Havok + Warbringer + Gorod + Exmortus
Le Petit Bain - Paris
Après avoir fait trembler l’Altar au Hellfest 2016, Havok signe son grand retour par chez nous pour la promotion de son dernier album Conformicide. Sur les routes depuis le mois d’avril avec les collègues de Warbringer, Exmortus et Gorod, direction la salle du Petit Bain pour l’avant-dernière date de la tournée, qui affiche d’ailleurs complet. Retour sur cette soirée exceptionnelle qui n’aura pas été de tout repos !
Exmortus
18h50, c’est parti pour le premier show de la soirée avec l’arrivée sur scène d’Exmortus. Venus défendre leur dernier album Ride Forth, le digne successeur de Slave To The Sword, les Américains ont le mérite de ne pas tourner autour du pot en attaquant directement par du Death-Thrash mi-technique, mi-mélodique. Riffs complexes débordant de maîtrise, solis maniés avec brio, accélérations guerrières, refrains exaltants… Les quatre musiciens enchaînent sans broncher une seconde leurs morceaux, qui défilent chaque fois sous une pluie de notes. Notamment pendant la reprise impressionnante du 3ème mouvement de la Sonate au Clair de Lune, inspirée de Beethoven. Un des moments phares du concert où le groupe exploite aussi à fond ses influences metal néo-classiques, très bodomiennes par moment, en alternant avec virtuosité les shreds, les tappings et autres montées-descentes de gamme ultra rapides. Une véritable performance musicale et visuelle qui ne présage que du bon pour la suite.
Setlist :
For the Horde
Death to Tyrants
Moonlight Sonata (Act 3)
Speed of the Strike
Metal is King
Gorod
On enchaîne directement avec Gorod, les seuls Français présents à l’affiche de ce soir, que le public parisien encourage dès les balances et semble attendre au tournant. Si Exmortus a placé la barre très haut juste avant, le groupe semble bien parti en tout cas pour poursuivre la soirée en beauté. Et effectivement les Bordelais nous gratifient d’un set exemplaire - une fois de plus - grâce à son Tech-Death sophistiqué, toujours aussi finement relevé sur ses passages prog', mais pas seulement ! Armé de Kiss The Freak, le nouvel EP concocté spécialement pour cette tournée printanière, le combo aquitain parvient également à convaincre en s’essayant à des morceaux beaucoup plus thrash, mais qui conservent évidemment cette patine Gorod reconnaissable entre 1000. En tout cas c’est encore un sans-faute pour Benoit Claus et sa bande, même si la Kasteel brune n’aura malheureusement pas coulé à flot (info pratique : le Petit Bain n’en sert pas).
Setlist :
State of Secret
Here Die Your Gods
Being a Jerk
Dig Into Yourself
The Call to Redemption
Birds of Sulphur
Programmers of Decline
Disavow Your God
Warbringer
Déjà treize ans d’existence et cinq albums au compteur pour Warbringer, de retour cette année avec la sortie de l’excellent Woe To Vanquished ! Après trois ans d’absence dans les salles parisiennes, inutile de dire que le groupe est bien déterminé à en découdre avec le Petit Bain, où la température monte subitement d’un cran lorsque les 5 musiciens prennent d’assaut la scène. Entre l’opening sur Silhouette qui plante directement le décor, la grosse trempe infligée sur le terrible Remain Violent ou bien l’inratable Prey For Death (qui calme parfois le jeu, pour mieux attaquer en retour), il faut dire que la machine Warbringer semble parfaitement huilée ce soir pour mettre à rude épreuve nos cervicales.
Comme la dernière fois que je les avais croisé au 106, à Rouen, ça n’en démord pas non plus du côté du pit, qui déborde de toute part avec des mosheurs et des crowdsurfeurs - ou plutôt des crowdsurfeuses - aux aguets. Au milieu du set, le groupe nous réserve également une petite surprise en invitant David Sanchez sur scène quelques instants, pour filer un coup de main sur Hunter Seeker. Un beau moment de partage entre les deux chanteurs, qui prennent plaisir à pousser la gueulante chacun leur tour. Seuls Combat Shock et Living Weapon manquent finalement à l’appel pour conclure dignement ce show aussi intense, que sportif. Quoiqu’il en soit, Warbringer n’aura pas failli à sa réputation ce soir : vivement une date en tête d'affiche !
Setlist :
Silhouettes
Woe to the Vanquished
Remain Violent
Shellfire
Prey for Death
Hunter-Seeker (feat David Sanchez)
Living in a Whirlwind
Combat Shock
Living Weapon
Havok
Place maintenant à Havok pour le quatrième et dernier round de la soirée. Après une petite intro inspirée par le célèbre roman 1984 de George Orwell, une des principales influences présentes sur le dernier opus, c’est parti pour un gros quart d’heure de tueries avec Point Of No Return en pole position, suivi dans les plus brefs délais de Claiming Certainty et Hang 'Em High. Ces deux derniers, bourrés d'énergie, aux riffs tranchants et incisifs, prouvent que Conformicide a tout d'un grand cru et transforment rapidement le Petit Bain en grosse marée de sueur (à cause de cette chaleur étouffante et du nombre de spectateurs au mètre-carré).
Pourtant, même s’ils enchainent leur 26ème date ce soir à Paris, les Américains ne laissent transparaître aucun signe de fatigue du début à la toute fin du set. Notamment sur le démentiel Prepare For Attack, très propice au moshing et au crowdsurfing encore une fois. En plus d’être irréprochable sur ses lignes vocales et ses fameux cris arrachés, David Sanchez endosse quant à lui son rôle de frontman à la perfection. Grands sourires adressés aux premiers rangs, quelques grimaces complices avec les photographes, attitude communicative et bienveillante tout le long... Le chanteur-guitariste soigne les moindres détails de sa prestation, devant un parterre de fans aussi ravis, que comblés.
Autant No Amnesty et D.O.A. demeurent toujours des perles d’efficacité en live (avec leurs riffs imparables et leurs refrains très catchy, repris en coeur par la foule), autant j'ai l'impression que certains morceaux récents ont plus de mal à convaincre quelques spectacteurs par moment. Un petit point noir qu'on ressent en particulier sur Ingsoc et son début peut-être trop destructuré, qui semble perdre le public quelques instants (à échanger la prochaine fois avec Time Is Up, grand absent de la setlist de ce soir ?). Mais Havok peut compter sur la présence de son bassiste pour se rattraper et mettre à l'honneur d'autres titres plus efficaces de Conformicide, où la quatre cordes occupe d’ailleurs une place prédominante. En effet, le quartet de Denver ne s’y est pas trompé en offrant une place de choix à Nick Schendzielos (Cephalic Carnage, Job For A Cowboy), qui nous régale d'une grosse séance de slaps pendant Intention To Deceive.
Quatrième concert de la soirée, quatrième baffe. C'est le constat que l'on peut dresser après cette nouvelle performance d'Havok, qui aura rempli sa mission avec succès, en détruisant un bon nombre de nuques et de tibias ce soir. Rendez-vous au Brutal Assault pour la rincette !
Setlist :
Point of No Return
Claiming Certainty
Hang 'Em High
Prepare for Attack
Fatal Intervention
No Amnesty
D.O.A.
Covering Fire
Ingsoc
From the Cradle to the Grave
Intention to Deceive
Give Me Liberty...or Give Me Death
Merci à l'équipe de Garmonbozia et au Petit Pain pour cette soirée.