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Avec des débuts black métal, Behemoth opère depuis bons nombres d’albums dans un death bien ficelé, mais toujours avec, ici et là, des influences black. Mais leur tenue scénique est elle, toujours restée très teinté black. Ce septième album est l’un des plus brutal que le groupe n’ait jamais composé, autant vous dire qu’il faut s’accrocher à son fauteuil de velours ! Bénéficiant en plus de la fraîche signature sur Regain Records, il était temps pour le groupe de montrer toute l’étendue de ses talents et ses capacités…
L’album nous propose une entrée en matière magistrale ! Le titre "Sculpting the Throne ov Seth" fait office de véritable bulldozer en perçant d’entrée de jeu les tympans de l’auditeur le plus farouche. Une intro originale, des riffs efficaces, un refrain simpliste, une batterie qui fait une démonstration de force,… tous les éléments nécessaires pour un hit sont bien présents. Reparlons de la batterie ; cet instrument de torture est l’un des plus gros atout du groupe. Elle est tout bonnement impériale ! Le batteur a une maîtrise parfaite de son engin et possède une rapidité à couper le souffle. Le rythme imposait par celle-ci est extrêmement soutenue, mais si agréable à l’écoute. Elle est si véloce sur tout le long de l’album que le choc est rude quand sur une bonne partie de "The Reign ov Shemsu-Hor", elle est en mid-tempo. Même si ce tempo varie le jeu, il tombe comme un cheveu sur la soupe ; on ne peut qu’être stupéfait par cette lenteur, tellement on a été habitué précédemment à une vitesse faramineuse.
Autre point important dans la musique de Behemoth : pourquoi est-elle si attractive ? C’est sûrement car elle est sévèrement influencée par Morbid Angel, inspiration qui se ressent sur de nombreux morceaux, mais atteint son paroxysme sur le titanesque "The Nephilim Rising", où l’on croirait presque que la composition sort directement des mains de Trey Azagthoth. De plus, la production exemplaire de cet album permet aux différents membres d’exploiter au maximum leur outil pour un son pas loin de la perfection. La touche Daniel Bergstrand (In Flames, Meshuggah) ne doit pas être étrangère à tout ça…
On arrive ensuite à un point qui cause litiges ; la voix de Nergal, si caractéristique du groupe, en rend beaucoup réticents ! En effet, sa voix caverneuse n’est pas très conventionnelle dans le style, mais en même temps, il ne faut pas trop s’en étonner non plus… A force de confondre l’huile de vidange avec la vodka, il est bien normal que les polonais commencent à contracter quelques anomalies physiques, dont peut être la mutation des cordes vocales, qui-sait ? De ce fait, la voix de Nergal n’a rien de surprenant ! Le chanteur « avec le front de la taille d’une fesse », à défaut d’avoir un chant qui met tout le monde d’accord, a tout de même l’audace de dégager une certaine prestance.
L’ensemble des riffs sont de qualités remarquables, tandis que les différents soli ( parfois épiques ) dont l’opus est clairsemé, nous rappellent entre autre Nile comme sur "Towards Babylon". Constat accentué par l’introduction d’instruments médiévaux telles que la cithare ("Sculpting the Throne ov Seth", "The Nephilim Rising") ou les cors ("Demigod"), ce qui rend la chose d’autant plus intéressante, et toujours en nous remémorant les égyptologues américains.
Certains trouvent Behemoth « trop » accrocheur depuis quelques albums, mais si c’est bon et que ça ne tombe pas dans la facilité, pourquoi cracher dessus ?! C’est incontestable qu’avec cet album, la formation entre définitivement dans la cour des grands. Même s’ils n’ont rien inventé, ils reprennent si bien divers éléments arrangés à leur sauce, qu’ils ne peuvent que mériter le respect. Encore et encore un excellent groupe polonais…
1. Sculpting the Throne ov Seth
2. Demigod
3. Conquer All
4. The Nephilim Rising
5. Towards Babylon
6. Before Aeons Came
7. Mysterium Coniunctionis (Hermanubis)
8. XUL
9. Slaves Shall Serve
10. The Reign ov Shemsu-Hor