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jeudi 31 mars 2016

Reckless Love + Santa Cruz

La Boule Noire - Paris

Eve Knoxx

Si tu me croises en fest, fais comme si c'était jamais arrivé. Glam Metal principalement, mais des fois d'autres trucs.

Nous y voilà, la Reckless Cruz 2016 enfin à Paris, à la Boule Noire plus exactement. C'est avec une légère surprise que nous apprenons que la soirée est sold out, et que nous découvrons une queue interminable devant la minuscule salle parisienne. Tout le gratin Glam de Paris (voire de France) est au rendez-vous, spandex et bandanas colorés sont de rigueur. Reckless Love sont très attendus, les Finlandais n'ayant encore jamais mis un pied dans la capitale, contrairement aux petits jeunes de Santa Cruz qui eux ont foulé le sol français à plusieurs reprises. Petits jeunes qui ont déjà leur propre fan base ! N'étant pas une fan des attentes interminables, et étant arrivée très tôt, je suis en terrasse d'un bar sirotant un demi quand je vois Archie Cruz marcher vers la salle, un gobelet Starbucks à la main. Le pauvre gars n'aura pas eu le temps d'atteindre le tour bus qu'une flopée de beaufs, heu, de fans, désolée, sera à son cul à quémander photos et autographes. Le type essaye de s'en sortir à coups de sourires et de « Je dois aller faire les balances », mais apparemment aucun des jeunes admirateurs en leggings ne parle un traitre mot d'anglais, et la mascarade durera 20 bonnes minutes. 20 minutes durant lesquels le gratteux de Reckless Love, Pepe, passera incognito avec une capuche au milieu de la même foule sans que personne ne le reconnaisse. Sacré glameux, ils m'avaient manqués tiens !

SANTA CRUZ

C'est avec une légère appréhension que j'attends la prestation de Santa Cruz. Ils ont en effet la réputation d'avoir pas mal de soucis techniques sur scène, notamment le son du chanteur qui serait quasi-inaudible – les plus méchants iront jusqu'à dire « Mais c'est pas bien grave ». Ah, la musique de Pirates des Caraïbes rententit, et les lumières s'éteignent. Curieux choix d'entrée en scène...

Les minots attaquent direct dans le vif de leur réputation puisque la sangle de la basse Mitja "Middy" Toivonen rendra l'âme au premier morceau, Bonafide heroes. L'ingé son monte sur scène, ça fait vraiment bordel, la basse tombe par terre, se désaccorde, la scène traîne en longueur. Le batteur Tapani "Taz" Fagerström essaie de gagner du temps en entamant Imigrant Song de Led Zeppelin. Ca aurait pu fonctionner si le chanteur n'avait essayé de suivre en miaulant plus que chantant la célèbre intro. Sa tentative me rend triste pour lui, parce que je l'aime bien quand même, Archie Cruz. Heureusement, ça ne durera qu'une minute tout au plus (l'ingé son a ingénieusement (bah wi c un ingénieur hihi) « réparé » la sangle avec du scotch noir.. hum.). Les voilà donc repartis comme en l'an 40, prêts à déchaîner la salle !!! Ah.... Ben... Non... C'est au tour du chanteur guitariste Archie Cruz de perdre sa sangle de guitare. A croire que c'était un pari là les gars... Le gamin ne se défrise pas, pose sa guitare à terre en continuant de chanter, et on court lui en amener une autre. Déjà, c'est meilleur genre que l'épisode précédent 'Scotch et miaulements'.

 

Le morceau 6(66) Feet Under rententis et Santa Cruz se défonce sur scène pour rattraper leurs gaffes du début, ils mettent toute leur énergie dans ce morceau et commencent à sérieusement faire bouger la Boule Noire. J'aurais aimé pouvoir vous confirmer si la rumeur disant que le chanteur ne sait pas chanter juste est vraie, mais pour cela il aurait fallu l'entendre. Sa voix sera bien trop souvent couverte par les choeurs, ou même par... le public. On ne l'entend vraiment que quand il s'adresse à nous (particulièrement heureux de faire sold out, il sera hyper communicatif). Bon, on ne l'entend pas vraiment chanter, mais pour ce qui est du jeu de scène, je n'ai rien à redire, il est excellent. Il a l'air réellement heureux d'être là, il sourit comme un gosse et c'est communicatif. Le guitariste Joonas "Johnny" Parkkonen a l'air transporté (enfin, ou se donne un genre transporté, à débattre) et balance des solos qui remuent l'estomac. Le batteur est impliqué et dans l'ensemble, tous les musiciens sont carrés. Archie fait vraiment marrer avec ses tronches un peu folles et son sourire de Joker, le bassiste ben...il fait marrer aussi mais parce qu'il ressemble à un Hanson Brother avec sa longue chevelure blonde et lisse et sa chemise à carreaux autour des hanches. Ils balancent leurs trois 'tubes', Nothing compares to you,Wasted & Wounded et We Are the Ones to Fall, et je me surprends à lever le poing et chanter avec eux. La salle pogote sacrément, on voit que certains ne sont venus que pour Santa Cruz, le public réagit parfaitement à leur show. Autant le démarrage sur les chapeaux de roues ne laissait rien présager de bon, autant ils m'ont surprise, et m'ont donné envie d'en voir plus.

Setlist :

Bonafide heroes
Velvet Rope
Remedy
Bye Bye Babylon
6(66) Feet Under
Let Them Burn
Nothing Compares to You
We are the Ones to Fall
Wasted & Wounded
Aiming High

RECKLESS LOVE

Reckless Love... Comment vous dire... On aime pas parce que c'est du bon glam 80's, tout simplement parce que c'en est pas. On aime pas parce que Olli Herman était dans Crashdiet, puisqu'il était pas super bon avec eux. Certains morceaux sont hyper années 80, et certains sont carrément de la pop finlandaise. On peut pas tellement expliquer pourquoi on les aime, mais on les aime d'Amour.

Ils débarquent sur scène avec un Animal Attraction qui déchaîne directement le public, puisque ce morceau est l'hymne du second album (éponyme) et c'est pour beaucoup grâce à son clip ultra cliché que Reckless Love s'est fait connaître en France. Sur le moment on s'en fiche un peu de déterminer si ils sont bons sur scène ou pas, on se contente de lever les poings et chanter les paroles hyper profondes en même temps qu'Olli. Ce n'est qu'au deuxième morceau, issu de l'album Spirit, qu'on a le regret de s'apercevoir que notre cher Twisted Olli chante... faux. Les couplets sont très propres, les woooooh yeaaaaah (principales paroles de tous les morceaux) fonctionnent, mais on perçoit pas mal de faussetés durant les refrains, et c'est dommage. M'est avis qu'il aurait mieux valu traffiquer un peu moins la voix sur les 3 premiers albums pour éviter les mauvaises surprises (mais je ne veux pas être mauvaise langue, en effet on apprendra deux jours plus tard via instagram qu'il avait la grippe et l'a gentiment refilée au batteur pour la suite de la tournée).

Les lumières deviennent vertes et épileptiques pour le morceau Monster, pour le moment le seul morceau illustré d'une vidéo du nouvel album InVader. La voix d'Herman change radicalement, et je suis assez rassurée : le nouvel album annoncait soit un cancer de la gorge soit un trop plein d'effets, mais non, il est bien capable de changer sa voix d'Animal Attraction à Monster. Les éclairages révèlent un Olli horné d'une casquette en cuir légèrement YMCA et donnent un côté hyper flippant à Pepe et son sourire chelou. Pepe qui d'ailleurs montre une énergie folle et une propreté dans ses solos surprenante. Il nous ferait presque oublier le bassiste qui s'efface un peu et n'est pas très communicatif. Mais on ne va pas vraiment lui en vouloir, le chanteur présentera les membres du groupes assez régulièrement pendant le show, mais toujours en omettant le bassiste. La première fois on plaidera un oubli, la troisième on criera au complot.

On sera très surpris d'avoir droit au morceau Badass – mon préféré – puisqu'il n'est pas sur la setlist de la veille et l'avant-veille, et c'est avec les poings levés et un énorme pogo rassemblant toute la Boule Noire que cettedernière a accueilli le meilleur morceau du premier album Reckless Love, à l'époque où ils trouvaient les éclairs bleus et roses toujours cool.

                                

J'étais quelque peu inquiète que la setlist soit principalement composée de morceaux tirés d'InVader, mais on a eu notre dose, que ce soit de l'album éponyme, d'Animal Attraction ou Spirit. Ils intégreront cependant le style d'InVader dans beaucoup d'anciens morceaux comme Beautiful Bomb ou Edge Of Our Dreams, en changeant à chaque fois les éclairages en vert, et en retrouvant ce côté plus inquiétant et beaucoup moins 80s le temps d'un demi couplet. Je trouve cette mise en scène judicieuse, les mecs nous disent par là de ne pas nous inquiéter, ils restent Reckless Love, et pourront toujours chanter leurs vieux morceaux, même si ils évoluent dans un sens que l'on aurait peut-être pas imaginé.

Le choix de jouer Scandinavian Girls (tiré d'InVader), par contre, est un peu surprenant, puisque ce morceau est, hem, à chier. Mais bon, on chante quand même un peu parce qu'on veut pas les vexer, et parce qu'Olli Herman nous fait une petite danse orientale et bougeant son boul' de biatch et qu'après tout, on est faibles. Il n'attendra pas plus longtemps pour faire péter son t-shirt, ce qui est une gentille idée pour la gente féminine, mais pas si gentille pour ceux qui avaient très envie d'entendre le morceau Back To Paradise. Perso, tout ce que j'ai entendu, c'est des hurlements trop aigus pour être humains et le très célèbre « à poil », dont les français et françaises ne se lasseront donc jamais. Heureusement, les groupies ne gâcheront qu'un morceau. Olli nous fait chanter le refrain d'On The Radioa cappella avant de démarrer le morceau qui s'avérera à la hauteur musicalement même si la voix laisse à désirer (la grippe, les enfants, la grippe...). Hessu Maxx, Jalle Verne et Pepe Reckless ont prouvé tout le long du show qu'ils ne sont pas seulement des musiciens de studios mais bel et bien un groupe de scène, même si les blagues sur les bassistes ont l'air d'aller bon train dans le tour bus.

Avant d'entamer Night On Fire, Olli Herman remercie ses musiciens (dont Jalle Verne, le bassiste, enfin!!), ainsi que l'ingé son, ainsi que la salle, ainsi que le mec qui fait on ne sait pas trop quoi, enfin bref il remercie une dizaine de personnes et ça devient un peu lourd et en plus ça veut dire que c'est la fin et ça, c'est triste. Ils jouent Night On Fire devant un public complètement réactif et déchaîné, nous salue, et s'en vont.

                           

Pour le rappel, ils choisiront de jouer We Are The Weekends, qui, comme vous le lirez dans notre interview d'Olli Herman, est un morceau particulièrement important pour eux (et en fait leurs paroles ne sont pas si stupides, mais faudra lire l'interview pour comprendre !). Ils terminent par.. ben, Hot, bien sûr, quoi d'autre ? Ce morceau restera leur plus grand tube, et celui qu'on connait tous par cœur. On sait que c'est fini mais on a pas envie alors on hurle, on danse, on lève les poings, on lève les cornes, on secoue la tête comme jamais, on veut qu'ils se souviennent de Paris et qu'ils reviennent, surtout qu'ils reviennent. Traditionnelle photo sur scène avec le public en fond, cinq minutes de cris et d'applaudissements, et c'est déjà fini...

Ils attendent cependant que la salle se vide un peu pour venir faire quelques photos avec les fans, aux côté de Santa Cruz (qui, eux, cherchent désespérément une after). J'ai assez peu apprécié la groupie qui a aperçu Olli depuis l'autre bout de la salle et a couru vers lui en hurlant et en renversant ma bière, je dois dire que je pensais vraiment que les filles comme ça, il y en avait que dans les films. Par contre, elle a essayé de lui rouler une pelle et elle s'est pris un vent, et ça, c'est cool.

Set List

Animal Attraction
So Happy I Could Die
Monster
Beautiful Bomb
Badass
Edge Of Our Dreams
Scandinavian Girls
Born To Break Your Heart
Rock It
Back To Paradise
On The Radio
Night On Fire
Rappel
We Are The Weekends
Hot

Merci à La Boule Noire, Ninon d'Alternative Live et Lars Johnson