis Bickle
7. Sleeping Princess in Devil's Castle
8. Key to Keeping the Show Fresh Is... I'm Dead
9. It's Not Just a Party, It's a Funeral
10. When Everything Goes Wrong, Take the Easy Way Out
