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Death n’est rien d’autre que l’une des formations de death métal (et de métal tout court !) les plus cultes qui soit. Son compositeur de génie, Chuck Schuldiner, a effectué un travail exemplaire et magistral durant les sept albums et les multiples démos et singles que compose la discographie du groupe. De plus, Death a été l’un des précurseurs du death métal et qui plus est, à donner en partie son nom à ce style musical (Possessed ayant écrit en 1985 son fameux "Death Metal"). Personnage intimiste, Chuck a su traverser les époques sans jamais se démoder et influence encore aujourd’hui de nombreuses formations. Mais c’est en 1991, avec la sortie de Human, que Death a explosé aux yeux de tous et s’est distingué avec son talent incontestable (1991 étant une année mémorable pour le death car elle coïncide aussi avec le sortie d’Effigy of the Forgotten de Suffocation).
Après trois albums, le groupe va signer ici l’un des albums les plus marquants – et parfaits – de sa carrière. Le line-up, composé des musiciens hors normes, n’y est évidemment pas pour rien. En plus de l’excellent guitariste qu’était Chuck, Steve DiGiorgio (Sadus) s’occupait de la basse - et quelle basse !, Paul Masvidal (Cynic) de la seconde guitare et Sean Reinert (Cynic) de la batterie. Chacun des artistes présents sur cet opus possèdent un talent indéfinissable ; rarement un line-up aura été d’une aussi bonne qualité sur un album de métal. Les quatre virtuoses maîtrisent l’œuvre qu’est ce Human du début à la fin.
Tout commence avec "Flattening Of Emotions", qui démarre avec une accélération qui ne laissera tout le monde sur le carreau. Sean Reinert s’illustre d’ailleurs tout au long de l’album avec ses rythmiques mêlant jeu spartiate et feeling jazzy. La structure des morceaux est très travaillée et la touche Schuldiner est reconnaissable parmi des milliers. Les compositions se suivent mais ne se ressemble pas, entrainant l’auditeur dans un univers tantôt froid, tantôt mélodique, et avec bien sûr une technicité omniprésente. Les titres se distinguent peu au niveau de la qualité (même si "Vacant Planets" est un peu moins accrocheurs). Human ne comporte uniquement que des joyaux. L’opus est un condensé d’excellence, rempli de morceaux donnant la chair de poule et dégageant moultes sentiments. La musique du groupe ne laisse personne de marbre et comporte un petit quelque chose qui nous fait adhérer directement à Death. "Lack Of Comprehension", "See Through Dreams" et "Suicide Machine" surplombent peut-être un peu le tout mais le reste les talonne de très près. L’opus comprend aussi la mystérieuse instrumentale "Cosmic Sea". Le nom du titre résume à lui celui-ci. Un voyage auquel on ne s’attendait pas et qui vient donner un bouffé d’air frais avant le dernier morceau.
Pour la production, Death s’est tourné vers les studios les plus réputés de l’époque, le studio Morrisound avec bien sûr Scott Burns derrière les manettes. Cette dernière est de très bonne qualité et a plutôt bien vieilli avec le temps. On pourrait juste regretter qu’elle sonne un peu trop Scott Burns mais vu la qualité du son, on n’est pas en mesure de considérer ceci comme un défaut.
Chuck Schuldiner (décédé en décembre 2001 d’une tumeur au cerveau) nous a prouvé durant sa courte vie que Dieu existe. Compositeur hors norme, il a su donner au death métal un visage plus classe et prenant. Un album que tous les fans de death métal qui se respectent se doivent d’avoir dans leur discothèque. Il fait parti de ce que le groupe a su faire de mieux et reste un parfait équilibre entre le début de sa discographie et la fin, plus progressive. Death est, à mes yeux, le groupe majeur en ce qui concerne le death métal et se fait trop souvent piquer la vedette par Cannibal Corpse, Morbid Angel ou encore Deicide… Chapeau bas monsieur Chuck Schuldiner !
1. Flattening Of Emotions
2. Suicide Machine
3. Together As One
4. Secret Face
5. Lack Of Comprehension
6. See Through Dreams
7. Cosmic Sea
8. Vacant Planets
