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Depuis 2004, les hongrois de Ektomorf enchaînent les albums au rythme d’un CD par an. Après "Destroy" en 2004, et "Instinct" en 2005, ce nouvel opus Outcast(en un mot ce titre de skeud une fois encore, oui oui je sais, j‘ai l‘œil) débarque fraîchement en 2006. L’occasion de nous poser la question si oui ou non ils parviennent enfin à se renouveler et se démarquer un peu plus, par la même occasion, des critiques de la masse faisant d'eux un simple groupe plagiat au Soulfly de Max Cavalera…
Note : petite reflexion positive que je me suis faite vis à vis du nombre de pistes de ce CD promo, à savoir 99 (ce n'est pas la première fois que j'en reçois des comme ça)… c'est effectivement gênant pour l'élaboration de la chronique sur le moment, mais ne faisons pas la fine bouche, cela limite la diffusion de celui-ci sur les réseaux P2P, voyons le bon côté des choses, on va m’appeler Schtroumpf grognon sinon à force...
La chanson éponyme « Outcast » lance le CD. Après une intro guitare Tzigane typiquement hongroise de quarante secondes, on plonge directement dans ce qui s’apparente au "label Ektomorf", à savoir, gros mur de guitares aux sonorités Thrash/Tribal, et un Zoltán Farkas(à lire son nom, je peux pas m’empêcher de me demander à chaque fois, sourire aux lèvres, si ce mec ne vient pas d’une autre planète !) qui s’époumone à chanter de sa voix éraillée les paroles du morceau. Le refrain de celui-ci reprend comme à l’habitude le nom de la chanson ("OUTCAST !… OUTCAST !"). Même schéma grosso modo pour les deux chansons suivantes (« I Choke » et « Ambush In The Night »). Et là… c’est le drame pourrait on dire : au bout de trois morceaux, on se rend compte qu’il ne va pas falloir compter sur de grosses innovations majeurs de nos hongrois. Certes, ils restent dans le style qui leur convient le mieux, mais je n’ai pas forcément l’impression qu’ils veulent élever les débats. Ça a la patate au niveau instru’, ça gueule de façon convaincante, mais sur l’ensemble de la galette, ça reprend à peu de chose prêt la recette des précédents efforts. A titre de comparaison, un groupe de death comme Cannibal Corpse peut se le permettre, tant la technicité entre autre du combo sur ses compositions les rendent brutalement inoubliable, mais pas Ektomorf, dont la simplicité, le côté calculé et répétitif des chansons nous emportent peu à peu vers un sentiment de monotonie.
Je note tout de même quelques petites choses par ci par là qui pimentent "Outcast", sans que cela suffise à acquérir de manière suffisamment positive mon approbation : des brefs passages Tziganes ( l’intro de « Ambush In The Night », le chant hongrois au début de « I Confront My Enemy », ou la chanson instrumentale & atmosphérique « Chamunda »), une espèce de ballade innovante, mais un peu gâché par les cris de Zoltán (sur « Who Can I Trust (Prayer) »), de la double pédale grâce au morceau « Hell Is Here », et enfin, la reprise du titre « Fuel My Fire » de Prodigy, ce qui est une bonne initiative en soit, mais qui s’avère être un fiasco au niveau de l’interprétation globale, tant on a l‘impression qu' Ektomorf traite cette chanson comme n’importe laquelle de leur cru. Bâclé un peu bref.
On peut trouver de bonnes raisons de saluer les quelques initiatives du groupe, tel que cette reprise de Prodigy donc, mais il n’empêche qu’ au final, Ektomorf continue album après album de nous proposer rien de bien innovant. Le groupe joue avec fougue (ça s’entend), et on apprécie d‘écouter quelques titres par çi par là, mais engloutir d‘une traite cette album en entier, c‘est déjà moins gaie. Un groupe qui continuera à convaincre sans nul doute en première partie de concert certains assidus, mais qui n'obtiendra pas encore les encouragements des individus ayant critiqués le peu d'identitée propre des CDs précédants.
1. Outcast
2. I Choke
3. Ambush In The Night
4. I´m Against
5. We Rise
6. Red I
7. Who Can I Trust (Prayer)
8. Leave Me Alone
9. Fuel My Fire (Prodigy Cover)
10. I Confront My Enemy
11. Hell Is Here
12. Chamunda