Mais oui mais oui 2015 est bientôt finie. Et quoi de mieux finalement pour clôturer cette année ô combien chargée en émotion que de se coltiner l'une des sorties Thrash les plus prometteuses de l'année aux côtés de Hidden Evolution (Angelus Apatrida), j'ai nommé bien sûr Tormenting The Innocent le dernier méfait en date de Bio-Cancer.
Pour les retardataires le groupe nous est tout droit venu d'Athènes et nous a donc sorti son second album en février dernier chez Candlelight Records. L'ancien label de Lee Barrett qui, ma foi, a bien su tirer son épingle du jeu cette année en signant aussi un premier contrat avec les Italiens d'Ultra-Violence (Deflect The Flow).
Enfin bref, nerveux c'est sans doute la première chose que je retiendrai en tout cas de ce nouvel opus à l'exemple finalement du titre d'ouverture Obligated To Incest permettant au groupe de rentrer directement dans le vif du sujet. Les riffs, autant inspirés par la vieille école par leur côté virevoltant (petites réminiscences des premiers Annihilator et Megadeth) que par la plus récente grâce à leurs accélérations aux faux-airs de Havok ou d'Eliminator sortent sans hésiter le gros calibre comme cette basse, loin d'être timide, fluide, osant même parfois quelques harmoniques et quelques petites folies (Boxed Out).
Dans la même veine Bio-Cancer peut également compter sur l'indomptable Bullet Proof, certainement l'un des morceaux les plus rodé de ce nouvel opus ; vraiment blindé en riffs efficaces et incisifs pour le coup. Mais ce qui donne encore plus de force et un cachet supplémentaire aux compos c'est assurément cette voix, que dis-je, ce cri démoniaque infligé par l'excellent Lefteris "Possessed" Hatziandreou, véritable goule sortie de nulle part qui n'est pas sans rappeler Pat Lind (Morbid Saint) et ses vocaux deaththrash si particuliers.
Tout le long Tormenting The Innocent se voit en outre muni d'une batterie au son bien fat bombardant volontiers les grosses caisses à l'instar de Chemical Castration (la violence de ces refrains !) ou de l'impitoyable Haters Gonna... Suffer ! qui ne renierait sans doute pas un bon Thrashocore fier de son matraquage hyper-furieux. Le seul petit point noir de l'album restant peut-être les solos – et à la limite je suis vraiment tatillon – moins convaincants que le reste j'ai l'impression mais qui, après tout, sont là pour meubler une déco déjà bien pourvue, donc rien de bien méchant...
D'ailleurs pendant que j'y suis, force est de constater que Bio-Cancer se veut tout de même plus à l'aise dans ses baskets que sur Ear Piercing Thrash, un premier essai qui vaut moins le détour pour la p'tite idée avec son rendu plus linéaire, comme le prouve assez surprenamment F(r)iends Or Fiends avec ses accents Heavy-Speed bien plus mélodiques que les autres titres (en plus de son intro au violoncelle s'il-vous-plaît) permettant au talent du groupe de mieux s'exprimer.
Pas besoin d'en dire davantage donc, la grosse lesson in violence de 2015 est signée nulle autre que par Bio-Cancer. Des Grecs qui du coup ne sauraient trop tarder à s'imposer comme un élément de poids de la scène grecque aux côtés de Suicidal Angels ou d'Exarsis (moyennant bien sûr une nouvelle offrande du même acabit).
Tracklist :
1. Obligated To Incest
2. Tormenting The Innocent
3. Bulletproof
4. Boxed Out
5. F(r)iends Or Fiends ?
6. Think!
7. Chemical Castration
8. Haters Gonna… Suffer!
9. Life Is Tough (So Am I)