Darkall Slaves + Balance Of Terror + E.B.D.B. à Lille
El Diablo - Lille
Dans l'équipe car il était là avant.
La saison des fests étant désormais finie, nous revoilà aux bons concerts de bars avec une petite date death metal de derrière les fagots proposant les Belges de E.B.D.M, accompagnés des locaux de Balance of Terror et Darkall Slaves. Pas mal de monde ce soir d’ailleurs avec étonnamment une forte présence féminine. Ce n'est pas encore la parité, mais le fait et étonnant surtout pour un plateau de ce style. Metalleux au cœur à prendre, si la solitude te pèse, enfile ton plus beau t-shirt, un slip propre, et viens jouer les jolis cœurs pour tenter de trouver ton âme soeur. Et puis ça doit marcher, comme le prouve la présence d’un couple avec une toute petite gamine vêtue d’une mini veste à patch toute mignonne arborant du Deicide, du Cannibal Corpse et un dossard Obituary. Mais fini le carnet rose, on passe aux concerts et au premier groupe de la soirée, E.B.D.B..
Schifeul : Sachant que c’est l’acronyme de Ejaculation Beyond Diarrhea Boundaries, ça risque d’être assez fin d’entrée de jeu ! Le groupe belge donne dans un slam Death plutôt efficace avec quelques parties hystériques avec un chant aigu et des envolées rapides, juste ce qu’il faut pour aérer un peu leur musique. Mais bon, ça reste du slam, on passe un bon moment, mais le souvenir ne durera pas éternellement. Environ 45 minutes pour être exact, après on oublie un peu. Reste l’attitude sur scène plutôt décontractée, avec un frontman qui une fois sorti des 5 mots de français qu’il connaît, essaye de chauffer le public par de petites blagues. Le reste du groupe non plus n’hésite pas à balancer des vannes. Entre eux. En flamand… Dommage.
AxHell : C’est avec une bière à la main que je suis placé pour assister au set des Belges de E.B.D.B. J’avais déjà eu l’occasion d’écouter leur EP sur Bandcamp quelques mois auparavant et l’avais trouvé bien trop quelconque. La case « live » était donc une occasion supplémentaire de me convaincre. Autant être franc dès le départ, ce show n’aura pas vraiment été à mon goût... Officiant dans une mixture Death/Grind assez brouillonne parsemée de passages typiquement Slam tout aussi anecdotiques, la sauce ne prend définitivement pas. Le tout est éxécuté sans maestria. « Redondant » est le mot que j’aurai le plus entendu dans l’assistance pour qualifier ladite prestation... à raison. Dommage car les musiciens semblent vraiment heureux d’être présents ce soir, et essayent tant bien que mal de nous faire adhérer à leur univers malgré l’absence de pogos. Je ne retiendrai de cette première partie au final que le sublime tee shirt Family Guy du chanteur. « Victory Shall Be Mine » !
Schifeul : Place à Balance Of Terror, que je revois donc un tout petit peu moins d’un an après leur tout premier concert. Et on peut dire que le groupe a déjà pris de la bouteille, mieux en place qu’à l’époque, mais avec toujours un Flo intenable, Balance Of Terror va sortir un très bon set, oscillant entre brutal death et grind. Vers la fin du set, Flo annonce que pour leur avant-dernier morceau, on aura droit à un featuring avec Markus, De Darkall Slaves. Après cette boucherie dans les règles, le frontman annonce qu’il leur reste deux morceaux (oui, moi aussi, j’ai tiqué) et s’exécute avec Sherlock Bones puis pour ultime titre une bonne reprise de Brutal Truth.
AxHell : Cela fait déjà plusieurs mois que j’avais pu croiser la route du groupe, lors du « Grind Session #1 » à Hénin-Beaumont, mais hélas, l’ivresse infinie que je me tapais à ce moment me fit rater quasiment TOUT leur set…Vraiment dommage car j’avais trouvé le groupe plutôt bon. Mon état étant bien plus décent ce soir, je suis prêt à réparer mon erreur !
En effet, je vais rester sur ma première impression, tant cette prestation fut efficace. Leur Death Metal fait mouche et leurs parties Grind trucident. Le groupe, pourtant très jeune, semble bénéficier d’une fan-base assez conséquente : le public, déjà bien plus conséquent, mange dans la main du chanteur et les premiers pogos font leur apparitions. Les points d’orgue sont donnés quand le chanteur de Darkall Slaves vient entamer un petit featuring, et quand le groupe termine par sa (traditionnelle ?) reprise de Brutal Truth.
Il était temps que tout cela se réveille !
GAP
Wave of Panic
Intelligence Failure
Lies Hope
Rest In Beast
Erase
World Laboratory
Graveyard Party
Sherlock Bones
I'll Neglect ( BRUTAL TRUTH cover )
Schifeul : On monte encore d’un cran avec Darkall Slaves qui va une fois encore écraser l’assistance sous son Brutal Death sauce Texas BBQ, bien ricaine donc. D’emblée Markus descend de scène pour aller titiller le public, encore un peu en retrait en début de set. Mais quand la mayonnaise commence à prendre, il remonte sur scène pour laisser s’exprimer les pogos et c’est parti pour 45 minutes de finesse. Darkall Slaves enchaine les titres tirés de Transcendental State of Absolute Suffering, son premier album. Comme à l’habitude, Disfigure rencontre un bon succès et a l’instar de Balance Of Terror, on a aussi droit à un featuring, avec cette fois Flo qui se radine au chant pour Abysses of Seclusion. Le groupe termine son set par le titre Darkall Slaves, qui verra Mattis et Got, les gratteux, faire un petit tour dans la fosse avec leurs instruments. Enfin, c’est ce qui était prévu, car pas moyen de les laisser repartir aussi facilement ! Du coup, on a du rab de brutalité avec un ultime Dirges for Unequivocal Torture qui finit de nous mettre sur les rotules. Du monde, de bons groupes sur scène, c’est donc sous les meilleurs hospices que s’entame la saison des concerts sur Lille !
AxHell : Après ces deux « amuse-la-bouche », il est temps de laisser la place à la tête d’affiche de cette soirée, les fameux Darkall Slaves. Rien qu’a l’évocation de ce patronyme bien connu des Lillois, j’ai en tête bon nombre de leurs concerts auxquels j’ai pu participer. Jamais un pet de travers, toujours un beau bordel. Et pour cause, cela commence à faire un moment (déjà 10 ans ?) que le groupe est né et trimballe sa grosse artillerie en Europe pour nous savater la tronche avec leur Brutal Death ni progressif ni mélodique….autant dire que les gugus ont de la bouteille ! La tâche est aisée car ils jouent à domicile ce soir, le Diablo est quasiment plein et en efferverscence.
Autant couper court au suspense de suite, ce fut comme à l’accoutumée… Du gros Death Metal hyper brutal aussi bien à l’aise dans ses accélérations techniques façon Origin que dans leurs ralentissements pachydermiques à la limite du Slam façon Devourment. Les morceaux s’enchaînent sans temps mort et alimentent la rage de ce pit maintenant furieux et semblant ne vivre que pour se mettre joyeusement sur la tronche, garçons et filles confondus ! Le chaos prend une autre ampleur quand les musiciens, comme l’a dit mon collègue, finissent par se retrouver dans la foule avec leur matos !
En bref, cette nouvelle performance de Darkall Slaves est des plus réussies. Le déroulement de cette soirée l’est tout autant : monde conséquent, prix attractif, retard encore léger… Tiraillé par la faim, exténué, je ne demande pas mon reste et pars rejoindre le centre ville pour aller me sustenter dès le clap-clap final. Bonne nuit tout le monde !